Sujet : L’homme doit-il attendre de la science qu’elle le rassure ?
Publié le 07/02/2024
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«
Sujet : L’homme doit-il attendre de la science qu’elle le rassure ?
Au XIXème siècle, le scientisme issu de l’optimisme des Lumières,
accordait à la science des pouvoirs très étendus, notamment celui
d’apporter réponses et réconfort aux incertitudes et angoisses humaines.
Qu’en est-il réellement ? L’homme doit-il attendre de la science qu’elle le
rassure ?
La science se présente comme l’entreprise de connaissance rationnelle qui
consiste à établir entre les phénomènes étudiés (naturels et humains) des
relations nécessaires que l’on appelle des lois et qui ont pour fonction
d’expliquer le monde réel.
Ce terme de science dont la délimitation est strictement rationnelle et
objective, s’oppose dans le sujet au caractère psychologique, subjectif et
existentiel du verbe « rassurer » qui implique que l’homme, être
vulnérable, fondamentalement sujet à l’angoisse et à la peur, cherche par
une grande partie de ses activités à conquérir sérénité et sécurité.
L’homme est-il alors en droit d’attendre de la science qu’elle assure cette
fonction psychologique de sécurisation de l’homme alors qu’elle est, par
définition, neutre, impersonnelle, sans préoccupation de type moral ?
Est-il légitime de la considérer comme un moyen de mettre fin aux
angoisses dont souffre l’homme ou bien, au contraire, ne faut-il pas
considérer qu’elle peut être elle-même génératrice de dangers et de
risques par les pouvoirs considérables qu’elle met entre les mains de
l’homme ?
Ce qui est en jeu ici est de savoir à quelles conditions l’homme pourrait
dissiper ses craintes et connaître une certaine tranquillité d’esprit.
I.
Il paraît légitime de considérer la science comme un facteur
de sécurisation de l’homme.
La peur fondamentale de l’homme est générée par l’inconnu et
l’incompris.
La science comme effort systématique d’explication du
monde (sciences expérimentales/ Galilée) et de l’homme (sciences
humaines) apparaît alors comme un remède apporté à l’ignorance,
aux superstitions, à l’obscurantisme, sources de frayeur ancestrale
(le rationalisme et la toute-puissance de la raison).
Par les
garanties
d’objectivité
qu’elle apporte
(méthode
expérimentale) la science apparaît comme un ensemble de
connaissances totalement dignes de confiance sur lesquelles
l’homme peut s’appuyer pour accéder à une certaine sérénité
(Bachelard et la nouvelle épistémologie).
La science comme activité théorique explicative du réel débouche
sur un ensemble de pratiques efficaces, la technique, qui ont
bouleversé la façon de vivre de l’homme, faisant reculer notamment
les limites de la vie et lui donnant un grand pouvoir sur la nature
qu’il domestique et cesse alors d’appréhender comme hostile et
effrayante.
1
Transition : Pourtant, non seulement les angoisses de l’homme
subsistent après plusieurs siècles de développement scientifique et
technique, mais on assiste même à l’émergence de nouvelles peurs
spécifiques à notre époque.
II.
Il est cependant tout aussi légitime de considérer la science
comme génératrice d’angoisse.
La science, en combattant l’ignorance, ébranle croyances, préjugés
et illusions qui ont une fonction psychologique de refuge et de
réconfort pour l’homme (les prisonniers de la caverne).
En affirmant le caractère provisoire et perfectible de ses lois, en
refusant le dogmatisme, la science perturbe l’homme dans son
besoin de certitude et de stabilité.
L’homme est effrayé de constater
que, plus le savoir grandit, plus l’étendue de ce qui reste à....
»
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