Aide en Philo

Suffit-il de se connaitre soi meme pour bien se conduire ?

Extrait du document

Analyse du sujet   -          « Connais-toi toi-même » telle est la formule inscrite sur le fronton du temple de Delphes, et telle est la formule que reprend Socrate, notamment dans l'Alcibiade, pour définir ce que signifie la sagesse. Cette dernière apparaît, au moins selon le sens commun, comme la science capable de nous donner les clés qui ouvrent à la bonne conduite de sa vie parce qu'elle est avant tout connaissance. Mais la sagesse se résume-t-elle à la connaissance de soi ? -          En effet, se connaître soi-même, s'il est un principe, est-il pour autant suffisant ? C'est précisément ce qu'on nous demande de penser ici : le fait de se connaître soi-même est-il une condition non seulement nécessaire mais encore suffisante pour bien se conduire ? -          Encore faut-il savoir que signifie bien se conduire. La connaissance de soi repose sur une ascèse sévère et stricte de son moi désirant et pulsionnel, dont les désirs ne sont parfois pas du tout raisonnables. La connaissance de soi correspond donc en ce sens à une certaine sagesse ascétique et donc a fortiori à une conduite du corps sous l'empire de la raison. Or, ici, la connaissance de soi est ordonnée à la bonne conduite comme une condition de sa possibilité. Il faut donc d'emblée remarquer qu'une telle question ouvre la définition de ce que signifie bien se conduire comme ordonnée à la capacité de se connaître, et a fortiori de se contrôler soi-même, et donc de contrôler ses désirs ou besoins inassouvissables par nature. De ce point de vue, la connaissance de soi ouvrirait la porte à une certaine sagesse (comme point culminant du contrôle de son être). Il viendrait donc contredire l'adage de « l'imbécile heureux » (celui qui, à l'inverse court sans cesse après des chimères). -          Cet ordonnancement, qu'il faut bien entendu interroger, fait donc de la possibilité de la bonne conduite une véritable ascèse de l'homme qui cherche à se connaître et à se dominer soi-même : elle fait donc de la bonne conduite un processus qui n'est pas à la portée de tout à chacun. Car lorsqu'on dit que tout philosophe tend  dans sa pratique de la sagesse vers une maîtrise parfaite de son moi, sans jamais y parvenir complètement, cela signifierait (dans la perspective de notre question) que le bonne conduite n'est peut-être, en même temps que sa condition (la connaissance de soi) qu'inaccessible et qu'il ne sera qu'un horizon, un idéal. -          Il faudra donc interroger la connaissance de soi comme condition, exclusive, nécessaire, suffisante (ou non), du de la conduite bonne et donc a fortiori s'interroger sur le statut de la bonne conduite en elle-même, sur la question de sa réalisation effective. -          Notons d'ailleurs que le sujet semble mettre en rapport, semble ordonné, l'éthique (au travers de la bonne conduite) à la connaissance de soi. Autrement dit, une telle ordonnancement fait de la possibilité d'une vie conforme à la moralité des actions une réalisation qui ne peut avoir lieu que dans et par la connaissance de soi, et donc a fortiori que dans un mouvement de rationalisation de soi-même. C'est donc en fait la morale, en tant qu'on l'attache tout entière à la faculté de la raison qui est ici mise à la question.   Problématique               Peut-on affirmer légitimement que la condition de possibilité exclusive d'une conduite conforme à la morale s'épuise dans la connaissance de soi ? Si donc la connaissance de soi apparaît comme un pilier fondamental de toute bonne conduite, en est-elle pour autant le pilier exclusif ? Que signifierait, quelles conséquences auraient, un tel ordonnancement de l'éthique à la connaissance de soi ?

« Analyse du sujet - - - - - - « Connais-toi toi-même » telle est la formule inscrite sur le fronton du temple de Delphes, et telle est la formule que reprend Socrate, notamment dans l'Alcibiade, pour définir ce que signifie la sagesse.

Cette dernière apparaît, au moins selon le sens commun, comme la science capable de nous donner les clés qui ouvrent à la bonne conduite de sa vie parce qu'elle est avant tout connaissance.

Mais la sagesse se résumet-elle à la connaissance de soi ? En effet, se connaître soi-même, s'il est un principe, est-il pour autant suffisant ? C'est précisément ce qu'on nous demande de penser ici : le fait de se connaître soi-même est-il une condition non seulement nécessaire mais encore suffisante pour bien se conduire ? Encore faut-il savoir que signifie bien se conduire.

