texte Thomas D'aquin
Publié le 11/02/2024
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DM - THOMAS D’AQUIN
(A imprimer et coller sur le cahier / Chap.
La liberté)
Analyse globale du texte :
I - LES TERMES DU SUJET
Les notions fondamentales de ce texte sont la liberté, la raison, l'instinct.
Etre libre c'est posséder un pouvoir intérieur qui permet de surpasser l'ordre naturel.
La raison est la capacité de connaissance et de formulation d'un choix.
L'instinct, est dans l'usage que
Saint Thomas fait de cette notion classique, aujourd'hui récusée par la science, cette force naturelle
qui détermine l'action et la pensée des êtres chez lesquels il est présent.
II - ANALYSE DU PROBLEME
L'objectif de ce texte est de mettre en lumière le lien entre liberté et réflexion.
Il s'agit pour l'auteur
de situer l'homme par rapport aux autres êtres existant dans la nature.
L'homme possède-t-il une singularité qui le distingue des animaux et l'inscrit dans une sphère
supérieure d'existence ? Ce qui est en jeu à travers la liberté, c'est donc la question de la spécificité
de l'être humain au sein de la nature.
Cette identité spécifique de l'homme est-elle fondée sur une faculté qui lui est propre ? La liberté
renvoie-t-elle à cette faculté comme à son fondement ultime ?
Les aboutissements de cette problématique sont essentiels, car si l'homme n'est pas libre, doté d'un
pouvoir supérieur, il faut reconsidérer le sens et la possibilité même de la morale.
III - GRANDES LIGNES DE REFLEXION
La pensée de Saint Thomas se déploie en articulant la problématique morale, celle de l'identité
singulière de l'humanité à la thématique de la connaissance.
Ainsi trois grands champs conceptuels se trouvent reliés et leur connexion ou combinaison constitue
le fond sur lequel s'élabore la thèse de l'auteur.
IV - UNE DEMARCHE POSSIBLE
1 - L'affirmation de la liberté de l'homme
L'auteur pose en hypothèse que l'homme est libre.
La démonstration de cette hypothèse s'effectue
selon une double voie : d'un côté, la différenciation de l'homme et des êtres qui lui sont inférieurs ;
de l'autre côté, la mise en relation de la liberté avec la faculté qui lui sert de base.
Enlever à l'homme sa liberté en tant que propriété ou caractéristique fondamentale, c'est rendre
caducs les impératifs de la morale, priver de sens les sanctions, les récompenses des actions
humaines.
En effet, si l'homme n'est pas libre, il ne peut être tenu pour responsable de sa conduite.
Dans ces
conditions, comment le blâmer ou le louer d'une façon justifiée ? Comment l'homme pourrait-il
gouverner sa conduite selon des règles morales s'il ne peut s'extraire des grands déterminismes
naturels ?
2 -Les modalités d'action des différents êtres
Les êtres inanimés ne possèdent aucune faculté de jugement.
Ce sont des choses, confinées dans
leur immédiateté, incapables d'émettre le moindre jugement et de déclencher par voie intérieure
une réaction à une situation donnée.
Les animaux se situent à un degré plus élevé dans cette hiérarchie qui mène à l'humanité.
Ils sont
dotés d'une capacité de perception et d'évaluation des situations dans lesquelles ils s'inscrivent.
Mais
leur jugement n'est que l'émanation des tendances naturelles instinctives qui les habitent et qui les
empêchent d'accéder à une dimension rationnelle.
Si l'animal se décide en faveur de telle ou telle solution, c'est sous l'effet de mécanismes innés qui le
rendent incapable d'un choix authentique.
3 - Liberté et raison
La liberté suppose la raison, c'est-à-dire un pouvoir supérieur d'analyse et de jugement qui
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transcende les déterminations naturelles.
Agir librement, c'est d'abord penser rationnellement et
non en fonction d'inclinations qui feraient des hommes des automates mus par des impulsions
irrésistibles.
La raison permet de prendre une distance par rapport au réel et à soi-même.
Elle procède selon une
ligne objective, et se caractérise par son ouverture par opposition à l'instinct qui ferme le champ
d'action de l'animal.
CORRECTION GLOBALE POSSIBLE / EXPLICATION DE TEXTE
INTRODUCTION
Lorsque nous agissons, nous nous attribuons parfois nos actes et parfois nous les rejetons sur les autres ou
les choses, voire sur des impulsions.
Ce n’est guère cohérent et il semble que deux thèses et seulement deux
thèses sont possible : nous sommes libres ou nous ne le sommes pas.
Qu’en est-il donc de la liberté de
l’homme ? Tel est le problème que résout Thomas d’Aquin dans cet extrait de sa Somme théologique.
L’auteur
veut montrer que l’homme est libre parce qu’il agit en connaissance de cause.
Or, ne peut-on pas penser que la
raison nous dicte nécessairement ce que nous devons faire et qu’elle n’introduit aucun choix ? Posséder la raison
suffit-il pour penser que la liberté est réelle et non une illusion ?
DEVELOPPEMENT
Le texte débute par la mise en évidence de l’enjeu moral et politique de la question.
En effet, après avoir
affirmé la liberté humaine, Thomas d’Aquin fait remarquer qu’elle est la condition pour que les attitudes
morales et politiques de l’homme qu’il énumère aient un sens.
Il donne d’abord les attitudes qui s’adressent à la
liberté comme les conseils et les exhortations qui consistent à inviter l’autre à faire quelque chose.
On
présuppose qu’il peut le faire et qu’il ne le fait pas.
On présuppose qu’il peut modifier son attitude s’il écoute ce
à quoi on l’engage.
Bref, il a le choix.
Les préceptes et les interdictions qui sont des obligations n’ont de sens que
si l’autre peut désobéir et qu’on estime qu’il doit obéir.
Elles sont à la fois morales et politiques.
Ou plutôt elles
sont politiques, voire juridiques, lorsqu’elles sont couplées avec des récompenses et des punitions.
Celles-là
n’ont de sens que pour celui qui suit les obligations et celles-ci pour celui qui les transgresse.
On suppose dans
les deux cas que le sujet avait le choix.
On suppose qu’il est donc l’auteur de l’action.
La liberté est bien la
condition des attitudes morales et politiques.
Encore faut-il prouver qu’elle existe bien.
C’est ce à quoi s’attache
par la suite le docteur angélique.
Il distingue d’abord l’homme des réalités qui agissent sans discernement, c’est-à-dire sans savoir pour quoi
elles agissent.
Il donne comme exemple la pierre qui tombe.
On comprend donc qu’il traite des choses.
Pour la
pierre, son mouvement de chute n’est pas connu d’elle, dès lors elle ne peut être libre.
La première condition
pour qu’un être soit libre est qu’il possède donc le discernement, soit la connaissance de l’action.
À quoi on peut
ajouter que la chute de la pierre est nécessaire, c’est-à-dire qu’elle ne peut être autrement.
Dès lors, pour qu’un
être soit libre il faut deux conditions : qu’il sache ce qu’il fait et qu’il puisse faire autrement, c’est-à-dire qu’il y
ait de la contingence.
N’est-ce pas le cas pour tous les vivants, notamment pour les animaux ? Les animaux remplissent la
première condition, à savoir....
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