Sommes-nous dans le temps, ou le temps est-il en nous ?
Extrait du document
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Analyse du sujet
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Eléments de définition
* Le temps = du latin tempus, « division du temps, période ».
Mesure de la durée, obtenue en
choisissant comme repère un événement ou en prenant comme unité la durée d'un mouvement
régulier et observable.
Le temps se présente à nous sous la forme d'un cycle : celui des saisons ou des rythmes
biologiques, donc du retour du même.
Mais cette répétition, il est nécessaire de la noter,
s'effectue toujours sur fond d'irréversibilité : le temps se symbolise aussi par une flèche et
devient alors mouvement même de notre vieillissement, ce qui travaille à notre propre mort.
Sous ces deux aspects, sa réalité semble indubitable.
* Nous = ce pronom est ici à prendre au sens où il remplace l'homme, il signifie l'ensemble des
hommes dans ce qu'ils ont de commun à savoir leur humanité, leur existence temporelle et
donc leur finitude.
Le nous désigne donc, ici en tout cas, l'homme au sens générique plutôt que
notre individualité constitutive de notre particularité.
* Etre dans = l'expression verbale signifie ici le fait d'exister à travers une matrice, être
compris dans un système plus vaste et surtout constitutif.
Il s'agira donc de savoir si c'est le
temps qui nous constitue ou si au contraire c'est nous qui constituons le temps.
Ce qui ne
revient pas du tout au même, il s'agit là de l'étude de la condition de possibilité de l'existence
du temps par rapport au temps ou du temps par rapport à nous.
·
Angles d'analyse
* La question soulève ici l'épineux problème de la dépendance de l'existence (humaine plus
précisément dans notre cas) à la dimension temporelle.
Il semble en effet que nous ne sommes
dans le temps.
Notre vie s'organise suivant de grands moments (naissance, mariage, mort,
etc.) mais au-delà, nos journées et nos rythmes biologiques sont eux-mêmes rythmés par nos
emplois du temps souvent chargés.
* Il semble alors, a priori, plus évident d'affirmer que nous sommes dans le temps, et donc a
fortiori que ce dernier nous est constitutif, plus que le contraire.
Pour autant, puisque le temps
apparaît comme une catégorie essentielle et structurante pour notre existence et notre
quotidien, on peut se demander si ce n'est pas le temps qui est en nous.
* C'est ainsi le problème de la condition de possibilité du temps par rapport à nous ou à
l'inverse du nous par rapport au temps qui est ici mis à la question.
Lequel des deux rend
possible et constitue l'autre ?
* Il est vrai que le temps passe, mais que je ne peux jamais l'arrêter pour saisir le passage luimême ; pourtant, en même temps qu'insaisissable, il a une évidence intuitive : « Qu'est-ce
donc que le temps ? Si personne ne me le demande, je le sais, mais que je veuille l'expliquer à
la demande, je ne le sais pas ! » (Saint Augustin) Cela signifie-t-il que le temps est dans ma
conscience ? En effet, il semble que le passé, qui n'existe plus, ne soit pas ailleurs que dans
ma mémoire, et le futur, seulement dans mon projet.
Le présent, lui, semble se confondre avec
la conscience que j'en ai.
Problématique
S'il est vrai que nous n'existons que par et à travers le temps, cela veut-il pour autant dire que c'est le
temps qui nous constitue et qui rend notre existence possible et consciente ? N'est-ce pas aussi juste, en partant
de ce même constat, d'affirmer que nous comprenons en nous le temps et le projetons ainsi sur notre réalité ? Sur
quel critère si fier pour trancher entre l'alternative ? Cette dernière ne peut-elle pas d'ailleurs être elle-même
dépassée ?
Plan
I-
Nous sommes tout entier dans le temps
·
·
·
Nous ne pouvons pas échapper à cette réalité que constitue le temps, et qui semble s'attaquer à
tout ce qui existe, à nous en particulier.
Nous sommes effectivement des être temporels, en cela
essentiellement que nous sommes des êtres mortels.
Le temps ne s'attache pas seulement à nous
faire vieillir, nous, en tant qu'homme, il use aussi la nature, il la polit et la transforme.
On comprend
alors que le temps est une réalité hors de nous qui pour autant nous constitue.
C'est précisément parce que le temps échappe à notre existence et à notre conscience que nous
ne pouvons pas y échapper.
Il apparaît comme une loi de la nature, au même titre que l'espace.
Le
temps ne semble donc pas en réalité contenu dans la conscience (mais ce qui permet, à la
conscience d'opérer)
Si le temps n'est pas contenu dans la conscience (mais que nous sommes dans le temps), ce
dernier n'est pas pour autant cette représentation abstraite qui le confond avec l'espace, comme un
ensemble de points isolables, d'instants séparés.
Dans sa réalité concrète, le présent est durée, et
nos états psychiques en sont le contenu ; par exemple, le temps particulier d'une attente, qui pourra.
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