S'en remettre aux autres ?
Publié le 05/03/2023
Extrait du document
«
S’EN REMETTRE AUX AUTRES
Dans le mythe de Prométhée : Zeus s’en remet aux deux frères titans
Prométhée et Epiméthée qu’ils chargent de répartir les ressources
terrestres entre les différentes espèces vivantes.
Suite à une erreur
d’Epiméthée, les hommes se retrouvent démunis, sans aucune
ressource.
Pour réparer cette erreur, Prométhée vole alors le feu aux
dieux pour le donner aux hommes.
Grâce au feu, les hommes purent
chauffer leurs maisons et leurs aliments puis ils se mirent à fabriquer
des outils.
C’est ainsi que Prométhée a apporté la technique aux
hommes.
Ce mythe montre donc comment les Dieux en faisant confiance aux
deux frères Titans leur confie une tâche importante qui est celle de la
répartition des ressources entre les différentes espèces .
Ils décident
donc de s’en remettre à eux pour accomplir cette action , mais ces
derniers vont faillir à leur mission ce qui va mettre en danger les
hommes sur terres .
, ce qui nous amène déjà à nous interroger sur le bien fait de s’en
remettre aux autres
L’expression “s’en remettre a” désigne le fait de confier une décision ,
une tâche à quelqu'un.
Déjà auparavant on remettait le fruit de ses choix à Dieu , mais cette
expression s’est de nos jours généralisée pour désigner tout cas ou l’on
préfère laisser le hasard ou un tiers choisir a sa place , plutôt que de se
décider soi-même
On constate donc que nous sommes régulièrement amenés à solliciter
des conseils des autres.
Mais faut-il vraiment suivre les conseils d’autrui , la question se pose
D’un côté, le conseil ne doit pas se substituer à notre propre jugement
qui doit primer pour que la prise de décision soit libre et éclairée .
Mais si
l’on considère que l’on ne doit suivre que sa propre ligne de conduite
sans prendre en compte les opinions des autres alors on ne confronte
pas non plus notre opinion à celle des autres ce qui l'empêche de se
construire réellement .
C’est ainsi que nous nous demanderons :
Comment différencier le bon conseil de celui qui nous aliène ?
I.
Penser par soi-même pour s’émanciper
Déjà au 18ème siècle , des Penseurs des Lumières, comme Kant,
défendent la nécessité pour les hommes de penser par eux-mêmes et
de former leurs propres jugements pour s’affranchir de toutes les formes
d’irrationalisme qui asservissent les consciences.
Puisque chacun de
nous est dépositaire de la même raison universelle, nous sommes tous
capables de penser de manière indépendante sans avoir besoin de nous
référer à autrui.
C’est la condition même de l’émancipation par le savoir,
car c’est en pensant par nous-mêmes que nous cessons d’être soumis à
l’autorité des autres et de leurs jugements.
, Kant souligne meme
l’importance de l’indépendance intellectuelle de chacun : « aie le
courage de te servir de ta propre intelligence, c'est même la devise des
Lumières.
Les penseurs des lumières méprisent donc ceux qui refusent
d’accéder à cette maturité intellectuelle et « restent volontiers mineurs
toute leur vie », par « paresse » et « lâcheté ».
Se remettre
systématiquement à la pensée et aux conseils de ceux qui sont perçus
comme des figures d’autorité est selon eux une position confortable
mais contraire à ce dont nous sommes capables en tant que personnes
rationnelles .
Ainsi ceux qui s’en remettent constamment aux autres et
qui ne prennent pas de décisions par eux même , ne mettent pas en
pratique leur raison , et ne se donnent même plus la peine de penser par
eux même , ils se retrouvent donc dépendant de la penser et des
jugements des autres .
Or , en réalité , derrière l’apparence bienveillante du conseil, il peut y
avoir la volonté de dominer, d’asservir.
Mais, en tant qu’êtres rationnels,
nous avons en nous les moyens de nous émanciper par le savoir.
Cet
effort est donc à la portée de tous et bien qu’il paraisse difficile , il est
nécessaire d’y faire face pour éviter d'être dépendant de la volonté des
autres ou pire d'être aliénés par les autres , privés de notre liberté de
penser .
Penser par soi-même, c’est donc un exercice qui nous mène
vers l’indépendance et la liberté de conscience.
Or s' il apparaît nécessaire de prendre ses propres décisions et de ne
pas s'en remettre aux autres au risque de perdre notre liberté , prendre
la décision de ne pas s’en remettre aux autres est également source de
danger .
En effet , en tant qu’animal politique , l’homme a besoin de
dialoguer , et de confronter ses idées à celles des autres notamment au
sein de la cité afin d’approfondir ces idées et de s’assurer de leur
conformité .
II/ Confronter son jugement à celui d’autrui pour le vérifier
Le paradoxe qui se pose est le suivant : s'affranchir d’un rapport de
domination par lequel des maîtres à penser dictent à la masse ce que
celle-ci doit penser revient-il à refuser tout dialogue avec autrui ?
Certainement pas, il ne faut pas se fermer au dialogue , au contraire ,
une fois que l’on sait fait son propre....
»
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓
Liens utiles
- La prise en compte des différences culturelles vous paraît-elle remettre en question l'existence de valeurs universelles ?
- Pour limiter le pouvoir de l'État, peut-on s'en remettre à l'État ?
- La prise en compte des différences culturelles vous paraît-elle remettre en question l'existence de valeurs universelles ?