Suffit-il de voir pour savoir ?
Extrait du document
«
Termes du sujet:
SAVOIR / SAVANT:
* Savoir: a) Comme nom, ensemble de connaissances acquises par l'apprentissage ou l'expérience.
b) Comme
verbe, avoir appris quelque chose, et pouvoir le dire, le connaître, le répéter.
* Savoir-faire: ensemble de procédés de gestes habituels permettant la réalisation régulière de certains buts.
* Savant: a) Celui qui possède un maximum de connaissances.
b) Celui qui exerce une activité scientifique (un
physicien, un biologiste).
Les termes du sujet
1.
Analysez l'expression: «Suffit-il de...?».
Comparez-la à: «Est-il utile de...?» et à «Est-il nécessaire de...?».
Montrez que, selon l'interprétation que vous choisirez, la dissertation ne pourra pas adopter le même type de
démarche logique.
2.
Quel sens faut-il donner au verbe «voir» pour que le sujet pose un problème philosophique pertinent (afin d'éviter
que la réponse à la question aille de soi)? S'agit-il simplement de la vision, ou bien celle-ci est-elle évoquée pour
représenter une faculté ou un type de situations plus généraux?
3.
Quel sens rigoureux faut-il ici donner au verbe «savoir»? Raisonnez par opposition, par exemple avec l'opinion, la
croyance, l'impression que..., l'information.
4.
Qu'est-ce qui distingue fondamentalement «voir» et «savoir»? Cette distinction conduit-elle à les considérer
comme opposés? complémentaires? tantôt l'un tantôt l'autre? Donnez des exemples.
Les présupposés du sujet
5.
Il est absolument évident qu'il ne suffit pas de voir pour savoir.
Pourquoi alors poser une telle question? Quelles
illusions cherche à dénoncer celui qui la pose?
6.
«Je ne crois que ce que je vois.» De quoi se méfie exactement celui qui affirme cela? Montrez par des exemples
que cette position se retrouve dans différents domaines (les sciences, le droit, la religion, la politique, l'histoire...).
Cette position est-elle satisfaisante? Suffit-il d«< avoir vu» pour pouvoir énoncer du savoir? Un fait isolé est-il un
élément de savoir?
7.
«L'opinion a en droit toujours tort», affirme Bachelard.
Montrez que celui qui veut réduire le savoir au sensible
s'expose à soutenir des opinions peu scientifiques.
En quoi la sensibilité est-elle source d'erreurs et de préjugés?
Donnez des exemples.
8.
Qu'est-ce qui peut rendre une théorie difficile à adopter? Quels sont les différents obstacles que nous
rencontrons pour la construire? pour lui accorder notre confiance? pour la faire partager par d'autres?
Éléments pour une problématique
9.
Quels sont les rôles respectifs de l'expérience sensible, de l'observation, des faits établis, d'une part, et d'autre
part du raisonnement logique et théorique, dans la construction d'un savoir (en sciences exactes, en sciences
humaines, dans l'instruction d'un procès juridique, etc.)? Montrez que ni la sensibilité seule ni le raisonnement pur, si
rigoureux soit-il, ne peuvent déboucher sur du savoir fiable.
10.
L'expérience est très souvent convaincante; plus convaincante que la science et le savoir établi.
Quelles sont
les raisons de cette situation? En quoi est-elle dangereuse? Comment faut-il se positionner vis-à-vis de l'expérience
pour qu'elle ne fasse pas obstacle au savoir, mais qu'elle lui serve au contraire de point d'appui? Que faut-il de plus
à une expérience que la simple observation pour qu'elle débouche sur un savoir?
[Sensualistes, empiristes et idéalistes
s'accordent sur la question de la connaissance.
Tous disent qu'il n'y a de connaissance que par la vision.
Il semble donc bien qu'il suffise de voir pour savoir.]
La vue dit vrai
Pour Épicure, à chaque objet correspond un «simulacre», c'est-à-dire une forme visible directement saisissable
qui se dégage de lui et permet de le connaître.
Pour Etienne Bonnot de Condillac, réflexion, jugement, passion,
tout n'est que sensation plus ou moins modifiée.
Ainsi, il suffit de voir pour savoir..
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