Suffit-il de savoir pour pouvoir ?
Extrait du document
«
Termes du sujet:
SAVOIR / SAVANT:
* Savoir: a) Comme nom, ensemble de connaissances acquises par l'apprentissage ou l'expérience.
b) Comme
verbe, avoir appris quelque chose, et pouvoir le dire, le connaître, le répéter.
* Savoir-faire: ensemble de procédés de gestes habituels permettant la réalisation régulière de certains buts.
* Savant: a) Celui qui possède un maximum de connaissances.
b) Celui qui exerce une activité scientifique (un
physicien, un biologiste).
POUVOIR:
Du latin populaire potere, réfection du latin classique posse, «être capable de ».
1° Verbe : avoir la possibilité, la faculté de.
2° Avoir le droit, l'autorisation de.
3° Nom : puissance, aptitude à agir.
4° En politique, ressource qui permet à quelqu'un d'imposer sa volonté à un autre, autorité.
5° Employé seul (le
pouvoir), les institutions exerçant l'autorité politique, le gouvernement de l'État.
Problématisation:
Bien lire le sujet : la question, qui suppose qu'il est nécessaire de savoir pour pouvoir, doit être traitée dans ses
implications multiples : elle pose aussi bien le problème de l'application des lois scientifiques à la technique que celui,
moral, de la volonté incapable de suivre le bien ou que celui des règles de l'art.
Il ne faudra pas cependant traiter
chaque cas séparément, mais traiter à chaque fois la question dans toute son extension.
Un point de départ à discuter : l'expérience de la technique suggère que la connaissance suffit à la mise en
oeuvre d'une technique quelconque; mais inversement, on peut aussi penser à l'expérience morale de celui qui sait
ce qu'il faut faire mais qui succombe à un vice invétéré.
Recherche de la problématique : l'expérience semble montrer que, s'il est nécessaire de savoir pour agir, la
connaissance ne suffit pas toujours.
S'agit-il d'un manque de connaissance ? Faut-il autre chose que la
connaissance pure et simple pour pouvoir agir ? Ou bien faut-il introduire des degrés dans la connaissance
nécessaire à l'action ? Une réflexion philosophique sur la question posée par le sujet tâchera d'ordonner toutes ces
réponses possibles ou d'en écarter certaines.
Il s'agira d'établir plus précisément la relation qui lie la connaissance à
l'action : ce n'est pas parce que la connaissance serait par essence inadaptée au domaine de l'action que nous
échouons dans nos actions, mais c'est parce que nous n'avons pas de la connaissance l'usage qu'il convient que
nous n'appliquons pas nos connaissances à notre action.
[Le savoir permet d'agir, mais aussi d'avoir une emprise
sur les choses.
L'ignorance s'oppose au savoir comme
l'impuissance s'oppose à la puissance.
L'homme
ne maîtrise que ce qu'il sait.]
L'ignorance paralyse l'action
De même que l'âne de Buridan, aussi affamé qu'assoiffé, est mort parce que, se trouvant à égale distance
d'un sceau d'eau et d'un picotin d'avoine, ignorait s'il lui fallait commencer d'abord par boire ou par manger, de
même, je ne peux pas agir si je ne sais pas ce que je veux, ce a quoi j'aspire; si j'ignore tout de la nature des
phénomènes que j'observe.
Qui dit savoir dit pouvoir" - On ne commande la nature qu'en lui obéissant." Bacon
Cette citation de Francis Bacon met en avant le problème classique du rapport homme/nature.
En
effet, par la science, l'homme cherche à mieux comprendre la nature en visant l'idéal d'une connaissance
parfaite de celle ci et par la technique, il a su appliquer son savoir acquis par l'expérience et
l'observation et ce dans un but précis : maîtriser la nature.
Dans la Bible, l'homme a été placé au centre
de l'univers, il règne sur la Terre et en est la maître.
Ainsi, comment concevoir que lui , être doué de
raison, ne pourrait prendre le dessus sur l'ensemble des éléments de la nature qui ne sont au mieux que
des organismes vivants mais non conscients de leur existence?
De là, on peut s'étonner de l'apparente contradiction que Bacon offre dans sa citation, comme
concevoir d'obéir à la nature et de la commander par le même processus? Il faut pour cela s'attarder sur
les progrès techniques.
Prenons l'exemple de l'agriculture, pour pouvoir faire pousser des végétaux,
l'homme doit connaître tous les processus propices à la floraison, les périodes favorables à la moisson, le.
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