Suffit-il pour être juste de ne pas faire de mal à autrui ?
Publié le 21/02/2022
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L1 Philosophie
Sujet 2 : Suffit-il pour être juste, de ne pas faire de mal aux autres ?
N’a-t-on pas tous déjà ressenti l’envie de voler autrui, ne serait-ce que parce que l’autre
possède ce que l’on convoite, ou parfois par simple envie de vengeance ? Mais la plupart ne
le font pas.
Il y aurait donc quelque chose qui m’empêche d’agir.
Serait-ce mon autorité
morale qui me dicte directement ce qui est juste ou bien est-ce la crainte qui me dissuade de
passer à l’action ?
Se demander s’il suffit de ne pas faire de mal aux autres pour être juste, c’est d’abord
s’interroger sur ce qu’est le juste.
Être juste, c’est tout d’abord agir en vertu d’une morale
désintéressée à laquelle on ne peut qu’opiner car on sait que là est le juste, et ce
indépendamment de ce qui pourrait en découler.
Ne pas faire de mal aux autres, ce serait
donc respecter autrui dans toutes les dimensions que cela implique parce que l’on estime
que c’est là un comportement juste.
Néanmoins, être juste c’est également agir selon une
justice toute humaine, une justice positive à laquelle on se conforme parfois par peur de la
sanction.
Dans cette perspective, il suffirait d’obéir à la loi pour être juste.
Ainsi la définition
du juste semble bien équivoque.
Alors que l’on obéit à une morale de façon totalement
désintéressée, on peut se soumettre en revanche à une justice positive par pur intérêt.
De
fait, ne renonce-t-on pas à léser autrui simplement afin d’éviter une sanction, et donc de
préserver ses propres intérêts ? Le cas échéant, il se pourrait que l’on ne fasse pas de mal à
autrui parce que l’on y est contraints et non car on juge que c’est un comportement juste.
Mais alors mon refus de léser autrui est-il réellement fondé en morale, en ce qu’il ne
découle pas de mon autorité morale, mais d’une contrainte ? Peut-on dès lors considérer le
simple fait de ne pas léser autrui comme une condition suffisante pour être juste ?
I.
Nécessité et suffisance apparente de ne pas faire de mal à autrui pour être juste
1.
Le fait de ne pas faire de mal à autrui renvoie au comportement d’un homme
vis-à-vis des autres, cela implique le respect de son prochain, ce qui est une
condition nécessaire pour être juste.
Ce serait absurde de dire d’un homme
qui vole, blesse ou vole autrui qu’il est juste.
L’idée de violence, quelle qu’elle
soit, que l’on retrouve dans le substantif « mal » annihile toute vertu morale.
Ainsi, il est nécessaire de ne pas faire de mal à autrui pour être juste car
violence et morale sont oxymoriques et ne peuvent donc pas être associés
l’un à l’autre.
2.
Le fait de ne pas faire de mal aux autres implique également l’idée de
réciprocité : c’est une action qui doit être universellement accomplie.
Je
respecte autrui car j’estime que c’est un comportement qui doit être adopté
par tous pour le bien commun.
A la question « qu’est-ce qu’être juste ? »,
tout homme associerait à la justice des valeurs comme l’égalité et la
réciprocité.
Il semble donc y avoir une idée de justice partagée par tous et
donc des comportements justes, comme l’acte de ne pas faire de mal aux
autres.
Cf.
: L’impératif catégorique et le devoir kantien..
»
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