Spinoza: Les trois genre de connaissance
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Thème 455
Spinoza: Les trois genre de connaissance
La connaissance n'est pas contemplation mais affirmation de l'idée d'une chose
en nous ; Spinoza distingue trois formes de connaissance selon la manière dont
cette affirmation se produit.
Dans le premier genre, l'affirmation procède de la
rencontre de mon corps avec un corps ou un signe extérieur d'où résulte des
images.
Telle est l'imagination ou opinion, mode spontané mais confus du
connaître.
Dans le deuxième genre, l'affirmation procède d'une déduction
rationnelle des propriétés générales d'une chose ; l'être est saisi à travers des «
notions communes », toujours adéquates et donc certaines.
Enfin, dans le
troisième genre, l'affirmation procède de l'intuition de l'essence saisie,
contrairement aux notions communes, dans sa singularité.
La rupture essentielle
se situe entre le premier et le second genre.
S'ils sont hiérarchisés, ce n'est pas
qu'en fonction d'un critère de vérité mais d'activité de l'esprit : il n'est
pleinement l'auteur de ce qui s'affirme en lui qu'en 2 et 3.
Se libérer de
l'imagination et de l'opinion, c'est par conséquent devenir cause adéquate de
ses propres pensées, autrement dit, comprendre.
Pour aboutir à la définition de la connaissance vraie, Spinoza distingue trois
genres de connaissances, ou trois modes hétérogènes de perception.
Connaître est, en effet, une certaine manière de
voir ou de percevoir une chose ou une idée.
1.
La connaissance du premier genre
Connaissance par ouï-dire ou expérience vague, elle désigne la confiance faite aux témoignages, lorsque je m'en
remets à ce que m'a dit autrui : c'est ainsi, par exemple, que je sais la date de ma naissance.
Je sais par expérience
vague que je mourrai, ou encore que l'eau est propre à éteindre le feu.
C'est ici l'expérience qui me conduit et non
l'entendement.
Ce mode de perception ne permet pas une connaissance certaine.
2.
La connaissance du deuxième genre
Elle désigne le raisonnement, l'enchaînement logique.
L'entendement part d'idées simples qui ne sauraient être que
vraies, pour aboutir à d'autres vérités : par exemple, quand je connais la nature de la vision, qui fait qu'un même objet
vu à grande distance paraît plus petit que si nous le regardions de près, j'en conclus que le Soleil est plus grand qu'il
ne m'apparaît.
Ce mode de connaissance est toujours vrai, mais il n'est pas une connaissance directe de la chose.
3.
La connaissance du troisième genre
On ne connaît véritablement une chose que lorsqu'on connaît son essence, sa nature.
C'est ainsi que nous savons que
deux et trois font cinq.
Cette connaissance n'est pas un raisonnement mais une intuition, une connaissance directe de
la chose.
Elle ne porte pas sur l'existence de la chose mais sur son essence.
Les trois genres de connaissance
Spinoza distingue trois genres de connaissance:
la connaissance du premier genre correspond à l'expérience vécue et à ce que nous savons par ouï-dire: c'est par elle
que nous savons ce qu'est la douleur ou bien la date de notre naissance;
la connaissance du deuxième genre correspond à celle que la raison discursive, qui procède par méthode et déduction,
peut découvrir (elle est bien entendu supérieure à la précédente mais se trouve néanmoins dépassée par la suivante);
la connaissance du troisième genre constitue aux yeux de Spinoza la connaissance supérieure, celle à laquelle conduit
la raison intuitive qui coïncide avec les objets singuliers et qui ne touche que des généralités: la connaissance du
troisième genre touche des singularités..
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