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Si la sagesse est un idéal périmé, comment définir la philosophie ?

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« Définition des termes du sujet: IDÉAL: Adjectif désignant ce qui se rapporte à une idée.

On l'oppose à empirique.

On qualifie aussi d'idéal, quelque chose qui n'existe d'en pensée.

Substantif désignant un modèle à suivre (un idéal de vertu par exemple). PHILOSOPHIE La philosophie, selon Pythagore, auquel remonte le mot, ce n'est pas la sophia elle-même, science et sagesse à la fois, c'est seulement le désir, la recherche, l'amour (philo) de cette sophia.

Seul le fanatique ou l'ignorance se veut propriétaire d'une certitude.

Le philosophe est seulement le pèlerin de la vérité.

Aujourd'hui, où la science constitue tout notre savoir et la technique, tout notre pouvoir, la philosophie apparaît comme une discipline réflexive.

A partir du savoir scientifique, la visée philosophique se révèle comme réflexion critique sur les fondements de ce savoir.

A partir du pouvoir technique, la sagesse, au sens moderne se présente comme une réflexion critique sur les conditions de ce pouvoir. SAGE - SAGESSE: 1) Attitude traditionnelle du philosophe ancien qui, dans l'ordre du savoir se met à distance des préjugés et dans l'ordre de l'action à distance ses passions.

2) Synonyme de prudence d'où, par extension, aptitude à bien mener sa vie. Introduction Idéal traditionnel de la philosophie, la recherche de la sagesse semble aujourd'hui récusée, quand elle n'est pas tournée en dérision.

Au nom des « temps qui changent», on lui conteste sa raison d'être, on lui dénie toute actualité.

Le seul mot de sagesse en fait sourire beaucoup, qui le déclarent anachronique sans trop savoir ce qu'il recouvre en fait.

Hâtivement identifié au culte de l'austérité, au « désengagement» de ceux qu'intéresserait la seule pensée spéculative, il semble condamné par tout un mode de vie que l'idéologie de la «modernité» exalte jusque dans les habitudes mentales de chacun. Le rejet de la sagesse - et de la philosophie, qui en semble solidaire - marque sans doute l'efficacité de multiples conditionnements inconscients, dont les effets inaperçus sont relayés par toute une idéologie scientiste et technocratique : au nom de la diversification et du progrès des sciences, qui désormais se suffiraient à elles-mêmes, est suggérée l'idée de la vanité de toute préoccupation philosophique.

Les tragédies mêmes du monde moderne (guerres, fascisme, atteintes aux droits de l'homme) sont invoquées comme «preuves» de la faillite de tout un humanisme philosophique, par une étrange confusion où l'on croit pouvoir invalider un idéal en recensant les faits qui attestent la difficulté de sa réalisation, mais confirment a contrario sa raison d'être et sa nécessité. Il y a lieu de s'interroger sur de telles opinions, dont l'effet n'est pas négligeable, par exemple, dans la conception que l'on peut se faire des plans d'éducation.

Si la sagesse est un idéal périmé, comment définir la philosophie? Première partie : analyse et explicitation du sujet La question posée intéresse à la fois la raison d'être de la philosophie et la définition qui peut, aujourd'hui, en être proposée. Très explicitement, c'est par rapport à des repères temporels, qu'une telle problématisation est envisagée.

Parler d'un idéal périmé, c'est sous-entendre que le cours de l'histoire (l'évolution culturelle, sociale, ou autre) a rendu caducs une fonction et un statut autrefois reconnus et incontestables.

La forme même de la question, associant une formulation hypothétique à une interrogation sur la définition de la philosophie, appelle plusieurs remarques. Globalement, il s'agit d'envisager la conséquence particulière d'une opinion déterminée (« la sagesse est un idéal périmé ») et de s'interroger sur sa portée, dans la mesure où elle peut être dite vraie, pour la définition même de la philosophie. On peut expliciter la question de la façon suivante : «S'il est vrai que la sagesse est un idéal périmé, comment va-ton pouvoir définir la philosophie?» Ainsi développée, la formulation initiale fait apparaître une relation entre les deux membres de la phrase : il semble que la recherche de la sagesse, en tant qu'idéal, ait justement constitué la raison d'être de la philosophie, qu'elle l'ait même définie. Il y a donc plusieurs interrogations solidaires dans la question : peut-on définir la philosophie comme visée d'un idéal qui serait la sagesse? Cela a-t-il un sens de parler d'un idéal périmé, si l'on considère que les deux notions en jeu ne relèvent pas du même type de point de vue? Si oui, l'idéal de la sagesse est-il effectivement périmé? Ne se trouvet-on pas dès lors dans l'impossibilité de définir la philosophie? Ne faudrait-il pas plutôt exploiter l'idée que la recherche de la sagesse n'est qu'une définition possible de la philosophie, définition non exclusive, ou susceptible d'interprétations très diverses sur le plan historique? On s'engagerait alors dans une tentative de redéfinition de la philosophie, voire de reconsidération de sa définition traditionnelle.

Ce qui est en cause, hypothétiquement, c'est la nécessité invoquée d'une mise à l'épreuve de certains critères de définition du statut de la philosophie.

S'il y a un lien essentiel et constitutif entre sagesse et philosophie, les variations historiques ne peuvent que moduler ce lien, lui donner des contenus différents en le spécifiant, sans modifier fondamentalement sa nature.

Mais pour établir l'existence d'un tel lien, ne faut-il pas adopter un point de vue qui relève d'une certaine conception philosophique de l'homme, irréductible aux attendus d'une philosophie historiciste? En revanche, si la philosophie peut recouvrir des entreprises et des raisons d'être très différentes, et irréductibles dans leurs différences à l'idéal de la sagesse, c'est la possibilité même d'une définition essentielle unique qu'il convient de problématiser. La réflexion engagée ne pourra pleinement se déterminer qu'à partir d'une analyse de ce que la notion de sagesse peut recouvrir.

Une fois de plus sera éprouvée la vanité d'une approche prétendant statuer sur la philosophie «de. »

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