Soren KIERKEGAARD (1813-1855) Ou bien ... ou bien, chapitre L'Assolement: commentaire
Publié le 17/09/2022
Extrait du document
«
Séiren KIERKEGAARD (1813-1855)
Ou bien...
ou bien, chapitre L'Assolement.
« On a l'habitude de dire que foisiveté est la,mère de tous
les maux.
On recommande le travail pour empêcher Je mal.
Mais aussi bien la cause redoutée que le moyen recommandé
vous convaincront facilement que toute cette réflexion est
d'origine plébéienne (1).
L'oisiveté, en tant qu'oisiveté, n'est
nullement la mère de tous les maux, au contraire, c'est une
vie vraiment divine lorsqu'elle ne s'accompagne pas d'ennui.
Elle peut faire, il est vrai, qu'on perde sa fortune, etc., toute
fois, une nature patricienne (2) ne craint pas ces choses, mais
bien de s'ennuyer.
Les dieux de l'Olympe ne s'ennuyaient pas,
ils vivaient heureux en une oisiveté heureuse.
Une beauté
féminine qui ne coud pas, ne file pas, ne repasse pas, ne lit
pas et ne fait pas de musique est heureuse dans son oisiveté ;
car elle ne s'ennuie pas.
Voisiveté donc, loin d'être la mère du
mal, est plutôt le vrai bien.
L'ennui est la mère de tous les
vices, c'est lui qui doit être tenu à l'écart.
L'oisiveté n'est pas le
mal et on peut dire que quiconque ne le sent pas prouve, par
cela même, qu'il ne s'est pas élevé jusqu'aux humanités.
Il
existe une activité intarissable qui exclut l'homme du monde
spirituel et le met au rang des animaux qui, instinctivement,
doivent toujours être en mouvement.
Il y a des gens qui pos
sèdent le don extraordinaire de transformer tout en affaire,
dont toute la vie est affaire, qui tombent amoureux et se
marient, écoutent une facétie et admirent un tour d'adresse,
et tout avec le même zèle affairé qu'ils portent à leur travail
de bureau.»
(Besançon et académies rattachées, juin 1996, série L)
(1) Populaire.
(2) Aristocratique.
Les connaissances ,philosophiques
On peut lire :
Éthique à Nicomaque (liv.
X) et !.es Politiques d'Aristote.
Le Gai Savoir (§ 42, liv.
I ; § 188 liv.
III ; § 329 liv, IV) et
Aurore (liv.
III ; § 173) de Nietzsche.
Discours sur les sciences et les arts de Rousseau.
SUJETS
ET
• Commentaire du texte
PISTES
D'ETUDE
1
Le thème : L'oisiveté et le travail.
La thèse : Ki erkegaard réfu te la conda mna ti on de l'oisive té
et dé no nce la valo risa ti on du trava il.
L'ois ive té s'oppose à
l'ennui et au trava il ; elle est condition de bo nheur et doit
constituer la fin alité de l'existence huma ine.
Les enjeux : Le texte pose la qu esti o n d e la d esti na ti on
du trava il et de celle de l'oisiveté.
En qu o i l'oisiveté est-elle
valori sée?
La structure : Le premier m ouvement du texte montre que
la condamna ti on de l'oisiveté est d 'origine popula ire (lignes 1
à 5) .
C'est l'en nui qui do it être conda mné et non l'oisive té
(lignes 5 à 10) ; cette proposition consti tue le second m ouvement du tex te.
Le troisième mouvem ent du texte (lignes 10 à
18) prése nte l'o is iveté co mm e co nditi o n du b o nh e ur e t
acco mplissem ent d'un e véri ta bl e humanité.
Ainsi le travail
produit l'affaire ment des hommes quj s'ennuient, ce dernier
mou vem ent du texte indique que c'est le travail qui doit être
conda mné et non l'o isiveté (lign es 18 à 26).
Le développement est organisé selon le plan 2.
• Plan détaillé
1
Introduction
Ki erkegaard réfute la condamnation de l'oisiveté et dénonce
la valorisation du trava il.
Il montre que l'oisiveté s'oppose à
l'ennui et au trava il , qu'elle est condition de bonheur et doit
constituer la final ité de J'exjstence humaine.
Le premier mouvement du texte mon tre que la conda mnation de l'oisiveté est
d'origine populaire (lignes 1 à S).
C'est l'ennui qui do it être
condam né et n on l'oisiveté (lignes 5 à 10), cette proposition
constitue le second mouvement du texte.
Le troisième mouvement du texte (l ignes 10 à 18) présente l'oisiveté comme coniliti on du bonheur et accomplissement d'un e vé1; table humani té.
Ainsi le trava il produit l'affa irem ent des hommes qui s'e nnuient, ce demjer mouvement du texte indique que c'est le travail qui doit être condamné et non l'oisiveté (lignes 18 à 26).
SUJETS
ET
PISTES
D ' ETUDE
Dans un premier temps, nous étudierons la conception vulgaire du travail et de l'o isiveté, puis nous interrogerons la
valeur de l'oisiveté, pour comprendre que l'affairement au travail est la conséquence de l'ennui des hommes.
Première partie
La conception wlgaire du travail et de l'oisiveté
Pour le sens commun, l'oisiveté est à conda mner, le travail
est à valoriser.
Kierkegaard s'élève contre cette conception
vulgaire de l'opposition du travail et de l'oisiveté.
a ) En quoi le sens commun oppose le travail et l'oisiveté
L'étymologie du travail renvoie à l'idée de peine, de souffra nce, de labeur.
Les doctrines religieuses fo nt un large écho
à ce sens d u travail.
En effet, le travail est une nécessi té
comme expia tion du péché o riginel : « Tu travailleras à la
sueur de ton fro nt.
» C'est ce pou rquoi on se donne de la
pei ne ; et si le repos est envisageable ce n'est que comme
récompense du travail.
L'oisiveté est donc pensée en opposition comme un loisir non m érité, comme une paresse qui
détourne l'homme de sa destination : le travail.
Par ailleurs, le
travail est une activité de production, une source de richesses
économiques ta nt individuelles que collectives.
Par oppositio n l'oisiveté est improducti ve, laisse l'esprit libre de toute
occupa tion, et peut entraîner l'homme sur la voie de la dépravation.
D'un coté le travail est rentable, de l'autre l'oisiveté est
futile.
C'est do nc une conda mnation mo rale de la part du
sens commun.
b) Le travail est une vertu, l'oisiveté un vice
Ainsi le travail est une vertu , l'oisiveté un vice.
Ce n'est pas....
»
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