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Sören KIERKEGAARD (1813-1855)

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Subjectivement le fait d’être un chrétien se détermine de la façon suivante : la décision réside dans le sujet, l’ appropriation est l’intériorité paradoxale qui est spécifiquement différente de toute autre intériorité. Etre chrétien n’est pas déterminé par le quoi du christianisme mais par le comment du chrétien. Ce commet ne peut s’adapter qu’à une chose, au paradoxe absolu. Il n’y a donc là aucun discours indéterminé, d’après quoi être chrétien signifierait accepter ceci et accepter cela et accepter de telle et telle façon, s’approprier, croire , s’approprier dans la foi de telle et telle façon (déterminations purement rhétoriques et fictives) : mais croire est une opération spécifiquement et nettement différente de toute autre assimilation et intériorité. La foi est, dans le scandale de l’absurde, l’incertitude objective maintenue fermement dans la passion de l’intériorité, laquelle passion est justement le rapport de l’intériorité à la plus haute puissance. Cette formule ne convient qu’ un croyant et à nul autre, no à un amant, ni à un homme enthousiaste, ni à u penseur, mais uniquement au croyant qui se rapporte au paradoxe absolu. Il suit de là que la foi ne peut pas non plus être une fonction provisoire. Qui veut se représenter sa foi comme un moment aboli au sein d’une connaissance plus élevée, il a eo ipso cessé de croire. La foi ne peut pas se satisfaire avec l’incompréhensibilité ; car c’est justement le rapport avec l’incompréhensible, l’absurde (qui scandalise) qui est l’expression de la passion de la foi. Sören KIERKEGAARD (1813-1855)

« Subjectivement le fait d’être un chrétien se détermine de la façon suivante : la décision réside dans le sujet, l’appropriation est l’intériorité paradoxale qui est spécifiquement différente de toute autre intériorité.

Être chrétien n’est pas déterminé par le quoi du christianisme mais par le comment du chrétien.

Ce commet ne peut s’adapter qu’à une chose, au paradoxe absolu.

Il n’y a donc là aucun discours indéterminé, d’après quoi être chrétien signifierait accepter ceci et accepter cela et accepter de telle et telle façon, s’approprier, croire , s’approprier dans la foi de telle et telle façon (déterminations purement rhétoriques et fictives) : mais croire est une opération spécifiquement et nettement différente de toute autre assimilation et intériorité.

La foi est, dans le scandale de l’absurde, l’incertitude objective maintenue fermement dans la passion de l’intériorité, laquelle passion est justement le rapport de l’intériorité à la plus haute puissance.

Cette formule ne convient qu’un croyant et à nul autre, no à un amant, ni à un homme enthousiaste, ni à u penseur, mais uniquement au croyant qui se rapporte au paradoxe absolu. Il suit de là que la foi ne peut pas non plus être une fonction provisoire.

Qui veut se représenter sa foi comme un moment aboli au sein d’une connaissance plus élevée, il a eo ipso cessé de croire.

La foi ne peut pas se satisfaire avec l’incompréhensibilité ; car c’est justement le rapport avec l’incompréhensible, l’absurde (qui scandalise) qui est l’expression de la passion de la foi. Kierkegaard conteste la prétention de la métaphysique à enfermer Dieu dans un système rationnel : seule la foi me révèle le sens de mon existence singulière et concrète, toute vérité objective et abstraite a besoin d’une appropriation subjective pour être vraie « pour moi ». Or, qu’est-ce que la foi ? C’est un saut dans le vide, un saut irrationnel dans l’absolu : « plonger en Dieu », dit Kierkegaard.

La part de rationnel que conservait le pari pascalien est évacuée de cette attitude fidéiste.

A l’image d’Abraham, qui obéit sans comprendre lorsque Dieu lui demande de sacrifier son fils, le croyant sait que la transcendance à laquelle il confronte sa propre subjectivité est inintelligible aux catégories humaines.

Comprendre est « le rapport de l’homme à l’homme », tandis que croire est « le rapport de l’homme au divin ».

« Credo quia absurdum », « je crois parce que c’est absurde ».

Tel est le « paradoxe absolu » qui fait de la foi une passion scandaleuse, irréductible à toute autre attitude humaine. Le fidéisme.

Kierkegaard : la foi envers et contre la raison. « C’est donc sur la foi objective qu’on spécule.

Qu’est-ce que cela veut dire la foi objective ? Cela veut dire une somme de propositions […] La foi objective, c’est comme si le christianisme était annoncé comme un petit système, pas si bon naturellement que celui de Hegel, c’est comme si le Christ […] avait été professeur et que les Apôtres aient constitué une petite société savante.

» C’est sur le terrain de la raison que la raison a raison et, s’il n’y a rien en dehors d’elle, elle est réponse à tout (« Tout le réel est rationnel et tout le rationnel est réel »).

A tel point qu’elle ne pourrait tenter de se nier qu’en s’affirmant. Mais peut-elle rendre raison d’elle-même ? Le croire serait s’engager dans un processus de régression à l’infini, dont on ne peut sortir que par un saut hors de la raison… un acte de foi dans la raison… tout à fait irrationnel.

Il n’y a pas de raison de la raison.

Et si la raison trouve sa limite dans une réflexion sur son fondement, elle en rencontre une autre en se heurtant à l’existence.

Kant avait bien montré que l’existence, absolue position d’une chose, échappe à toute démonstration, mais il persistait à aligner l’existence du sujet éthique sous l’universalité de la raison pratique (le devoir).

Le sujet, de Descartes à Hegel, n’est qu’une abstraction qui ôte à l’existence son existence : tel est le point de départ de la révolte de Kierkegaard contre le rationalisme.

La conversion à l’existence est l’acte par lequel le peseur subjectif se détourne de l’universalité des règles de la raison uniformisant les règles de vie, pour se penser comme individu, « être particulier existant, qui prend la décision absolue sur le plan de l’existence » (« Post-Scriptum… »).

La vérité de l’existence humaine est toute entière dans le sens que lui assigne le choix subjectif de l’individu.

Si chez l’animal, l’espèce est plus importante que l’individu, car celle-ci impose en quelque sorte à celui-là ses règles.

Chez l’être humain, l’individu prévaut sur l’espèce qui ne décide pas pour lui.

L’individu doit choisir pour son propre compte sans pouvoir se dérober.

L ‘homme n’a donc pas un existence spéculative mais concrète et c’est dans et par cette confrontation concrète aux « possibles » que l’homme donne forme à sa singularité et devient par là même un « individu ».

Mais l’individu paie cette liberté du choix par l’ « angoisse » qui est sentiment de malaise devant l’inconnue de la possibilité.

L’existence est possibilité cad « angoisse ».

Et c’est cette vérité subjective que recherche Kierkegaard dans les « Étapes sur le chemin de la vie ».

Or la leçon que donne l’existence de la raison est qu’elle ne se plie pas à ses exigences.

Elle est par essence paradoxale, car chaque vérité existentielle a sa contrevérité, non moins vraie qu’elle .

Ainsi, l’homme esthétique qui a choisi l’aventure, la jouissance instantanée fera l’amère expérience de l’insatisfaction.

Pour avoir placé le définitif dans l’instant, sa vie ne sera qu’un temps vide, car il faut que l’instant meure pour que l’instant naisse.

Avec le juif errant et Faust, Don Juan sera la figure de l’existence esthétique oscillant entre le plaisir immédiat et le désespoir.

Pour avoir choisi de ne pas s’attacher, Don Juan, de conquête en conquête,. »

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