Se nourrir relève-t-il de la nature ou de la culture ?
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VOCABULAIRE:
Culture: Du latin cultura, culture du sol » (de colere, « cultiver »).
Mise en valeur des terres (agriculture), des corps (culture physique) ou des esprits (culture intellectuelle), travail
visant à les rendre féconds.
Par opposition à nature, tout ce qui est l'oeuvre de l'homme.
En sociologie, ensemble
des connaissances et des pratiques transmises par l'éducation et propres à un groupe social donné (exemple : la
culture orientale).
NATURE :
1° L'inné par opposition à l'acquis (nature opposée à culture, ou chez les anthropologues anglo-saxons nature
opposée à nurture); 2° Essence, ensemble des propriétés qui caractérisent un objet ou un être (la nature de
l'homme par exemple); 3° L'ensemble des phénomènes matériels, liés entre eux par des lois scientifiques.
En ce sens,
le naturel peut s'opposer au surnaturel qui désigne une intervention transcendante de la divinité; 4° Spinoza
distingue la nature naturante, c'est-à-dire la substance infinie et la nature naturée, les divers modes par lesquels
s'exprime cette substance.
Le mot nature est ambigu.
Le naturalisme du xviiie siècle par exemple est contradictoire.
D'une part son épistémologie réduit la nature à un mécanisme (des faits soumis à des lois nécessaires) indifférent
aux valeurs humaines.
D'autre part, sa morale prétend se fonder sur la nature, c'est-à-dire sur des tendances
spontanées, supposées bonnes; la nature devient alors la Mère-Nature, une sorte de providence bienveillante.
La survie de l'homme dépend d'un équilibre de la satisfaction de ses besoins naturels et nécessaires Pour vivre il
doit manger pour reconstituer l'énergie que son corps a dépensé et retrouve les différents nutriments qui sont
indispensable à son corps mortel.
Se nourrir lui est vital, comme tout être vivant engendré par la nature.
Ainsi il
paraît évident que c'est la nature de l'homme qui lui dicte ce besoin, manger est un besoin naturel que l'homme doit
faire pour assurer la vie de son corps animal.
Tous les hommes doivent restaurer leur corps et ce besoin est suivie
d'une satisfaction que l'instinct de conservation ordonne, l'homme en dépend.
Cependant si l'homme et tout être
vivant ont en commun la nécessité de s'alimenter pour survivre, peut on pour autant mettre cette perception sur le
même pied d'égalité?
En effet l'animal cherche à satisfaire un besoin naturel en se nourrissant cependant il n'a pas conscience qu'il se
nourrit, cet un réflexe instinctif qui le pousse à chercher de quoi manger, l'animal ne sait pas qu'il se nourrit.
Par contre l'homme possède la particulier d'identifier consciemment son besoin de nourritures, il cherche ce qui serait
bon pour lui, il sait que se nourrir est vital.
Le bébé tète sa mère par instinct, il ne se nourrit pas, il est nourri par sa
mère.
C'est par l ‘éducation que l'homme apprend à manger, on lui enseigne ce qui est bon pour lui, il distingue avec
ses diverses expériences les goûts des aliments, il trouve des préférences dans certains aiment plutôt que dans
d'autres, les différents plats varient d'une société à l'autre.
Se nourrir n'est plus uniquement instinctive il devient un
acte culturel où les préférences de l'individu entrent en compte dans le choix contrairement aux autres êtres
vivants.
L'homme a conscience de sa nourriture, il la reconnaît et l'assimile à des critères de préférences.
Se nourrir
ne dépend plus seulement de la nécessité mais également d'un certain plaisir.
Ainsi, il faut distinguer le besoin de l'envie, l'homme comme être mortel doit se nourrir mais comme être culturel il
exprime des goûts des préférences qui ne sont plus nécessaires à sa survie mais qui se dégage d'un environnement
donné et de l'expérience.
On peut alors s'interroger si cette transformation d'un besoin naturel en besoin superficiel
est caractérisé par la conscience que l'homme possède des aliments? Si le goût nous caractérise culturel, ne peut
on pas objecter qu'il est issue lui même de notre nature par son origine sensible? Le plaisir n'est il pas le pont qui
mène notre nature à notre culture?
Textes utiles
Épicure
Parmi nos désirs, les uns sont naturels et les autres vains.
Parmi les désirs naturels, il y en a qui sont nécessaires,
et d'autres dont l'objet n'est que naturel, sans être nécessaires.
Parmi les nécessaires, il y en a qui regardent notre
bonheur, d'autres la tranquillité continue du corps, d'autres enfin l'entretien de la vie.
Une théorie exacte de ces
désirs sait ce qu'il faut fuir ou rechercher pour la santé du corps et pour la paix de l'âme : deux choses qui
constituent tout notre bonheur.
Car tout ce que nous faisons dans la vie se rapporte à ces deux points : écarter la
souffrance et atteindre la tranquillité de l'âme.
Quand nous les avons atteints, il n'y a plus en nous de trouble ni
d'agitations : l'être vivant n'a rien de plus à acquérir ni à rechercher pour compléter son bien-être.
Nous ne
ressentons le besoin du plaisir que quand la privation nous cause quelque douleur.
Dès que nous ne sommes plus
remués par cette douleur, nous n'avons plus de désirs.
C'est pour cela que nous disons que le plaisir est le
commencement et la fin du bonheur de la vie : c'est le plaisir qui a été reconnu comme bien principal et conforme à
notre nature.
C'est du plaisir qu'il faut partir pour déterminer ce qu'il faut rechercher ou fuir […].
Quoique tout plaisir
soit un bien en soi, parce qu'il convient à notre nature, il y a cependant des plaisirs qu'il faut se refuser.
De même,
quoique toute douleur soit un mal en soi, il y a cependant des douleurs qu'il faut embrasser.
C'est à la raison à
considérer la nature des choses, à peser les avantages et les inconvénients.
Aristote
Il est donc évident que la cité est du nombre des choses qui sont dans la nature, que l'homme est naturellement un.
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