Se cultiver est-ce s’affranchir de sa culture d’origine ?
Publié le 12/06/2022
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Se cultiver est-ce s’affranchir de sa culture d’origine ?
L'homme sans culture est un arbre sans fruit.
Se cultiver ? À première vue, la réponse
semble claire.
C'est un processus par lequel nous acquérons des connaissances sur des sujets
variés et formons ainsi notre jugement.
L'école est un des lieux privilégiés de la culture au
sens où elle offre la possibilité de s'instruire dans plusieurs matières.
Celui qui voyage s'ouvre
aussi à la diversité tout en réalisant ce qu'il y a de commun ou d'universel entre les hommes.
Mais la culture désigne aussi le propre de l'existence humaine en tant qu'elle est organisée par
des coutumes et des lois qui n'ont pas d'équivalent dans le monde naturel.
Nous naissons tous
dans un contexte particulier qui nous socialise en nous inculquant sa langue et ses codes de
conduite.
Cependant le terme d’affranchissement désigne la liberté, l’émancipation ; le fait de
sortir d’un état contraignant voir un état d’esclavagisme.
Il signifie pour un esprit le fait de se
libérer de ces préceptes, de ses préjugés.
Nous parlons ainsi de culture d'origine.
Doit-on
penser que celui qui se cultive se libère du cadre limité de sa culture d’origine ? Il est vrai que
l'ouverture d'esprit peut pousser à des conflits avec ce que nous avons reçu par tradition.
En
même temps, il faut se demander si l'idée d'affranchissement est pertinente.
Si l’on prend la culture en tant que source de socialisation, celle-ci nous permet
d’interroger sa définition principale qui est l’acquisition de connaissances.
En matière de premières sources de connaissance, Pierre Clastres à travers Chronique des
Indiens Guayaki, décrit minutieusement un accouchement dans la jungle.
Le soin qui entoure
le nouveau-né, les gestes pratiqués, les paroles prononcées, montrent clairement que les
Indiens perçoivent la portée spirituelle de cet événement.
Il faut accueillir le nourrisson dans
le monde humain, le socialiser.
Plus tard, le même individu doit franchir des épreuves et son
corps porte les marques de cette initiation.
Ces traces manifestent la puissance du groupe et
ont pour fonction de rappeler à la personne qu'elle doit son identité à l'appartenance à une
collectivité qu'elle a pour charge de conserver, de perpétuer.
Les sociétés contemporaines ne
marquent pas ainsi leurs membres mais chacun reçoit quand même les manières de faire et de
penser de son entourage immédiat.
Nous apprenons une langue particulière, et notre milieu
nous inculque sa façon de voir et de se conduire.
La culture est en ce sens un ensemble de
« faits sociaux » comme le dit Durkheim.
Ce sont des représentations collectives à mi-chemin
entre les phénomènes physiologiques et psychiques.
Elles prennent aux premiers leur.
»
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