Si la vie était belle, y aurait-il de l'art ?
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VOCABULAIRE:
VIE: Du latin vita, «vie», «existence».
1.
Vie : en biologie, ensemble des phénomènes propres à tous les
organismes (animaux et végétaux), parmi lesquels l'assimilation, la croissance et la reproduction.
2.
Durée s'écoulant
de la naissance à la mort.
3.
Élan vital : chez Bergson, courant de vie qui se déploie à travers la matière en créant
perpétuellement de nouvelles formes.
Introduction
Il est vraisemblable que chacun aspire à mener ce qu'on nomme une « belle vie », un tel désir relevant sans doute
davantage d'une soif de bonheur que d'un désir de beauté pure.
Il n'en reste pas moins que l'art est souvent
présenté comme capable de combler les déficiences de l'existence : il nous console, nous rassure, nous rend le
quotidien plus supportable.
Doit-on en déduire que si la vie était belle, l'art deviendrait superflu ? La conséquence
paraît logique, mais à condition d'admettre que ce que nous apporte l'art est de même nature que ce que nous
apporte (parcimonieusement) la vie.
Une telle assimilation peut cependant être contestée.
I- présence de l'art quand la vie n'est pas « belle »
A.
L'art « populaire »
Existence, dans les classes sociales défavorisées qui n'ont pas la vie « belle », d'un besoin d'enjoliver le quotidien et
son décor (cf.
Richard Hoggart : cartes postales arrangées autour des miroirs, photos de famille organisées en
panneaux décoratifs, bibelots chargés d'affectivité, etc.).
Les « arts populaires » ont été élaborées par des populations pauvres et soumises à des tâches pénibles
(paysannerie classique).
Les graffitis urbains sont produits par des « artistes » qui s'affirment soumis à des
conditions de vie difficiles.
B.
L'art brut
Produit par des malades mentaux ou des marginaux, en tout cas des personnes sans accès à la culture officielle,
d'où son « authenticité » selon Jean Dubuffet.
La vie pénible (mentalement, socialement) trouverait sa
compensation dans l'invention artistique.
C.
L'illusion artistique nécessaire selon Nietzsche
D'un point de vue plus métaphysique, on pourrait admettre avec Nietzsche que la vie est en elle-même tragique :
dans cette optique, l'art devient une illusion nécessaire, qui la rend supportable.
II - Mais quand la vie est « belle », l'art est également présent
A.
La création ne suppose pas la misère ou le malheur
L'idée selon laquelle l'artiste crée quand il est malheureux est tardive et idéologique (formée au XIXe siècle par la
bourgeoisie).
En fait, le malheur réel stérilise, et la création n'a lieu qu'en l'éloignant : lorsqu'il compose un poème sur
la mort de sa fille, Hugo se heurte à des problèmes stylistiques, et diffère la douleur.
B.
L'activité artistique peut signifier la « vie belle »
La notion de « vocation » artistique implique que l'invention soit synonyme de bonheur, au moins pour l'artiste
(témoignages de musiciens ou de peintres).
C.
L'intérêt pour l'art n'est pas refoulement du malheur
Amateurs et collectionneurs (depuis l'Antiquité) sont des personnes souvent fortunées, pour lesquelles l'art vient
s'ajouter à une vie déjà « belle »..
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