Suis-je le mieux placé pour me connaitre moi-même ?
Extrait du document
«
Les autres me connaissent superficiellement
Les autres ne voient de moi qu'une façade, le moi social.
Leur point de vue sur moi est toujours celui d'une
extériorité.
Chacun à conscience de lui-même, la connaissance d'autrui nous échappe comme le montre le
solipsisme.
Le solipsisme
Du latin solus, "seul", ipse, "moi-même", le solipsisme est le point limite
de l'idéalisme métaphysique : il définit une attitude du sujet pour lequel
rien n'existe en dehors de sa conscience.
Tout se passe dans la solitude
du moi : je suis seul dans ma tête et ne puis entrer dans la conscience
d'autrui.
Dans cette perspective, les autres se réduisent à n'être que de
pures fictions créées par mon esprit.
Pour le solipsisme
• Descartes, découvrant le cogito, aboutit à une unique certitude après
le doute : la seule existence de son être pensant.
Quant à l'existence
des choses et à celle d'autres consciences, elle n'est pas encore avérée
et fait problème.
Nous ne pourrions imaginer autrui que par le subterfuge
d'un raisonnement par analogie.
La conscience d'autrui découlerait ainsi
de la conscience de soi.
• Leibniz imagina aussi un monde d'esprits qu'il nomme monades et dont
aucune n'aurait de "fenêtre" sur le dehors du monde.
La question du solipsisme de l'apprentissage ne peut pas être pertinente dans la mesure où tout apprentissage
suppose un médium, que ce soit un livre, un disque, un objet.
Dès lors on n'est plus seul, le travail se fait donc
avec l'aide d'un médiateur.
Car on ne peut restreindre le terme « autres » à sa signification la plus élémentaire,
c'est-à-dire un maître, ou encore un parent.
« Le professeur ne doit pas apprendre des pensées [...] mais à penser.
Il ne doit pas porter l'élève mais le
guider, si l'on veut qu'à l'avenir il soit capable de marcher de lui-même.
» Kant, Propos de pédagogie.
Ainsi, en élargissant le contenu du mot on observe qu'il peut tout aussi bien désigner un travail qui a été fait
par un autre.
Apprendre uniquement dans les livres, c'est faire appel au savoir de ceux qui les ont écrits et
c'est donc apprendre avec l'aide des autres.
Dans tous les cas l'apprentissage suppose l'autre.
Même ceux qui me sont le plus proches ne peuvent me connaître que partiellement.
Tandis que je suis avec moimême à tout moment de mon existence.
Je connais mes pensées et mes sentiments intimes, mes qualités et mes
défauts, j'ai en mémoire la totalité de mes actes et de ma vie.
Ce qui fait l'originalité du rapport de la conscience à
elle-même, c'est l'immédiateté.
Nul intermédiaire, nulle médiation, la conscience se donne immédiatement.
Pour
Descartes, la vérité se saisit dans le présent et plus précisément dans l'instant.
En effet, c'est au moment où je
prononce « je suis, j'existe » que cette proposition est vraie.
C'est dans l'instant où elle se donne que je l'éprouve
dans sa vérité.
Le présent est la seule chose qui échappe au doute.
Il se distingue du passé qui, en tant qu'il
suppose la mémoire, dépend de la fiabilité de cette dernière et de la reconstruction qu'elle implique.
Seul, le présent
est ce qui peut signifier cette immédiateté.
Le présent est le temps de la vérité de la conscience.
Je peux me connaître
Connais-toi toi même disait Socrate.
La connaissance de soi est bien possible, pourvu que l'on accepte de jeter sur
soi même un regard franc et sans complaisance.
Même les aspects inconscients qui nous échappent d'abord
peuvent être éclairés moyennant un effort un peu soutenu de notre attention.
Pour peu que je le veuille, je peux me
connaître de part en part.
Ce qui est présent dans la conscience semble directement accessible.
Un simple regard,
une simple introspection suffisent.
De plus, le sens de ce qui est présent dans ma conscience est là en sa totalité.
Avec la conscience, on est donc de plain-pied dans la signification.
Bref, la conscience est transparente à elle-.
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