Se conduire moralement, est-ce aller contre la nature ?
Extrait du document
«
Discussion :
Le présupposé d'un tel sujet est que la nature et la morale s'opposent radicalement en ce que la morale ne saurait
correspondre qu'à un état de société et à une forme de développement et de raffinement des groupes humains.
La
nature ce serait l'instinct, la brute en l'homme et la jouissance immédiate sans que compte soit tenu de l'intégrité ou
de la liberté de l'autre.
Suggestion de plan :
Première partie : La nature amorale
Il faut considérer la nature comme « amorale » c'est-à-dire comme dénuée de toute référence à ce que l'on pourrait
considérer comme une morale, et non pas « immorale » car cela signifierait que la nature sciemment s'écarte d'une
conduite prudente ou respectueuse.
La nature serait amorale en ce sens que chacun y exprimerait sans entrave son
désir :
« L'état de nature est l'état de rudesse, de violence et d'injustice.
Il faut que
les hommes sortent de cet état pour constituer une société qui soit Etat.
»
Hegel, Propédeutique philosophique.
Les hommes n'étant conduits par aucun
principe régulateur s'adonnent librement à leurs passions y compris si
l'assouvissement de celles-ci suppose d'agir au détriment d'autrui.
« Le droit
de la nature est l'existence de la force brutale et le domaine où prévaut la
violence ; un état de nature est un état où règne la brutalité et l'injustice,
sur lequel on ne saurait rien dire de mieux que : il faut en sortir.
La société,
au contraire, est la condition où le droit se réalise.
» Hegel, Précis de
l'encyclopédie des sciences philosophiques.
Cependant, il convient de retenir que dans un tel état aucun comportement
ne peut être jugé : aucun ne peut être dit bon ou mauvais puisque ce qui fait
défaut c'est le système de régulation même.
Il n'y a donc pas une nature
immorale, mais une nature c'est tout.
Deuxième partie : La morale sociale
Rousseau a émis l'hypothèse de l'existence d'un tel état de nature ; il y a
pourtant lieu de croire que ce n'est qu'une situation expérimentale à partir de laquelle réfléchir.
En effet, tous les
hommes ont toujours vécu par groupes si petits soient-ils et les groupes ont presque toujours supposé une
codification interne si modeste soit-elle.
« Ce passage de l'état de nature à l'état civil produit dans l'homme un changement très remarquable, en substituant
dans sa conduite la justice à l'instinct.
» Rousseau, Discours sur l'origine et les fondements de l'inégalité parmi les
hommes.
La société suppose alors un gain : le comportement de chacun est adapté à l'existence de l'autre et ce que l'on
donne, on le reçoit en échange.
Cesse alors ce constat : « À l'état de nature, l'homme est un loup pour l'homme.
»
Hobbes, Le Léviathan..
»
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