Tout ce qui arrive a-t-il forcément une cause ?
Extrait du document
«
[Le principe de causalité selon lequel «tout événement
a une cause» fonde l'idée du déterminisme naturel
qui est au coeur de la science moderne et au fondement
de la notion de loi physique.]
Il n'y a pas de phénomène sans cause
N'importe quel état des choses est déterminé par un état antérieur et, à son tour, en détermine un autre
après lui.
Que l'on songe ici à une boule de billard qui en percuterait une autre.
Toute cause est un effet et
tout effet est une cause.
Il n'est point d'objet ni de fait dans l'expérience qui ne puisse pas être rattaché à
un autre comme à sa cause.
Aristote distinguait entre les sciences pratiques, qui sont des moyens
au service de l'action, et les sciences théoriques, purement
contemplatives, dont le but est de satisfaire, de façon désintéressée,
un désir de savoir.
Depuis le xvii siècle, cette distinction n'a plus d'objet et nous sommes
convaincus que les sciences théoriques comme, par exemple, la
physique, augmentent notre puissance d'agir.
Pour la pensée grecque
au contraire, non seulement cette distinction a un sens, mais elle
correspond à une hiérarchie.
Pratiques ou contemplatifs, les différents
genres de savoirs ne se valent pas : les plus dignes sont les plus
purement contemplatifs.
Sans doute cela a-t-il à voir avec la structure
esclavagiste de la société grecque et la dévalorisation du travail manuel
que celle-là entraînait.
Ces sciences contemplatives ne peuvent avoir d'autre objet que
l'universel et le nécessaire.
Cela signifie qu'une science véritable ne se
contente pas d'établir le fait (ce qui est) : elle doit en montrer la raison
(pourquoi ce qui est est comme il est).
La connaissance se conçoit
donc comme une remontée progressive vers les principes, et ne
s'achève que dans la compréhension d'un principe premier et
inconditionné, c'est-à-dire qui n'a pas besoin lui-même d'un principe
antérieur qui le fonde.
C'est pourquoi la science suprême, à la fois la
plus universelle et la plus dégagée des considérations pratiques, est pour Aristote celle qui connaît « les
premiers principes et les premières causes », c'est-à-dire la « théologie », science de Dieu, conçu comme
premier moteur immobile du monde (il serait plus juste de traduire le grec theos par « divin », afin d'éviter de
le confondre avec le Dieu des religions monothéistes).
Ce sera cette science que la tradition aristotélicienne appellera par la suite — bien qu'Aristote ne l'ait jamais
nommée ainsi — « métaphysique ».
Forgé à partir du grec meta ta phusikè, ce mot signifie « au-delà de la
nature ».
Il est donc légitime de l'appliquer à la connaissance des premiers principes et des premières causes,
puisqu'il désigne en général la tentative de connaître par la raison des réalités situées au-delà des objets de
notre expérience.
En ce sens, les questions de l'âme, de Dieu, de l'origine du monde...
sont des questions
métaphysiques.
Platon peut alors être regardé comme le premier des métaphysiciens, puisqu'il décrit la
connaissance comme une dialectique ascendante : le mouvement de l'âme qui s'élève de l'expérience sensible
vers les essences intelligibles et absolues des choses, pour s'achever dans la contemplation du Bien, principe
suprême et inconditionné.
La causalité est un principe de l'entendement
Le principe de raison suffisante.
On le formule ainsi : « Tout ce qui est a sa raison d'être.
» Selon la formule de Leibniz : « Rien ne se fait sans
raison suffisante.
Autrement dit, rien n'arrive sans qu'il soit possible...
de rendre une raison qui suffise pour
déterminer pourquoi il en est ainsi et non autrement.
»
Ce principe revient à affirmer que le pourquoi de tout phénomène peut être prouvé.
Le principe de raison suffisante postule que tout ce qui se passe s'explique, a sa « raison d'être » (on entend
par raison d'être les conditions qui expliquent un événement, qui le rendent intelligible).
La raison humaine est
caractérisée par une impérieuse exigence d'intelligibilité, une exigence de comprendre chaque phénomène en
le rattachant à d'autres phénomènes.
Le principe de causalité.
Sa formule est : « Tout phénomène a une cause et les mêmes causes, dans les mêmes circonstances,.
»
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