Aide en Philo

SOMMES NOUS TOUJOURS LIBRES DE NOS DECISIONS ?

Extrait du document

Décider c'est préférer, c'est émettre un choix personnel, c'est dire oui à un élément en excluant les autres possibilités. La liberté présuppose le pouvoir de l'esprit et ainsi la capacité de prendre soi même une décision. Le choix est un acte de la conscience, de la pensée mais est-il totalement libre ou au contraire soumis aux influences étrangères à l'esprit ? Ainsi, nous nous demandons si le pouvoir de l'esprit fait toujours abstraction du monde qui nous entoure dans la prise de décision. Dans un premier temps, nous admettrons un pouvoir complet et illimité de l'esprit, de la raison, du « moi » et sa supériorité vis à vis de ce qui m'est étranger. Par la suite, nous prouverons qu'au contraire il existe des limites au pouvoir de l'esprit et qu'il n'est pas toujours hermétique et indépendant des forces externes. Enfin, nous soutiendrons que le pouvoir de l'esprit et celui des influences sont surpassées par des éléments qui vont au delà de la raison et du monde, au moment de la prise de décision.

« Demande d'échange de corrigé de berardi flo ([email protected]). Sujet déposé : SOMMES NOUS TOUJOURS LIBRES DE NOS DECISIONS ? Décider c'est préférer, c'est émettre un choix personnel, c'est dire oui à un élément en excluant les autres possibilités.

La liberté présuppose le pouvoir de l'esprit et ainsi la capacité de prendre soi même une décision.

Le choix est un acte de la conscience, de la pensée mais est-il totalement libre ou au contraire soumis aux influences étrangères à l'esprit ? Ainsi, nous nous demandons si le pouvoir de l'esprit fait toujours abstraction du monde qui nous entoure dans la prise de décision. Dans un premier temps, nous admettrons un pouvoir complet et illimité de l'esprit, de la raison, du « moi » et sa supériorité vis à vis de ce qui m'est étranger.

Par la suite, nous prouverons qu'au contraire il existe des limites au pouvoir de l'esprit et qu'il n'est pas toujours hermétique et indépendant des forces externes.

Enfin, nous soutiendrons que le pouvoir de l'esprit et celui des influences sont surpassées par des éléments qui vont au delà de la raison et du monde, au moment de la prise de décision. Ainsi, le pouvoir de l'esprit serait maître de nos décision.

Cela suppose que la raison gouverne nos jugements, nos principes et donc nos choix en tant qu'homme et que nous sommes insensible aux influences du monde. Comme le dit Kant, l'être humain est un être libre, moral qui doit répondre de ses actes car il est toujours capable de dire « non » à ses mobiles c'est-à-dire ses intérêts et ses envies.

L'homme engagerait donc lors d'un décision sa part de responsabilité quelque soient les conséquences de ses actes.

A partir du moment où l'homme peut contrôler ses impulsions premières, ses réactions primaires et qu'il peut réfléchir sur le pour et le contre, se remettre en question, il est libre.

La liberté d'opter, de préférer ou au contraire d'exclure, de rejeter est une liberté en soi. L'homme est toujours libre dans la prise de décision car, par l'absurde, il est dans la capacité de forger indépendamment de toute chose son opinion, son choix.

Par exemple, dans Le denier jour d'un condamné de Victor Hugo, le condamné se trouve face à un dilemme : doit-il rédiger ses derniers moments envie, décrire sur papier l'attente épouvantable face à une mort imminente dans un but certes thérapeutique mais aussi humain ? L'homme condamné à mort, prisonnier et qui se voit dépourvu de toute liberté de mouvement possède pourtant encore une liberté : celle d'écrire un plaidoyer honnête et ouvert contre la peine de mort ou non.

Le dilemme et même la délibération seraient donc une forme concrète de la liberté de l'esprit et donc de son pouvoir. En effet, le pouvoir de l'esprit comporte différentes formes de libertés telles que la liberté d'indifférence.

Ainsi, l'être humain serait seul à disposer de cette liberté qui lui permettrait de choisir entre deux éventualités rigoureusement équivalentes (en terme de plaisirs et d'avantages).

Pour illustrer le principe, on rencontre l'histoire de l'âne décrite par Buridan (philosophe du Moyen Age) qui, mourant de soif et de faim et placé à égale distance d'un seau d'eau et d'un seau d'avoine, mais ne sachant quelle décision prendre, se laisse mourir sur place.

En ceci, l'homme est unique dans sa liberté car son esprit lui permet de faire un choix dans une telle situation.

L'exemple même est celui de Rodrigue qui, dans Le Cid de Corneille, se trouve face à deux choix opposés et d'égale importance (l'amour de sa maîtresse Chimène ou la vengeance de son père) mais finit cependant par choisir l'honneur par dessus le sentiment. Par ailleurs, l'homme est le seul être à posséder ce que Descartes appelle le « libre arbitre » c'est-à-dire le pouvoir de juger par soi même sans subir aucune contraintes et en toute indépendance, le pouvoir d'être soi même l'arbitre de la situation.

Ainsi, face à une décision l'homme est seul donc libre. De plus, d'après Epictète (et les philosophes stoïciens), l'esprit étant indépendant de facteur externe à l'esprit, le pouvoir de l'esprit est absolu, complet et par conséquent la liberté de la décision est absolue.

L'homme serait imperméable aux influences et ferait son choix en se basant uniquement sur la réflexion interne, sur la raison. Comme le dit Spinoza, « être libre c'est obéir à la raison » et donc être indifférent aux autres, au corps, au matériel lors de la prise de décision.

C'est le cas du personnage de Meursault dans l'Etranger de Camus, homme étranger au monde et à soi même, qui vit mais n'éprouve rien, ni peine, ni colère, ni joie et demeure ainsi étranger aux influences externes à son esprit.

Ainsi, le pouvoir de l'esprit serait maître et supérieur au monde qui l'entoure, cependant pouvons-nous admettre que c'est toujours le cas ? Encore faut-il être capable de nier l'existence des passions, des sentiments. Le pouvoir de l'esprit est certes sans limite cependant il n'est pas infaillible et encore moins indépendant du monde. Nous verrons dans quelle mesure les forces externes à l'esprit l'influencent et le déterminent, parfois, dans la prise de décision. Bien que l'esprit de l'homme soit libre de décider, il n'est pas pour autant l'unique moteur qui dynamise la prise de décision.

Comme toute liberté possède des limites, la liberté de décider est aussi délimitée.

En effet, l'homme (consciemment ou inconsciemment) subit des contraintes, dans sa liberté décisionnelle qu'elles soient naturelles, sociales ou psychologiques. La conscience de soi serait la perception des idées présentes dans notre esprit.

Spinoza nous montre à travers le déterminisme dans l'Ethique que l'homme a beau être conscient de son choix, il est cependant ignorant des causes qui le déterminent.

Ainsi, le pouvoir de l'esprit ne serait pas incontestable car il n'est pas maître absolu de la décision.

En effet, l'idée de choix ne serait q'une illusion de l'imagination et étant donné que « l'âme est l'idée du corps » nous serions esclaves de nos impulsions, de nos désirs.

Comme le dit Spinoza, « il n'y a dans l'âme aucune. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles