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Suis-je bien le sujet de toutes mes pensées et mes actions ?

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« Analyse et problèmes • Le sujet est l'être considéré dans son individualité, le « moi ».

C'est, comme dans le sens grammatical, l'auteur, celui auquel se rapporte les pensées et les actions. Dans un autre sens, le sujet est également le thème, le propos.

Enfin, il faut tenir compte du troisième sens : le sujet est celui qui est soumis à une autorité souveraine. • Les pensées, entièrement dans l'intériorité, se rapportent plus profondément au sujet.

Elles sont l'oeuvre d'une conscience.

Cependant, il faudra voir la part d'influence extérieure à l'oeuvre : ce que j'appelle « mes » pensées, est-ce bien entièrement mes propres pensées ? • Les actions au contraire appartiennent au domaine de l'extériorité, de ce qui est visible.

Cependant, elles relèvent de la volonté, donc des pensées et de l'intériorité.

Mais toutes nos actions ne sont pas l'oeuvre de notre volonté. • Dès lors, en quoi réside notre « moi » : est-ce une individualité spontanée, qui est entièrement l'auteur et le créateur de nos pensées et de nos actions ? Ou bien le sujet est-il justement le produit des pensées et des actions ? En d'autres termes : qu'est-ce exactement que le sujet, et comment peut-on le définir par rapport à ses pensées et ses actions ? Quel rapport les unit ? I – Le sujet créateur 1.

Rapport chronologique • Pour qu'il y ait pensées, il faut une source, un sujet pensant.

Aucune pensée ne peut exister sans un être qui les produit : en ce sens, je suis bien le sujet de mes pensées puisque celles-ci émanent de moi et se développent en moi.

Puisque les pensées relèvent du domaine de l'intériorité, elles m'appartiennent en propre. • De même, toute action a un auteur : si l'on excepte ce qui relève du réflexe ou de l'instinct, il faut une source à l'action : la volonté.

C'est parce que je décide d'agir que je produit une action.

Même si l'on me force à faire quelque chose, l'action procède de moi puisque ma volonté est en jeu, c'est elle qui ordonne à mes membres de bouger, à ma bouche de parler etc. 2.

La responsabilité • Là se situe la différence entre l'homme et l'animal.

L'animal n'est pas le sujet de ses actions de la même manière que l'homme, puisque celles-ci ne procèdent pas d'un même type de réflexion, mais en grande partie de l'instinct. • Dire que l'homme est toujours le sujet de ses pensées et de ses actions, c'est également dire qu'il est responsable.

Il faut faire la distinction ici entre « responsable » et « coupable ».

Si je suis contraint à commettre une action répréhensible, je ne suis peut-être pas coupable (je n'ai pas eu le choix), mais je reste responsable : en effet, il a bien fallu que mon entendement et ma volonté entrent en jeu pour agir.

La décision ne m'appartient peutêtre pas, mais je reste l'auteur de mes actions. Personne ne pense ni n'agit à notre place, mais nous participons toujours à la production de nos pensées et de nos actions.

Cependant, dire que nous y participons ne signifie pas que nous sommes le seul à le faire.

D'autres instances entre en jeu dans la production des pensées et des actions : si j'en suis bien le sujet, je ne suis peut-être pas le seul. II – Nos pensées et nos actions sont l'oeuvre d'influences extérieures 1.

La société, l'éducation • Nous sommes déterminés par notre environnement.

Sans doute, les pensées d'un individu, son mode de pensée, n'est pas le même selon le type de société dans lequel il vit : système politique, système moral etc. • Ainsi, dans une société très religieuse, je ne peux penser l'inexistence de dieu : notre imagination est limitée par les idées déjà présentes dans la société, qui forme donc un cadre à nos pensées. • Il en va de même pour certaines actions, qui sont entièrement le produit de la société ou de l'éduction : il a fallu les apprendre, mais elles relèvent ensuite de l'habitude.

Ma manière d'être, de me tenir ou de marcher, est le produit de cette éducation.. »

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