Sciences & Techniques: Pierre et Marie Curie
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Sciences & Techniques: Pierre et Marie Curie
Il y a cent ans, Pierre et Marie Curie découvraient la radioactivité.
Ce couple romantique et non conformiste, le plus
légendaire de l'histoire de la science, ouvrait la voie à une profonde transformation du monde.
Travailleurs acharnés,
ils allaient connaître à la fois la gloire et la souffrance...
Au fond d'un pavillon de l'Institut du radium, dans une rue tranquille du Quartier latin, à Paris, les carnets
de laboratoire de Marie Curie continuent d'émettre, depuis bientôt un siècle, leurs étranges radiations.
Aucun visiteur du petit musée Curie ne peut oublier le crépitement sec du compteur Geiger détectant les
invisibles traces de radium qu'y ont laissées les doigts de Pierre ou de Marie Curie.
Comme la radioactivité, qui ne meurt jamais, le mythe de sa découverte est toujours vivant.
Peu de découvertes scientifiques ont
entraîné des conséquences aussi considérables : la radioactivité a totalement bouleversé l'idée qu'on se faisait de la matière.
Horloge
universelle, elle a dévoilé l'histoire de l'Univers, de la Terre et des êtres vivants.
Exploitée aujourd'hui dans les domaines les plus divers
(médecine, biologie, archéologie...), elle représente aussi une inquiétante menace pour la santé (sous la forme des déchets
nucléaires, par exemple).
Mais, voilà cent ans, on ne pouvait imaginer toutes ces applications.
La légende de la radioactivité est née
de la découverte romantique, par un couple de savants purs et idéalistes, d'un élément inconnu, animé d'étranges rayonnements...
Tout commence à la fin de l'année 1897, lorsque Marie Curie, encouragée par Pierre, son mari, choisit
pour sujet de thèse l'étude des mystérieux " rayons uraniques " découverts en février 1896 par Henri
Becquerel.
A 30 ans, Marie, qui vient de donner le jour à une petite fille prénommée Irène, est la première
femme de France - et d'Europe - à se lancer dans une thèse de doctorat.
Marie n'est pas une femme
comme les autres, et elle le sait.
Née à Varsovie, le 7 novembre 1867, d'un père professeur et d'une mère
directrice d'école, qui meurt de tuberculose alors qu'elle n'a que 10 ans, elle sera élevée dans l'amour de la
littérature, des sciences et de la nature.
Marie Slodowska se montre excellente élève, avide d'apprendre,
pleine de détermination, mais d'un tempérament réservé, modeste et timide.
A 24 ans, après avoir occupé plusieurs places de
gouvernante dans de riches familles polonaises, elle rassemble ses maigres économies pour réaliser son rêve : se rendre à Paris,
étudier à la Sorbonne.
Vivant chichement dans une mansarde, elle décroche brillamment une licence de sciences physiques, puis une
licence de mathématiques.
Quand Marie Slodowska rencontre Pierre Curie, en 1894, celui-ci est déjà connu pour d'importants travaux sur la piézoélectricité, la
symétrie des cristaux et le magnétisme.
Tout de suite, ils se découvrent de nombreuses affinités : " Il y avait entre sa conception des
choses et la mienne, malgré la différence de nos pays d'origine, une parenté surprenante, attribuable sans doute en partie à une
certaine analogie dans l'atmosphère morale au milieu de laquelle chacun de nous avait grandi dans sa famille ", écrira Marie, des
années plus tard.
Ils partagent la même passion pour la science, le même amour de la nature, mais aussi de profonds traits de caractères : tous les
deux sont discrets, graves, sensibles et introvertis, pessimistes aussi, et même sujets à des crises de dépression.
Suprêmement
indifférents au confort ou à l'élégance, ils dédaignent les mondanités et répugnent aux obligations sociales.
Le dédain des honneurs
Surtout, Pierre Curie possède au plus haut degré la qualité suprême aux yeux de Marie : le désintéressement.
Son mépris des titres,
des honneurs et de la hiérarchie, sa sainte horreur de la compétition passeraient aujourd'hui pour presque pathologiques.
Petit garçon
lent et rêveur, Pierre Curie n'est jamais allé à l'école : ses parents puis des professeurs particuliers ont conduit son éducation.
Contrairement aux autres scientifiques de renom, il n'est passé ni par l'Ecole normale supérieure ni par Polytechnique, et, quand il
rencontre Marie, à 35 ans, il est toujours, modestement, chef de travaux à l'Ecole de physique et chimie industrielle de Paris.
En juillet 1895, Pierre épouse - civilement - Marie.
On autorise la jeune femme à mener ses propres travaux (à ses frais, et non
rémunérés) dans une petite réserve, au rez-de-chaussée de l'Ecole où travaille son mari.
C'est là que, quelques semaines après la
naissance de leur fille Irène, elle entame ses recherches sur les fameux rayons uraniques, découverts l'année précédente par Henri.
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