Texte de Hobbes : Explication de texte - Thèmes : le désir, le bonheur , la définition du bonheur
Publié le 30/10/2023
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«
Texte de Hobbes : Explication de texte - exemple :
Pour l’Introduction : (non entièrement rédigée)
Thèmes : le désir, le bonheur , la définition du bonheur
Question : en quoi le bonheur consiste-t-il ?
Thèse opposée à celle de l’auteur : le bonheur est un état de satisfaction
durable de nos désirs,
Thèse de l’auteur : le bonheur est « une continuelle marche en avant du
désir, d’un objet à un autre, la saisie du premier n’étant encore que la route qui
mène au second ».
Problème : est-ce que passer sa vie à désirer, ce n’est pas être insatisfait,
autrement dit malheureux ? Autrement dit, si le Souverain bien n’existe pas, le
bonheur est-il possible, peut-il exister ? ou encore : Comment être heureux alors
qu’il n’y a pas de terme à nos désirs et que ceux-ci ne sont jamais complètement
satisfaits ?
Explication détaillée entièrement rédigée :
Le texte commence par le refus de la définition (« la félicité ne consiste
pas ») antique du bonheur, (nommé par Hobbes « félicité »).
C’est une définition
commune du bonheur que de dire qu’il consiste dans la satisfaction durable et
complète de tous nos désirs.
Et si tous nos désirs sont satisfaits, nous n’avons
plus rien à désirer.
Le désir se définissant de son côté comme une tendance, un
mouvement vers ce qui nous manque, le bonheur doit alors se définir comme un
état de repos, repos au moins de notre esprit, qui n’a plus à s’inquiéter de quoi
que ce soit (« le repos d’un esprit satisfait »).
Cette définition commune du bonheur rejoint la notion de Souverain Bien,
formulée par les philosophes de l’Antiquité (« les anciens moralistes »), qui
pensaient avoir trouvé en quoi consiste le bonheur (la cible que nous devons
atteindre par-dessus-tout dans la vie pour que celle-ci soit réussie) et donc aussi
les moyens, les règles à suivre pour l’atteindre à coup sûr.
Le Souverain Bien
possédait deux caractéristiques : d’abord d’être une fin (un but, une cible) ultime
(nous ne désirons pas le bonheur pour autre chose, mais pour être heureux, pour
le bonheur, contrairement à tous les autres biens, qui sont toujours des moyens
pour autre chose : être heureux) ; et ensuite d’être suffisant (nous pouvions
manquer de tout le reste si nous accédions à ce Souverain Bien, car il nous
suffirait).
Or selon Hobbes, ce Souverain Bien n’existe tout simplement pas.
Le
bonheur (la félicité) ne consiste donc pas dans le Souverain Bien.
Car Hobbes
pense que malgré tout, le bonheur peut exister.
Mais comment l’auteur peut-il affirmer avec conviction que le Souverain
Bien n’existe pas ? C’est qu’il conçoit nos désirs comme des réactions à des
sensations (visuelles, tactiles, auditives…) et aux images mentales que nous
nous formons après avoir eu ces sensations.
Si par exemple je goûte pour la
première fois du chocolat (sensation), mon organisme va réagir à cette
sensation : s’il la trouve désagréable, je désirerai éviter d’en manger à l’avenir
(la mémoire, dans l’image mentale, m’y aidera) ; s’il la trouve agréable, je
désirerai en manger par la suite.
Tous nos désirs particuliers résultent donc de
nos sensations et « imaginations ».
Mais si l’on admet la conception du
Souverain Bien, je n’aurais plus aucun désir, puisque je serais parfaitement
comblé (c’est du moins comme ceci que Hobbes comprend cette notion de
Souverain Bien).
Donc, la seule raison pour laquelle je ne pourrais plus éprouver
de désirs est que je serais privé de sensations et d’images mentales : « Celui
dont les désirs ont atteint leur terme ne peut pas davantage vivre que celui chez
qui les sensations et les imaginations sont arrêtées ».
Autant dire que si je
n’avais plus aucun désir, je serais comme mort.
Le bonheur ne peut donc pas
consister dans le Souverain Bien, car il est implicite que nous parlons du bonheur
d’un homme vivant.
Un tel bonheur (le Souverain Bien) n’existe donc pas.
Ce
n’est donc qu’une image mentale qui ne correspond à rien dans la réalité, une
sorte d’illusion ou d’erreur de la pensée.
Après avoir refusé et réfuté la conception antique du bonheur Hobbes
propose la sienne, ainsi formulée : « La félicité est « une continuelle marche en
avant du désir, d’un objet à un autre, la saisie du premier n’étant encore
que la route qui mène au second ».
Etre heureux, cela consisterait à pouvoir
aller de satisfaction en satisfaction et ainsi de suite, indéfiniment (sauf lors de la
mort bien sûr).
Hobbes donne une vision du bonheur où le mouvement de la vie
est valorisé.
Par opposition à la situation de mort ou de quasi-mort de l’homme
heureux tel que le conçoit (selon lui) l’Antiquité, l’auteur nous montre le bonheur
comme étant un mouvement plein de vie.
Dans ce mouvement, il n’y a pas de fin
ultime, puisque ce serait la mort.
Ce qui implique que tous les buts, toutes les
fins que nous nous donnons sont transitoires, et se révèlent, au moment où nous
les atteignons, de simples moyens pour atteindre « l’objet » suivant.
Ce qui
compte, dirait-on, c’est « le chemin », le mouvement de la vie et du désir, et non
le but ultime du chemin.
On pourrait interpréter cela comme étant la satisfaction
de se sentir vivant et de réussir, d’aller de succès en succès, chacun étant une
étape vers une nouvelle satisfaction.
C’est à nouveau une conception que l’on
retrouve dans la vie courante : beaucoup de gens disent qu’ils veulent
« évoluer » dans leur vie, réaliser une multitude de projets, avoir une vie riche
d’événements positifs.
Mais est-ce bien l’essentiel de ce que Hobbes veut dire, et donc il faut se
demander :
comment Hobbes justifie-t-il cette vision ou conception du
bonheur ? Il le fait dans la phrase qui suit (« La cause en est que..
»).
Cette
conception est la bonne parce que la satisfaction a pour Hobbes la forme du
plaisir, et que le plaisir est éphémère, limité dans le temps.
Il faut donc
renouveler les plaisirs.
Mais ce n’est pas la justification essentielle de l’auteur.
La
justification essentielle c’est que nous voulons « rendre à jamais sûre la route de
(notre) désir futur ».
Cela suppose que notre désir futur n’est pas sûr, que nous
ne sommes jamais sûrs de pouvoir réaliser nos désirs futurs.
En effet, une
multitude d’événements, de situations peut survenir qui mettra en question la
possibilité de les réaliser.
Ainsi, devant le caractère accidenté de l’existence
humaine, l’être humain est conduit à accumuler les moyens qui lui permettront
de se protéger des accidents, afin de mieux lui garantir ses succès futurs.
Et les
moyens en question ne sont jamais définitivement suffisants : un événement
imprévu peut tout à fait tout remettre en cause.
L’individu est donc
nécessairement poussé à désirer toujours d’autres « objets », d’autres choses (le
terme « objet » n’a pas un sens uniquement matériel, c’est ici la chose que l’on
désire) pour assurer le mieux possible son bonheur, et ceci sans fin parce que les
menaces sur mon bonheur sont partout et permanentes.
C’est ce qui est exprimé
par la phrase suivante : « Aussi les actions volontaires et les inclinations (=
« désirs....
»
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