TEXTE DE HEGEL « La philosophie doit nécessairement être enseignée... »
Publié le 06/11/2022
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«
TEXTE DE HEGEL
« La philosophie doit nécessairement être enseignée...
»
Voici deux excellentes introductions recueillies lors de cet exercice effectué par vous tous.
La première, notée 18/20
Dans cet extrait d’un rapport sur l’état de l’éducation prussienne commandé
à Hegel, enseignant alors, par un ministre du gouvernement et qui se doit de rendre
compte de l’état de l’enseignement à l’Université, le philosophe évoque la
manière dont doit se faire l’apprentissage de la philosophie, et plus largement, la
nature de l’apprentissage lui-même.
Ce dernier est défini, dans l’extrait, comme
le mécanisme permettant d’apprivoiser un savoir, celui-ci pouvant être riche et
fourni.
Cependant, est-il possible de philosopher sans passer par l’apprentissage
préalable de la philosophie ? Si philosopher consiste à penser par soi-même, un
apprentissage de cette science ne serait-il pas contradictoire puisque ne laissant
pas la place à la réflexion personnelle ? Apprendre d’un autre individu signifie-til pour autant absence de réflexion et renoncer à exercer sa raison, l’individu étant
plongé dans un état de passivité ? En quoi consiste réellement l’apprentissage ?
Dans cet extrait, Hegel affirme que parce que tout apprentissage nécessite de faire
appel à sa raison, à sa réflexion et d’avoir conscience de l’objet de l’apprentissage,
qu’ainsi apprendre consiste, déjà, à penser par soi-même alors tout enseignement
de la pratique de la philosophie, en vue de permettre l’acquisition d’une
autonomie de pensée, se doit de passer par l’apprentissage.
Dans la première
partie du texte, des lignes 1 à 4, Hegel évoque et affirme le rôle essentiel de
l’apprentissage afin de philosopher, c’est-à-dire de penser par soi-même.
Par la
suite, des lignes 5 à 10, à l’aide de plusieurs exemples concrets et pragmatiques,
le philosophe s’attelle à démontrer la véracité de ses propos pour ensuite conclure
sur la double nature de l’étude philosophique.
L’extrait comprend également une
dernière partie, qui révèle les bénéfices de l’apprentissage, pouvant mettre fin à
l’illusion de l’exercice d’une véritable réflexion personnelle et d’une
indépendance de la pensée chez la jeunesse, autant que chez tout un chacun.
La deuxième, notée 18/20
Accéder à l’autonomie intellectuelle, et notamment dans le cadre de la
méthode philosophique, est une étape qui, d’après le philosophe allemand Hegel,
se réalise tard, puisqu’il écrit que « Ce n’est qu’au début du crépuscule que la
chouette de Minerve prend son vol ».
Si Minerve, déesse de la sagesse et de la
connaissance, symbolise la philosophie, alors l’élève ne pourra être autonome
dans son savoir qu’au terme de son apprentissage philosophique.
La nature de
l’apprentissage philosophique constitue-t-elle une entrave pour penser par soimême ou, à l’inverse, ne ressemblerait-elle pas plutôt à un tremplin pour penser
par soi-même ? Apprendre, c’est en effet déjà penser par soi-même.
Selon Hegel,
il ne faut pas avoir peur d’apprendre la philosophie, car apprendre n’est pas
antinomique à l’acte de penser par soi-même, mais bien une activité intellectuelle
en soi.
En cela, Hegel réfute la thèse de la pensée commune selon laquelle
l’apprentissage de la philosophie conduirait à renoncer à soi-même et à son
autonomie, et amènerait l’élève à être passif dans son apprentissage.
Mais dans sa
tentative de compréhension, l’élève, en « inventant » le sens des paroles de son
professeur de philosophie, n’est-il pas déjà actif dans son apprentissage ? Hegel
s’applique ainsi à montrer que, lorsque j’apprends, je pense moi-même le contenu
de mon apprentissage.
Lorsque je discerne la vérité de mon apprentissage, je suis
maître de ce discernement qui permet ma conscience propre.
Lorsque j’acquiers
la connaissance enfin, je suis capable de la penser par moi-même puisque je l’ai
intégrée et comprise.
Si nous ne sommes pas stimulés par des réflexions
extérieures, comment nos idées réussiraient-elles à progresser sans la
confrontation avec autrui ? C’est sur ce point que Hegel alerte la jeunesse qui, en
cessant d’apprendre, ne peut plus que former des idées illusoires.
REDACTION DU CORPS DU DEVOIR
Explication du texte
Hegel commence par énoncer une thèse qui porte sur la manière dont nous
pouvons comprendre telle ou telle philosophie (celle d'Aristote ou de Kant par exemple).
La compréhension d'une philosophie, dit-il, suppose un « apprentissage », un réel effort
intellectuel par lequel nous travaillons à prendre connaissance de ce qu'elle dit (son
« contenu »).
Une philosophie, comme « toute autre science » (ligne 3), est faite de
concept articulés entre eux, constituée de propositions qui forment (ou du moins visent
à former) un système cohérent : sans travail, nous ne saisirions jamais le sens des idées
qu'elle expose.
Hegel énonce alors une thèse opposée à la sienne, qui considère comme inutile
tout apprentissage philosophique et qui, par conséquent, invite à philosopher en pensant
d'emblée, immédiatement, par soi-même.
Pourtant, Hegel tient pour vraie cette idée que
philosopher, c'est « penser par soi-même ».
Il le rappelle en fin de paragraphe : l'activité
philosophique est réellement une « activité personnelle ».
Mais il refuse de déduire de
cette idée vraie la conséquence qu'on en tire d'ordinaire, la possibilité de faire l'économie
d'un apprentissage.
Comment donc Hegel peut-il affirmer à la fois la nécessité d'un apprentissage, au
cours duquel il semble bien que je soumette ma pensée à celle d'un autre, et reconnaître
que philosopher, c'est penser par soi-même ? L'explication de sa propre thèse par Hegel
repose sur cette idée qu'apprendre la philosophie c'est en fait déjà penser par soi-même.
En quel sens ?
Pour illustrer ce sens, Hegel propose un premier exemple.
Lorsque j'apprends ce
que signifie le concept de « substance » ou de « cause » dans telle ou telle philosophie,
je ne dois pas considérer que je reçois simplement une information qui serait déposée
dans mon esprit comme une pierre dans un panier.
Certes, je ne suis pas l'inventeur du
concept de cause tel que le définit Aristote ; mais en comprenant le sens de ce concept,
je pense moi-même ce sens, qui devient ainsi une « détermination » de ma propre
pensée.
Autrement dit, ma pensée est transformée par la compréhension de ce sens, elle
est plus riche qu'elle ne l'était.
En s'appropriant une information extérieure, ma pensée
se forme, mon intelligence, ma capacité de juger et de raisonner, se développent.
Un second exemple, celui de la compréhension d'une démonstration de
géométrie, précise encore la thèse de Hegel.
En effet, comprendre réellement la manière
dont Pythagore démontre son théorème, ce n'est pas connaître par cœur ou
mécaniquement une succession de propositions : c'est en saisir, par sa propre raison, la
nécessité.
C'est donc être « persuadé » par soi-même de la....
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