Sciences & Techniques: Réseaux, le système nerveux de la planète
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Sciences & Techniques: Réseaux, le système nerveux de la planète
Les hommes ont toujours cherché à communiquer.
Et à acheminer l'information le plus rapidement possible.
Du messager de Marathon à Internet, les techniques ont
fait un pas de géant !
Peut-on considérer que les diligences d'autrefois formaient un réseau ? Dans l'absolu, pourquoi pas...
Cependant, cette notion est bien éloignée de l'actuel concept de réseau.
En effet,
pour qu'il y ait réseau, l'information doit pouvoir transiter d'un point à un autre sans déplacement physique d'une personne.
Ce que résume, d'ailleurs, le terme de télécommunication.
Le premier réseau correspondant à ce critère fut conçu par Claude Chappe en 1793 : le télégraphe optique.
Le Comité de salut public, à l'époque, avait besoin de communique au plus vite
avec ses généraux.
Le projet fut immédiatement adopté, et un véritable réseau télégraphique vit le jour.
Des sémaphores, dispersés de loin en loin dans la campagne française,
transmettaient des messages grâce à des bras articulés dont la position correspondait à des lettres de l'alphabet.
Dès 1794, une liaison Paris-Lille est opérationnelle, puis rapidement les
grandes villes de France sont connectées.
Le premier réseau de télécommunication est né.
Alors que les conditions météorologiques ne permettaient pas toujours au télégraphe Chappe d'assurer correctement sa fonction, l'électricité faisait son chemin.
Le télégraphe électrique
fit donc son apparition.
Cet appareil connut deux versions.
La première, conçue par les Britanniques Cooke et Wheatstone, utilisait une aiguille aimantée dont les déplacements, sur un
cadran, indiquaient successiv ement chaque lettre.
La seconde, réalisée par Edison, utilisait le code Morse.
Dans ce cas, un électro-aimant vient plaquer la pointe d'un stylo sur un ruban de papier où s'inscriv ent
points et traits.
L'apparition du télégraphe suscite des vocations et de nombreux particuliers installent leur propre appareil.
Pour éviter un développement
anarchique des câbles et, surtout, pour conserver la mainmise sur la circulation de l'information, le gouvernement français instaure dès 1830 un monopole du
réseau télégraphique.
Il faut cependant attendre 1851 pour que l'extension du télégraphe et son ouverture au public soient décidées.
Avec 5000 km de câbles et
556 stations, le réseau français et le plus long et le plus dense du monde.
Dès 1864, tout est mis en œuvre pour améliorer la qualité du service.
En 1877, le
réseau compte plus de 55 000 km de câbles ; préfectures, sous-préfectures et chefs-lieux de cantons sont interconnectés.
Déjà, l'idée d'un réseau couvrant l'ensemble du globe prend corps.
C'est la grande période des navires câbliers chargés de poser le câble au fond des mers.
La première pose a lieu entre
Calais et Douvres.
Il faut attendre 1866 pour que le premier câble transatlantique relie l'Europe à l'Amérique.
De nombreuses sociétés telles que la Compagnie française des câbles
télégraphiques (CFCT) ou la Compagnie des câbles sud-américains (SUDAM) - ancêtre de l'actuelle société France, câbles et radio (FCR) - se créent et deviennent de véritables empires
financiers.
Le telephone, une " invention futile "
Alors que la mise en place du réseau télégraphique n'est pas encore achevée, un nouveau v enu se découvre : le téléphone.
En France, il fait son apparition en
1879, seulement trois ans après que Graham Bell en ait déposé le brevet.
Personne ne croit encore à cette " invention futile ".
Pourtant ; dès 1909, c'est la
téléphonie qui achemine plus de 14% des messages privés, contre 3,4% seulement pour le télégraphe et 82,3% pour le courrier.
Mais cette invention pose le
problème de l' " aiguillage " de la communication d'un interlocuteur vers un autre.
Contrairement au télégraphe où le nombre de stations est limité, le téléphone
entre dans les foyers.
Il en découle une multiplication phénoménale des points d'appel.
L'interconnexion de deux abonnés se fait manuellement par des
opératrices à l'aide de fiches, dans des conditions souvent difficiles.
Heureusement, des autocommutateurs sont parallèlement mis en place.
Electromécaniques, ils sont comparables dans leurs fonctions aux centraux téléphoniques actuels.
Le combiné à cadran remplace progressivement l'opératrice.
Ils deviennent électroniques au début des années 60.
Cette évolution est supervisée par le CNET (Centre national d'étude des télécommunications).
Si la vocation de cet organisme était
d'améliorer et de standardiser le réseau téléphonique, il av ait également pour mission d'étudier les nouveaux supports de transmission, donc le satellite.
Il installe, en 1960, un centra à
Lanion (en Bretagne) consacré aux transmissions spatiales.
Dans la nuit du 10 au 11 juillet 1962, la première transmission de télévision en Mondiovision est établie grâce au satellite
Telstar entre la France et les Etats-Unis.
Comme à l'époque les satellites, placés sur orbite basse, n'étaient pas géostationnaires, deux gigantesques antennes, capables de suivre le
satellite tout au long de sa route sous la voûte céleste, furent mis en place, l'une en Amérique, l'autre en France, à Pleumeur-Bodou (à côté de Lanion).
Plus tard viennent les satellites de télécommunication géostationnaires (Intelsat, puis Télécom) qui simplifient grandement les bases de transmission au sol.
Plus besoin d'antennes
suiveuses, des paraboles suf fisent.
La gigantesque toile d'araignée des réseaux de télécommunications prend enfin la forme que nous lui connaissons aujourd'hui.
Durant cette période les lignes téléphoniques ne transmettent pas que des conversations.
Très tôt, les ingénieurs utilisent ce réseau planétaire pour diffuser des documents.
L'une des
premières machines fut le télex.
Puis, l'informatique prenant de plus en plus de place dans notre v ie, la télématique fit son apparition.
En 1981, la ville de Vélizy s'équipe d'un système
télématique expérimental.
: Télétel.
Connecté au téléviseur familial il permet déjà d'accéder à divers services.
Ce prototy pe donnera naissance, en 1983, au Minitel.
Notons au passage
que la France est le premier pays au monde à se doter d'une telle inf rastructure.
Internet est né du besoin de parler le même langage
Enfin, avec la démocratisation de la micro-informatique, les ordinateurs commencent à " converser " directement sur le réseau téléphonique.
Si les utilisateurs peuvent faire des échanges
de données en " point à point " en utilisant des logiciels identiques sur des machines intercompatibles, il n'est pas possible, en revanche, de constituer des bases de données en " accès
libre ".
Des normes locales se forment et ainsi naissent un grand nombre de petits réseaux informatiques tous intercompatibles entre eux.
Il faut attendre la fin des
années 80 pour que tout le monde se mette d'accord pour utiliser un mode de transmission des données standardisées.
Il s'agit du célèbre protocole IP (Internet
Protocole).
Internet était né, non pas grâce à la pause de nouveaux câbles, mais, tout simplement parce que les informaticiens ont décidé de " parler le même
langage ".
Dès lors, il devint possible d'interconnecter l'ensemble des réseaux existants pour constituer un réseau informatique qui, à l'image de celui du
téléphone, couvre l'ensemble du globe..
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