Sommes-nous aliénés ?
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Sujet : Sommes-nous aliénés ?
Analyse du sujet.
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L'aliénation est une cession, un abandon de ce qui est à soi au profit de quelqu'un d'autre.
Ce demandé si nous sommes
aliénés revient donc, dans un premier sens, à se demander si nous cédons dans notre être, dans ce qui nous constitue,
quelque chose.
Mais dans ce cas, il faut se demander :
o Ce que nous cédons ;
o A qui nous le cédons ;
On peut céder son corps (par l'alimentation que l'on accepte, par les risques actuels de la génétique, etc.).
On peut aussi
céder son esprit, sa pensée au profit d'une pensée toute faite (ne prendre pour vérité que ce qui nous est rapporté par les
médias).
Enfin, notre liberté elle-même peut être aliénée.
Cet abandon profite alors soit aux entreprises, aux sociétés, à nos dirigeants.
Cependant, s'il est utile de commencer par tenter de comprendre l'aliénation dans ce sens, il faut en sortir assez vite : le
domaine reste assez passionnel et éloigné d'une pensée philosophique.
Dire par exemple que l'on est aliéné par nos
propres dirigeants n'a pas de valeur dès l'instant que l'on se représente une liberté de choix.
L'aliénation dont nous parlons dans ce sujet sera donc en opposition avec la liberté : sommes nous libres ou dépendonsnous de quelque chose (ou quelqu'un) ? En effet, l'aliénation, en ce qu'il s'agit de céder à un autre, fait perdre une finalité
dans l'acte (le travail par exemple : par la vente de son travail, l'ouvrier en perd toute finalité).
La question posée dans le sujet pose aussi un axe de définition.
Être ou non aliéné.
C'est pour cela que l'étude de cette
question doit se faire avec son pendant être ou non libre.
Car si nous sommes aliénés, c'est que nous ne sommes pas libres.
Et inversement, ne pas être aliéné, c'est être libre.
La question de la liberté doit donc être posée en filigrane de celle de l'aliénation.
De même, nous pourrons conserver la
double question de quoi (sommes nous aliénés) et à qui (à qui ou quoi cela profite-t-il) ?
Enfin, l'aliénation, si elle n'est pas toujours consentie, n'est pas nécessairement une obligation.
S'ajoute donc une troisième
question : pourquoi être aliéné, quel intérêt (éventuel) pour nous ?
Problématisation.
Une aliénation est une cession, une perte de soi.
Par une aliénation, l'homme semble perdre un peu de son identité.
De même, il
ne jouit plus de sa liberté.
Mais, quand y a-t-il aliénation ? Peut-on concevoir une aliénation comme condition d'être de l'homme ?
Sommes-nous alors encore libre lorsque nous sommes aliénés ? Et sommes nous condamnés à l'aliénation ?
Proposition de plan.
1.
L'homme en tant qu'être social, n'est-il pas par nature aliéné ?
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Parce qu'il vit en société, l'homme aliène, même partiellement, une partie de ses droits au profit de la communauté.
Parce qu'il vit avec d'autre, l'homme peut alors se définir comme étant aliéné.
Hobbes, dans le Léviathan, fait état de la perte de liberté au profit d'une assurance de vivre confortablement.
Il s'agit
bien là de céder une part de soi, de ses droits, et ainsi de se mettre à distance des événements.
Le contrôle que nous
avions sur nos vies est médiatisé par l'Etat.
« Abandonner le droit que l'on a sur quelque chose, c'est se défaire de la liberté que l'on d'empêcher un autre de
profiter du droit qui est le sien sur cette même chose.
En effet, celui qui renonce à son droit, ou le transfert, ne donne
pas à quelqu'un un droit que celui-ci n'aurait pas [...], il ne fait que s'écarter du chemin de celui qui, ainsi, jouit de ce
droit originaire qui est le sien, sans empêchements de sa part, mais non de la part des autres.
» Léviathan, XIV.
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Le transfert du droit dans la théorie politique de Hobbes est une aliénation de son droit naturel volontaire, au profit du
souverain.
C'est aussi l'acte de naissance de la vie en société (l'homme, tant qu'il ne transfert pas son droit naturel, vit
en guerre permanente et dans la crainte de la mort violente).
D'un point de vue différent, nous pouvons aussi nous référer à Spinoza, en tant qu'il qualifie l'homme comme étant
soumis à un déterminisme latent.
L'homme, selon Spinoza, est aliéné.
Son destin n'est pas maitrisé, il n'est pas libre.
Seule la nature, c'est à dire Dieu,
l'est..
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