La connaissance de soi repose sur une ascèse sévère et stricte de son moi désirant et pulsionnel, dont les désirs ne sont parfois pas du tout raisonnables.

La connaissance de soi correspond donc en ce sens à une certaine sagesse ascétique et donc a fortiori à une conduite du corps sous l'empire de la raison.

Or, ici, la connaissance de soi est ordonnée à la bonne conduite comme une condition de sa possibilité.

Il faut donc d'emblée remarquer qu'une telle question ouvre la définition de ce que signifie bien se conduire comme ordonnée à la capacité de se connaître, et a fortiori de se contrôler soi-même, et donc de contrôler ses désirs ou besoins inassouvissables par nature.

De ce point de vue, la connaissance de soi ouvrirait la porte à une certaine sagesse (comme point culminant du contrôle de son être).

Il viendrait donc contredire l'adage de « l'imbécile heureux » (celui qui, à l'inverse court sans cesse après des chimères). Cet ordonnancement, qu'il faut bien entendu interroger, fait donc de la possibilité de la bonne conduite une véritable ascèse de l'homme qui cherche à se connaître et à se dominer soi-même : elle fait donc de la bonne conduite un processus qui n'est pas à la portée de tout à chacun.

Car lorsqu'on dit que tout philosophe tend dans sa pratique de la sagesse vers une maîtrise parfaite de son moi, sans jamais y parvenir complètement, cela signifierait (dans la perspective de notre question) que le bonne conduite n'est peutêtre, en même temps que sa condition (la connaissance de soi) qu'inaccessible et qu'il ne sera qu'un horizon, un idéal. Il faudra donc interroger la connaissance de soi comme condition, exclusive, nécessaire, suffisante (ou non), du de la conduite bonne et donc a fortiori s'interroger sur le statut de la bonne conduite en elle-même, sur la question de sa réalisation effective. Notons d'ailleurs que le sujet semble mettre en rapport, semble ordonné, l'éthique (au travers de la bonne conduite) à la connaissance de soi.

Autrement dit, une telle ordonnancement fait de la possibilité d'une vie conforme à la moralité des actions une réalisation qui ne peut avoir lieu que dans et par la connaissance de soi, et donc a fortiori que dans un mouvement de rationalisation de soi-même.

C'est donc en fait la morale, en tant qu'on l'attache tout entière à la faculté de la raison qui est ici mise à la question. Problématique Peut-on affirmer légitimement que la condition de possibilité exclusive d'une conduite conforme à la morale s'épuise dans la connaissance de soi ? Si donc la connaissance de soi apparaît comme un pilier fondamental de toute bonne conduite, en est-elle pour autant le pilier exclusif ? Que signifierait, quelles conséquences auraient, un tel ordonnancement de l'éthique à la connaissance de soi ? Plan I. La connaissance de soi comme principe de toute conduite morale · · · La connaissance de soi (comme étant une certaine forme de sagesse) en tant qu'elle est ordonnée à la recherche de la vérité de soi et sur soi pour une maîtrise parfaite, paraît en effet être une condition de toute conduite morale en tant qu'elle s'épanouit pleinement dans la connaissance non seulement du monde mais aussi de soi.

La raison humaine, en effet, cherche indéfiniment la vérité de l'être (formé d'un corps mais aussi d'une âme), la connaissance de soi, en tant que telle, constitue l'achèvement de cette recherche en tant qu'elle est paix de la raison avec elle-même : cette dernière est donc la condition de possibilité de toute vie selon la raison, et donc a fortiori de tout bonne conduite. La connaissance pleine et entière de soi semble permettre la maîtrise absolue de soi qui permet à son tour une conduite bonne.

L'empire sur soi, qui doit être avant tout celui de la raison, permet en effet à l'homme de faire le tri entre ses désirs vains et ses désirs, à proprement parler, raisonnable.

La connaissance de soi évite donc ainsi la déception, et nous fait prendre garde, sous l'égide de la raison, à ce que l'on ne puisse jamais être déçu, ni encore se fourvoyer à poursuivre sans arrêt des chimères, ou encore agir par impulsion, etc.

La connaissance de soi nous donne donc le recul nécessaire qui va permettre d'agir conformément à la raison, c'est-à-dire de bien agir. De la même manière, le sage, en tant qu'il connaît l'ordre nécessaire qui régit son propre être interne, tout autant que les limites de la raison humaine, possède un véritable pouvoir sur la réalité, il a par là même un certain savoir de l'action et est donc susceptible de prudence.

Il contrôle ainsi ses propres passions, qu'il connaît et est capable de maîtriser, il n'est ni dans l'inaction ni dans l'intempérance.. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles