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Si le désir est inconscient, à quoi bon vouloir le maîtriser ?

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Le désir a été considéré comme inhérent à la nature humaine. Certains philosophes tels Schopenhauer ou Spinoza ont même vu en lui l'essence de l'homme. Qu'est-ce que cela signifie ? Le sujet présuppose ici que le désir est involontaire. Ce terme désigne un mouvement ou une activité qui n'est pas choisie par la volonté et donc par le sujet. Nous exécutons un geste involontaire quand nous ne sommes pas la cause véritable de nos actions. Or, le fait de pouvoir être la cause de ses actions, de pouvoir s'auto déterminer participe à la liberté. Spinoza a en effet, montré qu'une action libre est une action dont nous tirons les raisons que de soi-même. Affirmer que le désir est involontaire, c'est dire que ce dernier n'est pas le fruit d'une décision mais la réaction à quelques influences et sensations extérieures. Le désir se définit comme une tendance, un élan de l'homme vers un objet qui est considéré comme source de plaisirs et de satisfactions. Le désir se distingue de la volonté, qui n'est pas un simple mouvement mais une organisation réfléchie de moyens en vue d'une fin. Le désir peut aller sans ou contre la volonté (un désir, par exemple, que je sais interdit et que je ne veux pas réaliser); la volonté peut aller sans le désir (la volonté d'ingurgiter un médicament quand, pourtant, je ne le désire pas). Pour comprendre la primauté du désir sur notre choix, il faut remonter à sa source. Le désir prend naissance dans notre rapport au sensible. C'est bien parce qu'il est attachement au sensible au dépit du spirituel que les philosophes ont traditionnellement rejeté le désir. En acceptant l'hypothèse du désir involontaire, il faut s'interroger sur la position que nous devons adopter vis-à-vis de lui. Il s'agit de comprendre l'attitude « raisonnable ». ce qui est déraisonnable est ce qui échappe au règle de la raison, à la logique. Le terme « raisonnable » et « raison » proviennent du latin ration qui signifie « calcul » et « compte ». L'attitude raisonnable est celle qui développe un bon compte, c'est-à-dire qui analyse au mieux la situation pour agir de manière adéquate. Il est possible de dégager trois grandes acceptions du « maître » : le dominus, le magister, et le maestro - ces trois termes latins renvoyant aux trois grandes dimensions de la maîtrise. Le dominus renvoie à la maîtrise comme domination autrement dit comme hiérarchie. Le maître est donc celui qui domine, qui est à la tête de la hiérarchie, qui est dominant dans le rapport de force. Le magister est le maître en tant que sa maîtrise est légitimée par la possession d'un savoir, ou tout du moins d'une compétence. Le maestro est le maître qui maîtrise à la perfection son art. Or, essayer de maîtriser, de mettre en esclavage ce qui n'est pas du domaine de notre pouvoir, n'est-ce pas être en contradiction ? N'est-ce pas s'exposer à encore plus de souffrance ? Pourtant, la raison ne demande-t-elle pas justement à l'homme de réaliser sa liberté ? Ne lui intime-t-elle pas d'essayer de comprendre le désir et donc de devenir magister, dans le sens d'avoir un savoir sur lui ? Et si nous ne pouvons maîtriser le désir, quelle position devons-nous adopter qui soit la plus raisonnable ?

« Le désir a été considéré comme inhérent à la nature humaine.

Certains philosophes tels Schopenhauer ou Spinoza ont même vu en lui l'essence de l'homme.

Qu'est-ce que cela signifie ? Le sujet présuppose ici que le désir est involontaire.

Ce terme désigne un mouvement ou une activité qui n'est pas choisie par la volonté et donc par le sujet.

Nous exécutons un geste involontaire quand nous ne sommes pas la cause véritable de nos actions.

Or, le fait de pouvoir être la cause de ses actions, de pouvoir s'auto déterminer participe à la liberté.

Spinoza a en effet, montré qu'une action libre est une action dont nous tirons les raisons que de soi-même.

Affirmer que le désir est involontaire, c'est dire que ce dernier n'est pas le fruit d'une décision mais la réaction à quelques influences et sensations extérieures.

Le désir se définit comme une tendance, un élan de l'homme vers un objet qui est considéré comme source de plaisirs et de satisfactions.

Le désir se distingue de la volonté, qui n'est pas un simple mouvement mais une organisation réfléchie de moyens en vue d'une fin.

Le désir peut aller sans ou contre la volonté (un désir, par exemple, que je sais interdit et que je ne veux pas réaliser); la volonté peut aller sans le désir (la volonté d'ingurgiter un médicament quand, pourtant, je ne le désire pas).

Pour comprendre la primauté du désir sur notre choix, il faut remonter à sa source.

Le désir prend naissance dans notre rapport au sensible.

C'est bien parce qu'il est attachement au sensible au dépit du spirituel que les philosophes ont traditionnellement rejeté le désir. En acceptant l'hypothèse du désir involontaire, il faut s'interroger sur la position que nous devons adopter vis-à-vis de lui.

Il s'agit de comprendre l'attitude « raisonnable ».

ce qui est déraisonnable est ce qui échappe au règle de la raison, à la logique.

Le terme « raisonnable » et « raison » proviennent du latin ration qui signifie « calcul » et « compte ».

L'attitude raisonnable est celle qui développe un bon compte, c'est-à-dire qui analyse au mieux la situation pour agir de manière adéquate.

Il est possible de dégager trois grandes acceptions du « maître » : le dominus, le magister, et le maestro – ces trois termes latins renvoyant aux trois grandes dimensions de la maîtrise. Le dominus renvoie à la maîtrise comme domination autrement dit comme hiérarchie.

Le maître est donc celui qui domine, qui est à la tête de la hiérarchie, qui est dominant dans le rapport de force.

Le magister est le maître en tant que sa maîtrise est légitimée par la possession d'un savoir, ou tout du moins d'une compétence.

Le maestro est le maître qui maîtrise à la perfection son art.

Or, essayer de maîtriser, de mettre en esclavage ce qui n'est pas du domaine de notre pouvoir, n'est-ce pas être en contradiction ? N'est-ce pas s'exposer à encore plus de souffrance ? Pourtant, la raison ne demande-t-elle pas justement à l'homme de réaliser sa liberté ? Ne lui intime-t-elle pas d'essayer de comprendre le désir et donc de devenir magister, dans le sens d'avoir un savoir sur lui ? Et si nous ne pouvons maîtriser le désir, quelle position devons-nous adopter qui soit la plus raisonnable ? Le désir est hors du domaine de la raison et de l'action humaine, vouloir le maîtriser, c'est s'épuiser en vain - Le désir est considéré comme rattachement au corps.

Les pythagoriciens y voyaient l'expression de l'attachement au sensible, faisant du corps un tombeau.

En effet, l'équivalent du mot désir en latin est libido qui peut être l'énergie vitale mais qui est aussi marqué négativement comme le montre l'adjectif « libidineux » qui caractérise un homme qui n'est attaché qu'à la chair.

Or, le corps est soumis entièrement aux lois de la nature et ne peut s'en défaire.

Ainsi, Bergson voit dans le corps le domaine du présent.

Selon lui, ce dernier ne fait que réagir mécaniquement et immédiatement aux stimuli extérieurs.

Il lui manque ce temps de repos, de réflexion qui caractérise la conscience et la liberté.

C'est en tout cas ce qu'affirme Platon qui dénonce aussi la tyrannie des désirs « Le corps nous remplit d'amour, de désirs[…] si bien, que comme on dit, il nous ôte vraiment et réellement toute possibilité de penser » (Le phédon).

Le désir est donc dans le domaine du sensible et il est une réaction à des stimuli qui le poussent vers un objet.

La raison semble ainsi détrônée par le désir.

Ovide exprimait ceci : « je vois le meilleur, je l'approuve et je fais le pire ».

Or, le corps et ses lois, sont à compter parmi les choses qui ne dépendent pas nous.

Nous ne pouvons pas empêcher le corps de se dégénérer, de tomber malade.

Le mécanisme de nos organes est en effet inconscient, comme le remarque Schopenhauer. Les périodes de sommeil par exemple en sont un exemple.

De même, nous n'avons pas besoin de vouloir respirer pour que l'inspiration se fasse. Or, pour les Stoïciens, ce qui ne dépend pas de nous ne doit pas nous inquiéter, parce que justement nous n'avons aucun pouvoir et que cela entraînerait l'homme à souffrir sans raison. Ainsi, cela pose une contradiction logique de vouloir dominer ce sur quoi nous n'avons aucun pouvoir, aucune incidence.

La raison se définit pourtant par ces règles de logique et de non-contradiction.

Vouloir maîtriser ce qui est non-maîtrisable, cela semble déraisonnable, contre le bon sens. - Le désir est en effet considéré comme étant à la base de la nature humaine.

Pour Schopenhauer, l'homme est une créature de Volonté( considérée comme principe de tout) et est donc porté à toujours vouloir et désirer.

De même, pour Spinoza, le désir est l'essence même de l'homme.

Dès lors, s'opposer au désir n'est-ce pas s'opposer à notre nature et à la vie elle-même ? C'est une des idées de Nietzsche.

Selon lui, les philosophes qui ont voulu atteindre l'ascétisme( vie débarrassée de tous les plaisirs et de tous les désirs) se sont opposés à la vie même et ont donc contribué à faire décliner les forces vitales.

Il écrit dans La Généalogie de la morale : « cette exigence d'échapper à toute apparence, à tout changement, à tout devenir, à la mort, au désir, à l'exigence même — tout cela signifie, osons le comprendre, une volonté de néant, une répugnance à la vie, une révolte contre les conditions les plus fondamentales de la vie.

» Vouloir maîtriser le désir, c'est enlever à l'homme ce qui fait la base même de son existence et c'est donc le mener à la mort.

D'ailleurs remarquons que l'ascète de Schopenhauer ne peut se défaire du désir en s'excluant de volonté et de l'existence.

Le sage schopenhauerien s'oriente vers la mort en refusant tous les actes reliés au vouloir-vivre, au désir.

Il renonce donc à se nourrir, à accomplir toutes les activités soutenant la. »

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