Se libère t-on par l'abondance ?
Publié le 19/01/2023
Extrait du document
«
Pendant plusieurs siècles, l’Homme n’a connu que la rareté.
En effet, il
n’y avait pas assez de richesses pour tout le monde.
Même ceux
détenant le pouvoir étaient pauvre en ressources puisque le chauffage,
l’électricité ou encore certains objets techniques n’avaient pas encore
fait leur apparition.
La rareté s’oppose à l’abondance, grande quantité
de biens supérieurs aux besoins.
Vu la situation, il est impossible, dans
un premier temps, de se libérer grâce au « confort » de biens ou
d’objets.
Un homme libre est un homme épanoui et il faudra attendre
le XVIIIe siècle et la révolution industrielle pour que l’homme associe
abondance
et
liberté.
Est-ce
par
l’abondance
qu’on
se
libère ?
Nous verrons d’abord le projet de l’émancipation à travers
l’abondance puis le revers de ce système qui a échoué.
Tout d’abord, l’émancipation par l’abondance et le projet des
lumières et de la modernité du XVIIe jusqu’au XXe siècle avec la
Révolution industrielle et l’émergence du capitalisme.
Ce dernier, avec
la science technique, a causé l’apparition de la société de
consommation.
Adam Smith, économiste et philosophe, est le premier
à théoriser sur le capitalisme, dans La richesse des nations, et prétend
régler la misère humaine par l’abondance.
L’Homme est périlleux, et à
davantage consommer, car il a cru qu’il allait se libéré et devenir plus
heureux.
Ce système accroît le niveau de vie continuellement,
recherche perpétuellement le profit, et rend les choses de plus en plus
riches, mais privilégie l’intérêt individuel au collectif.
Il va transformer
de l’intérieur la société, qui va être liée dans tous ses aspects, au
capitalisme, et faire entrer dans la norme, notamment, le fait de
consommer en permanence.
Le communiste Karl Marx, durant la guerre froide, va proposer
une idéologie à l’opposé du liberalisme, mais échoue à son tour.
En
effet, ces deux systèmes productivistes délaissent les inégalités et ne
peuvent fonctionner sans l’abondance.
Le capitalisme émet l’illusion
qu’une société où la production est croissante et où les loisirs se
développent va libéré l’Homme et le conditionne ainsi à l’abondance.
Il
est vrai que quand on a rien, on ne peut qu’aspirer à plus, donc désirer
un minimum d’abondance.
Seulement, une fois un certain niveau
atteint, vital pour l’Homme, le surplus n’est pas nécessaire.
Certes, la société de l’abondance a permis un progrès social, mais
elle n’est plus le moteur de l’émancipation, car, par une consommation
toujours croissante, elle entraîne sa propre chute.
Mais l’abondance d’objets et de biens ne suffit pas pour être
heureux.
En s’englobant dedans, l’homme cherche toujours mieux et
n’est jamais satisfait et devient quelqu’un qu’il n’était pas au départ.
L’Homme se transforme en consommateur hargneux qui n’arrive pas à
s’arrêter, et devient aliéné, étranger à son propre corps.
Cet
embrigadement pousse, en 2009, le publicitaire Jacques Séguéla à
déclarer : « Si à cinquante ans on n'a pas une Rolex, on a quand même
raté sa vie », comme si seul l’ostentatoire pouvait qualifier la réussite
de la vie d’un homme.
Georges Perec, dans les années 1960, avec Les
Choses, dénonce la société de consommation et son uniformisation
englobante, ou, un couple de jeunes gens, deviennent intérieurement
vide, obnubilés par l’image de soi que la possession de différents objets
signifie.
Bien entendu, il est inutile de vivre dans la précarité, mais
suffire à soi-même et consommer uniquement des biens naturels,
permet de ne pas dépendre de l’abondance et de supprimer la douleur
causée par le besoin.
Le plaisir est plus fort après s’être privé.
L'habitude d'une nourriture simple suffit à l'homme pour se consacrer
aux devoirs nécessaires de la vie et pouvoir se libérer, en étant apaisé,
en bonne santé, sans connaître le trouble.
L’abondance et l’excès sont
une vision....
»
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓
Liens utiles
- La technique nous libère-t-elle des contraintes de la nature ?
- L'Etat domine-t-il ou libère-t-il ?
- Le dialogue nous libère-t-il de la solitude ?
- De quoi nous libère la culture ?
- De quoi la raison nous libère-t-elle ?