Sommes nous le même en des temps différents?
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Définition des termes du sujet:
TEMPS: Milieu indéfini et homogène, analogue à l'espace, dans lequel se déroulent les événements.
Temps objectif: Mouvement continu et irréversible (« flèche du temps ») par lequel le présent rejoint le passé.
Temps subjectif: Sentiment intérieur de la temporalité, telle qu'elle est vécue par le sujet (synonyme : durée).
Introduction:
Le temps nous fait sans cesse changer.
Je ne suis déjà plus celui que j'étais il y a un instant.
Qu'y a-t-il de commun
entre l'enfant insouciant que j'étais, l'adolescent que je suis et le vieillard que je serai ? Sans doute rien.
Pourtant
c'est toujours de moi, de la même personne dont il s'agit.
Qu'est-ce qui nous permet de dire qu'elle est la même ?
Faut-il chercher l'unité et l'unicité de la personne dans un noyau invariant sur lequel le temps n'aurait nulle prise, ou
au contraire confier cette unité à la continuité d'une histoire singulière ? Quel rôle joue le temps dans cette
constitution et cette dislocation du moi ?
Première partie
Pour changer, il faut déjà être quelqu'un ou quelque chose.
A défaut d'un substrat au changement, il n'y aurait pas
de changement mais succession de deux choses distinctes.
Il n'y a changement que s'il existe un substrat voire une
substance pour assurer et assumer ce changement.
Bref, une identité.
- Par identité, il faut entendre le caractère de ce qui est le même, bien qu'il puisse être perçu, représenté ou
nommé de manières différentes.
Il s'agit d'abord du problème fondamental et constant de la perception : celui de la
reconnaissance des choses perçues dans des contextes et des temps différents : l'eau d'un fleuve s'écoule
continuellement mais le fleuve demeure le même, les cellules de notre corps se sont plusieurs fois renouvelées mais
notre corps, qui a changé et changera encore, est le même que celui que nous avions enfant.
Il s'agit aussi du fait
banal qu'un homme reste le même homme, que son identité est continue et permanente.
- L'identité désigne la résistance au changement, c'est-à-dire la permanence ou la constance dans le temps :
tous les constituants d'une chose peuvent changer, l'identité ne change jamais.
- D'où l'idée que l'on pourrait faire passer entre les événements éparpillés dans la vie d'un homme un fil invisible par
lequel on rattache ces événements à la même personne dont l'existence se poursuivrait identique à elle-même à
travers la bigarrure des impressions sensibles.
Autrement dit, la notion d'identité renvoie à l'idée d'un être ou
d'une existence continue, à celle de chose (ou de substance) et son symétrique, l'idée du moi.
- Par chose ou substance, il convient d'entendre un pôle identique ou permanent de variations et de changements
successifs.
Une chose est ce qui peut changer d 'aspect, une substance peut recevoir une diversité changeante
d'accidents, sans que la chose ou la substance change elle-même et devienne une autre chose.
Par substance, il
faut entendre ce qui demeure sous les changements de qualités.
Alors que la substance est ce qui subsiste en soi
et par soi, l'accident est ce qui peut s'affirmer d'un sujet, mais n'est ni nécessaire ni constant.
- On peut dès lors rattacher cette définition de la substance ou de la chose au Moi qui jouerait le rôle d'une entité
irréductible, d'un pôle auquel se rattacherait toutes les représentations du sujet et qui constituerait par là même un
principe d'identité.
Définissons le Moi comme la conscience de la permanence et de l'unité des divers états
affectifs, intellectuels, successifs.
2.
La substance pensante
- C'est dans et par l'exercice du doute que Descartes va mettre en évidence le caractère irréductible et
fondamental de la conscience.
Descartes entend reconstruire le monde de la connaissance en un moment culturel
de doute et de crise.
En quête du vrai, c'est-à-dire d'une certitude inébranlable, Descartes cherche à discerner ce
qui est indubitable et se propose pour cela de réévaluer les connaissances en leur principe même.
- Il commence par considérer comme faux tout ce en quoi il pourrait imaginer le moindre doute.
Le doute est le
commencement obligé de la philosophie.
Non plus le doute sceptique, passif, sans issue, mais le doute actif,
méthodique, c'est-à-dire l'examen critique destiné à faire table rase des superstitions, des dogmes, des préjugés.
Avant de rechercher la vérité, il faut d'abord purger l'esprit de nos préjugés installés par les nourrices, les
éducateurs et les opinions douteuses attachées aux sens.
L'examen critique est un acte de liberté, il est
l'affirmation de la possibilité de juger par soi-même.
- Dans l'expérience du doute, je me découvre moi-même comme ce qui résiste au néant, comme un subsistant, un
reste, ce qui résiste en dernier appel, par delà toutes les destructions que l'on peut tenter.
- En effet, une fois que j'ai douté de tout, y compris de moi-même, apparaît une première certitude : je peux
douter de tout, mais je ne peux douter de la condition inhérente à l'acte même de douter; il faut bien que moi qui
me persuade que je rêve ou que je suis fou, moi qui veux douter, je pense et que je sois ou j'existe, justement pour
pouvoir penser.
Au moment où je doue, je pense et au moment où je doute, je suis..
»
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