Suffit-il de voir pour savoir ?
Extrait du document
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Analyse du sujet
• Le sujet sous-entend qu'il faut voir pour savoir.
Mais cela suffit-il ? Dès lors qu'on voit, est-on assuré de savoir ?
• Voir, c'est tout simplement percevoir avec les yeux.
Mais au-delà de la vue, c'est la sensibilité qui est ici en
question.
• Savoir, c'est pouvoir juger de la vérité d'une connaissance, la justifier rationnellement.
Identification de la problématique
Voir, est-ce une condition suffisante pour savoir ? Évidemment, si nous n'étions pas doués de sensibilité, nous ne
pourrions rien connaître du monde.
Mais souvent nous sommes abusés par nos sens (cas des illusions d'optique) :
nous tirons de nos sensations des interprétations erronées.
C'est donc que la vue seule ne nous permet pas de «
savoir ».
Mais alors, que faut-il lui adjoindre pour acquérir sur le monde qui nous entoure des connaissances fiables ?
[Sensualistes, empiristes et idéalistes
s'accordent sur la question de la connaissance.
Tous disent qu'il n'y a de connaissance que par la vision.
Il semble donc bien qu'il suffise de voir pour savoir.]
La vue dit vrai
Pour Épicure, à chaque objet correspond un «simulacre», c'est-à-dire une forme visible directement saisissable qui
se dégage de lui et permet de le connaître.
Pour Etienne Bonnot de Condillac, réflexion, jugement, passion, tout
n'est que sensation plus ou moins modifiée.
Ainsi, il suffit de voir pour savoir.
La perception est la meilleure des connaissances
Pour Hume, sont données à l'esprit d'abord des impressions, à savoir des
perceptions vives, et en second lieu les idées qui en sont les copies affaiblies
(Traité de la nature humaine).
Au point de départ de sa philosophie, nous
rencontrons donc, non seulement des données élémentaires, mais encore
des données qui ne se distinguent que par la manière dont nous en faisons
l'expérience.
Il n'y a pas d'extériorité, celle des choses dont nous instruisent
les sens, ni d'intériorité, celle de l'esprit quand il réfléchit sur lui-même : il n'y
a que l'expérience et ses critères, la vivacité ou la faiblesse du senti.
Toute la pensée relève alors des relations entre ces données et de la
manière dont nous les éprouvons.
C'est dire qu'il n'y a aucune relation, si ce
n'est celles que l'esprit établit.
Ainsi, l'idée de causalité, qui signifie qu'il y a
une connexion nécessaire entre deux choses, la cause et l'effet, n'est pas
perçue dans les choses mêmes, mais vient de ce que l'esprit prend l'habitude
de les lier (Enquête sur l'entendement humain).
C'est une simple tendance de
l'esprit, une association spontanée entre ses idées, qui nous fait croire à une
causalité que nous n'observons jamais.
C'est l'habitude, c'est-à-dire la répétition de perceptions identiques qui me
fait croire que les concepts ont une valeur objective.
Le savoir est vision
Chez Platon, la connaissance, dans sa forme suprême, est pure
contemplation des formes idéales.
C'est une vue intellectuelle des essences.
La connaissance n'est que vision.
Certes, il s'agit d'une vision purement intellectuelle qui n'est pas sensible, mais il s'agit tout de même d'une vision..
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