Sur quoi peut se fonder la certitude d'avoir raison? Sujet philosophique en rapport avec la vérité e

« Introduction : « Avoir raison », c'est être du côté de la vérité, de ce qui s'impose de l'extérieur, la certitude en revanche est un sentiment intime.

Un fou peut être convaincu d'avoir raison par ce qu'il croit voir des chimères s'imposer à lui de l'extérieur alors qu'il est en train de les imaginer. Nous ne pouvons pas faire l'économie de notre subjectivité et de la distorsion qu'elle produit de la réalité, pour avoir raison, nous devons donc nous méfier des certitudes que nous avons. Il nous faut essayer d'avoir un jugement juste et impartial sur les choses. La certitude semble au contraire être toujours partiale en tant qu'elle est liée à notre subjectivité. Problématique : Avoir raison c'est émettre un jugement juste, impartial, cependant, la certitude d'avoir raison semble forcément partiale. I : Comment avoir raison ? La raison est l'inconditionné.

Pour avoir raison, il fut s'arracher à tout conditionnement.

Kant a donné les maximes du sens commun, autrement dit, les normes du jugement raisonnable : 1) «Toujours penser par soi même.

» Il faut se défaire de tout conditionnement extérieure, de toute autorité qui viendrait diriger le jugement. 2) « Toujours penser en se mettant à la place de tout autre.

» Il faut s'arracher à soi même, à son conditionnement personnel, à ses certitudes intimes qui sont la marque d'un conditionnement. 3) « Toujours penser en accord avec soi même.

» Il faut respecter ces maximes pour être cohérent et raisonnable. On voit que ces normes du jugement raisonnable vont contre la certitude d'avoir raison, elles proposent plutôt d'exposer toute certitude au dialogue pour se mettre en accord avec les autres. II : La certitude peut elle s'accorder avec la raison ? 1) La certitude est la marque d'un conditionnement, elle semble contraire à la raison.

La certitude est un sentiment, elle exprime le fond irrationnel de la subjectivité.

La certitude est guidée par notre inconscient, par des raisons affectives, sentimentales, sociales... 2) La certitude d'avoir raison est l'expression violente de soi.

C'est la certitude qui se sent dans son droit, qui se sent justifiée.

Étant sure de soi, elle n'écoutera pas la contradiction, elle sera fermée au dialogue.

On peut reprendre ici la distinction que fait Spinoza entre un affect et un concept : l'affect est aveugle, il est dans le corps, le concept est dans la pensée, on peut dire que la certitude est un affect tandis que la raison est le terrain des concepts. 3) La certitude peut cependant s'imposer, comme dans une opération mathématique.

Il faut donc distinguer la certitude qui vient du sujet et le certitude imposée par l'objet.

Les vérités nécessaires comme celles des mathématiques s'imposent, dans ce cas, la certitude n'est pas contradictoire avec la raison. III : La confiance 1) La découverte scientifique a toujours besoin que des savants croient en des hypothèses pour qu'ils les testent et les vérifient.

La certitude est une forme de croyance, il faut la distinguer d'autres formes de croyance plus faibles comme par exemple la confiance.

La confiance en une hypothèse est le moteur de la découverte rationnelle. 2) Si l'on pose des normes du jugement raisonnable, il faut avoir confiance en elles.

Même les « maximes du sens commun » de Kant doivent être consenties par une adhésion subjective. Conclusion : Pour avoir raison, il semble qu'il faille s'arracher à soi et à ses certitudes.

Cependant, pour cela il faut bien avoir confiance en une idée de la raison et en certaines normes du jugement raisonnable.. »