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Selon certains penseurs, le luxe est une condition de progrès; il est, selon d'autres, un obstacle au progrès. — Expliquez, ces opinions; discutez-les et choisissez entre elles ?

Extrait du document

« De tout temps, les moralistes se sont élevés contre le luxe.

D'après eux : 1° le luxe amollit; 2° il excite l'envie; 3° il diminue la charité. Certains économistes, au contraire, ont soutenu que le luxe faisait la prospérité des états.

Voici les raisons qu'ils allèguent : 1° Le luxe est un des principaux facteurs du progrès du bien-être,.

dans l'amélioration des conditions de la vie matérielle et même de la vie intellectuelle. 2° Il est à remarquer, comme le dit Paul LEROY-BEAULIEU, que a le luxe est le père des arts ». 3° La suppression du luxe ferait tomber une société dans la routine,.

diminuerait considérablement la main-d'oeuvre, et provoquerait le chômage de quantité d'ouvriers. En somme, condamner le luxe, c'est proscrire une bonne part.

du commerce et de l'industrie. D'autre part, il faut reconnaître que, par les dépenses exagérées auxquelles il porte, il peut être la ruine de l'épargne, et, par conséquent, de l'industrie elle-même. C'est entre ces deux antinomies qu'il évolue. En conclusion, il faut condamner le luxe insolent et frivole.

Mais le supprimer radicalement serait rapetisser la vie et enrayer le progrès.

L'art, en particulier, a besoin du luxe. Documents: « Tant que les hommes se contentèrent de leurs cabanes rustiques, tant qu'ils se bornèrent à coudre leurs habits de peaux avec des épines ou des arêtes, à se parer de plumes et de coquillages, à se peindre le corps de diverses couleurs, à perfectionner ou embellir leurs arcs et leurs flèches, à tailler avec des pierres tranchantes quelques canots de pêcheurs ou quelques grossiers instruments de musique, en un mot tant qu'ils ne s'appliquèrent qu'à des ouvrages qu'un seul pouvait faire, et qu'à des arts qui n'avaient pas besoin du concours de plusieurs mains, ils vécurent, sains, bons, et heureux autant qu'ils pouvaient l'être par leur nature, et continuèrent à jouir entre eux des douceurs d'un commerce (1) indépendant. Mais, dès l'instant qu'un homme eut besoin du secours d'un autre, dès qu'on s'aperçut qu'il était utile à un seul d'avoir des provisions pour deux, l'égalité disparut, la propriété s'introduisit, le travail devint nécessaire et les vastes forêts se changèrent en des campagnes riantes qu'il fallut arroser de la sueur des hommes, et dans lesquelles on vit bientôt l'esclavage et la misère germer et croître avec les moissons.

» ROUSSEAU. Note : (1) Ici, "commerce" : ensemble des relations entre les hommes. "On croit m'embarrasser beaucoup en me demandant à quel point il faut borner le luxe.

Mon sentiment est qu'il n'en faut point du tout.

Tout est source de mal au - delà du nécessaire physique.

La nature ne nous donne que trop de besoins ; et c'est au moins une très haute imprudence de les multiplier sans nécessité, et de mettre ainsi son âme dans une plus grande dépendance.

Ce n'est pas sans raison que Socrate, regardant l'étalage d'une boutique, se félicitait de n'avoir à faire de rien de tout cela.

Il y a cent à parier contre un, que le premier qui porta des sabots était un homme punissable, à moins qu'il n'eût mal aux pieds" ROUSSEAU "Dernière réponse de Jean - Jacques ROUSSEAU de Genève" in Discours sur les sciences et les arts1 . Où cesse le besoin ? où commence le superflu ? ROUSSEAU n'a nulle peine pour répondre à la question qui lui est posée après le Discours sur les sciences et les arts où sont condamnées comme dangereuses et inutiles les connaissances, les techniques et les oeuvres d'art.

Le superflu commence précisément là où le besoin cesse. L'auteur rapporte la question posée, donne aussitôt la réponse et ses motifs et la complète par un exemple emprunté à l'antiquité grecque.. »

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