Spinoza Peut-on dire que la liberté est d'abord la reconnaissance de la nécessité ?
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VOCABULAIRE SPINOZISTE
Nature: ensemble de la réalité.
Elle est soumise à des lois déterminées, elle ne comporte aucune finalité et elle est
infinie.
Totalement autonome et unique, elle comporte une infinité d’aspects différents dont deux nous sont connus
parce qu’ils nous constituent directement ce sont la Pensée et l’Étendue, Attributs de la substance, qui est Dieu,
c’est-à-dire cette Nature même.
Nécessité: lien logique entre deux essences ou entre une essence et son existence, lorsque l’une ne peut être
rationnellement conçue sans l’autre.
Le déploiement existentiel des conséquences nécessaires est le déterminisme.
Les
lois de la Nature découlent nécessairement de l’essence de la substance.
Liberté: elle n’est pas un acte de la volonté qui n’est qu’une faculté (entité abstraite, en fait inexistante).
La liberté
concrète est l’autonomie d’un individu, atteinte lorsque ses actions ne résultent que de causes internes (celles qui
résultent de l’essence même de cet individu, c’est-à-dire de son Désir).
Homme: réalité singulière, contingente, constituée par un corps et par l’idée de ce corps (esprit humain).
L’existence d’un homme n’est pas logiquement nécessaire mais elle résulte du système des causes naturelles.
Dieu: nom donné par Spinoza à la substance infinie (Être) en tant qu’elle est constituée par un nombre infini
d’attributs infinis.
Dieu est donc la Nature elle-même.
Ce terme (Dieu) est équivalent au terme vérité.
Cause: tout événement produit un effet et est donc une cause, en même temps qu'il a une cause.
Mais les séries
causales n’agissent que dans le cadre de l'Attribut auquel elles appartiennent : les idées produisent des idées et
agissent sur des idées (Attribut Pensée), les corps et leurs modifications produisent des modifications et agissent sur
les corps (Attribut Étendue).
Appétit (appetitus): identique au Désir (cupiditas) et donc à l’effort pour exister (conatus).
Une intention, chez
celui qui parle, fait préférer Appétit (s’il songe au corps) ou Désir (s’il songe au corps et à l’esprit).
Âme (anima): chez Descartes, principe substantiel lié au corps et formé de l’entendement et de la volonté; elle est
indépendante du corps et immortelle.
Spinoza n’emploie pas ce terme pour désigner l’individu humain singulier : il utilise
le terme Mens (esprit).
Si notre idée de la liberté signifie « faire ce que l'on veut », il n'est pas possible d'être complètement libre dans le
sens d'une liberté parfaite et totale.
En effet, il existe bon nombre de facteurs limitatifs, qui sont autant de
déterminismes nous empêchant de faire ce que nous voulons.
De surcroît, nos choix personnels sont motivés par divers critères qui peuvent s'opposer entre eux, par exemple le
plaisir et la raison.
La liberté de choix s'exprime peut-être avant tout par le fait de décider par soi-même, en dépit des
déterminismes et des circonstances.
La logique à l'oeuvre dans les événements nous échappe, car ils proviennent de données initiales qui nous demeurent
inaccessibles et dont les conséquences ne nous plaisent pas toujours.
Peut-on alors prétendre choisir son être ou sa
destinée ? Faut-il par conséquent suivre la voie de la raison, celle de l'éducation et de la logique, bien qu'elle puisse
nous renvoyer à une perte de liberté ? La raison n'est-elle pas illusoire ?
Il est possible de préserver sa liberté intérieure, sa liberté de penser, même sous la contrainte.
Le courage et la
volonté sont indispensables à une telle liberté.
Ils permettent d'être libre même si on ne fait pas ce que l'on veut.
De
ce fait, il semble que l'obéissance à un individu ou à des lois n'interdise pas la liberté.
La liberté individuelle et la liberté
collective peuvent toutefois s'opposer.
Mais la liberté ne peut faire l'économie d'une forme ou d'une autre de nécessité.
La question reste de savoir si on est libre ou si on le devient.
L'homme semble prisonnier du temps et incapable d'y échapper.
Mais les facultés de son esprit, comme la raison, la
volonté ou la mémoire lui permettent de s'y inscrire de façon délibérée, voire de le considérer comme le support
indispensable de sa progression vers la maturité, ou de l'ignorer.
Ainsi la mort qui, à première vue, met irrémédiablement
fin à tout projet, peut aussi stimuler l'être humain en le poussant à réaliser une oeuvre qui lui survivra, sans qu'il
cherche inutilement à oublier son emprise et celle du temps.
Si tout homme est en partie déterminé par le passé et par
son époque, il peut aussi s'appuyer sur cette histoire pour accomplir une oeuvre qui la dépasse ou pour s'y épanouir
lui-même..
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