Serions nous plus libres sans Etat ?
Publié le 19/03/2022
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«
Serions-nous plus libres sans Etat ?
L’État peut être défini comme une instance séparée de la société civile, chargée
d’administrer la société.
Ainsi, envisager une vie sans État c'est analyser ce que
serait le quotidien des hommes sans aucune loi, un état de nature.
En effet nous
savons que sans l’existence de lois et d’un État qui les garantit, les hommes ne
jouiraient d’aucune réelle liberté puisque les projets des uns rentreraient
fatalement et violemment en conflit avec ceux des autres.
Ainsi l'État, en
protégeant les hommes d'eux-mêmes, serait donc garant d'une liberté certes
limitée mais effective.
Il semble donc que la liberté ait besoin d'être défendue et
surtout normée.
Mais alors, si l'Etat assure la défense de la liberté, cela signifie
qu'il lui est supérieur.
Or si la liberté connaît une instance qui la légifère et la
surplombe, c'est qu'elle est limitée et déterminée.
Ainsi, le sujet nous amène à
nous questionner si toute société doit-elle nécessairement se doter d’un État
pour être libre ? Pour cela, Nous examinerons la justification de l’État en tant
qu'incarnation de l'intérêt général et garantissant la liberté des citoyens, puis que
la notion de liberté est possible sans la présence formelle d’un Etat pour la
défendre.
Nous nous demanderons enfin quelles conditions l’État peut mettre en
place afin de garantir la liberté de ces individus.
Tout d’abord, il faut savoir que les hommes en général sont dotés à la fois d’une
raison et d’un instinct de survie.
Ainsi, par principe si ces derniers ne sont pas
encadrés par une structure, la société qu’ils constituent est vouée à
l’autodestruction.
C’est notamment ce qu’a développé Thomas Hobbes dans son
œuvre la plus connue « Le Léviathan » (1651).
Selon lui, sans un pouvoir fort qui
commande leur obéissance, les hommes s'entre-déchirent.
Hobbes, pose d'abord
la fiction théorique d'un "état de nature", état dans lequel il y a une abstraction
totale de tout pouvoir et de toute loi.
Dans cet état, les hommes sont gouvernés
par eux-mêmes ; étant égaux, les hommes ont donc les mêmes désirs, les
mêmes droits et les mêmes moyens de parvenir à leurs fins.
Les hommes
auraient alors une liberté infinie.
Cependant, ces hommes très rapidement, dotés
d’intérêts convergents, anticiperaient sur la menace que constitue autrui.
Chacun, dépendant de sa seule force individuelle, attaquerait l’autre pour
défendre ses intérêts.
L’état de nature deviendrait alors un état de guerre
permanent.
Ainsi, les hommes décideraient réciproquement de renoncer à leur
liberté infinie, d’user de leur force individuelle et de se soumettre ainsi à un État
gouvernant et à la force publique.
Ainsi l’État limite la liberté naturelle mais en
échange il offre une liberté civile garantie effective.
Dans nos sociétés contemporaines la notion de liberté peut être amenée de deux
manières.
En effet, il y a d’une part la liberté d’agir ; qui est le droit qu’une
personne a d’entreprendre une action selon sa volonté.
Mais il y a aussi, la
liberté de pensée ; qui est le droit que possède tout individu de déterminer de
lui-même le contenu de ses représentations intellectuelles, morales, politiques et
religieuses.
De cela, plusieurs philosophes du 17 e siècle, notamment Spinoza
dans son Traité théologico-politique, aborde le fait que l’homme, en se
soumettant aux lois de l’État, renonce en quelque sorte à sa liberté d’agir.
Pourtant, en cela il ne renonce pas à la liberté de penser et de s’exprimer.
Ainsi,
en assurant la sécurité, la paix civile, l’État permet aux hommes d’avoir chacun
leurs propres opinions qui, même si elles divergent, peuvent et doivent.
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