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Sciences & Techniques: L'effet de serre

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La terre surchauffe, voilà pour le symptôme. Diagnostic : la surabondance de certains gaz dans l'air. Alors, que prescrire à notre planète fiévreuse ? Du fer, répond une bande de scientifiques au pied marin... Devinette : un bateau battant pavillon américain croise dans le Pacifique. Quinze jours durant, le navire dérive pendant que ses occupants jettent par-dessus bord une poudre métallique ? Sont -ce des pêcheurs qui appâtent la friture à la ferraille ? Raté. Des goujats qui se débarrassent de produits toxiques ? Encore raté. Alors, des truands qui balancent incognito les cendres de leurs victimes ? N'en jetez plus, vous ne trouverez jamais : ce sont d'honorables et paisibles scientifiques venus étudier les moeurs et coutumes du phytoplancton local. En semant à tire-larigot du sulfate de fer (450 kg en quinze jours sur 72 km2), ils cherchent à savoir si ce rab de fortifiant va doper sieur phytoplancton. La réponse leur est venue en boomerang : au bout de quelques jours seulement, les eaux bleues du Pacifique, gorgées de minuscules algues pétantes de santé vireront au vert. Curieuse expérience tout de même ! direz-vous. Ces chercheurs en ciré jaune appartiendraient-ils à la SAPANR (Société des amis du phytoplancton et des artistes naturalistes réunis) ? Non, s'ils bichonnent ainsi ces vulgaires plantes aquatiques, c'est parce qu'elles seraient un des éléments clefs d'un pépin qui nous pend au nez : l'accroissement de l'effet de serre.

« Sciences & Techniques: L'effet de serre La terre surchauffe, voilà pour le symptôme. Diagnostic : la surabondance de certains gaz dans l'air.

Alors, que prescrire à notre planète fiévreuse ? Du fer, répond une bande de scientifiques au pied marin... Devinette : un bateau battant pavillon américain croise dans le Pacifique.

Quinze jours durant, le navire dérive pendant que ses occupants jettent par-dessus bord une poudre métallique ? Sont -ce des pêcheurs qui appâtent la friture à la ferraille ? Raté.

Des goujats qui se débarrassent de produits toxiques ? Encore raté.

Alors, des truands qui balancent incognito les cendres de leurs victimes ? N'en jetez plus, vous ne trouverez jamais : ce sont d'honorables et paisibles scientifiques venus étudier les mœurs et coutumes du phytoplancton local.

En semant à tire-larigot du sulfate de fer (450 kg en quinze jours sur 72 km2), ils cherchent à savoir si ce rab de fortifiant va doper sieur phytoplancton.

La réponse leur est venue en boomerang : au bout de quelques jours seulement, les eaux bleues du Pacifique, gorgées de minuscules algues pétantes de santé vireront au vert.

Curieuse expérience tout de même ! direz-vous.

Ces chercheurs en ciré jaune appartiendraient-ils à la SAPANR (Société des amis du phytoplancton et des artistes naturalistes réunis) ? Non, s'ils bichonnent ainsi ces vulgaires plantes aquatiques, c'est parce qu'elles seraient un des éléments clefs d'un pépin qui nous pend au nez : l'accroissement de l'effet de serre. Bien au chaud L'effet de serre, en résumé, c'est une bénédiction du ciel : plus exactement de l'atmosphère, dans laquelle vapeur d'eau, méthane et autres CO2, jouent les serres de jardin, A l'instar des vitres, ces gaz laissent passer les rayons venus du soleil mais ils confisquent en retour la chaleur due à ces rayonnements.

Bénis soient donc le CO 2 et ses acolytes : grâce à eux, il règne sur Terre un très supportable 15ºC. Le hic, c'est que le thermostat semble se dérégler et qu'en un siècle, la température moyenne à la surface de notre planète a grimpé de 0,5ºC.

On prévoit même une hausse de 1 à 3ºC d'ici à 2100, avec le lot de calamités qui s'ensuivront : fonte des calottes glaciaires, augmentation de 15 à 95 cm du niveau des mers et inondations de zones de culture ou de villes côtières, amplification de la désertification et exode de population... A qui la faute ? A l'homme ? C'est presque certain, dit en substance le dernier rapport du GIEC (Groupement intergouvernemental d'études des climats), rendu public au printemps 1996.

: depuis le début de l'ère industrielle au siècle dernier, voitures, usines et autres pôles à mazout crachent toujours plus de CO2.

En gros, 5,5 gigatonnes en plus par an.

La moitié de ces dégagements vient se nicher dans l'atmosphère, l'autre moitié est absorbée par les végétaux terrestres et aquatiques, et les océans.

Le phytoplancton n'est pas le dernier à participer à ce trafic, et la nature parvient à limiter les dégâts.

Mais à la longue, la Terre ne risque-t-elle pas de s'essouffler, au risque de voir le thermomètre s'emballer ? Car la température de la planète n'est pas si stable que cela.

Certaines sautes d'humeur anciennes de la planète rendent les climatologues dubitatifs.

Les glaces polaires et les sédiments marins, archives du climat de la Terre, sont formels : alors qu'un Homo sapiens en était encore à tailler des silex, la température a subi sur de courtes périodes de brutales variations, jusqu'à 7ºC en cinquante ans ! Mieux vaut rester prudent.

Car comprendre les caprices de la Terre et prévoir ce que sera le climat de demain est un véritable casse-tête.

Les nuages fournissent un bel exemple des cachotteries que nous réserve notre planète.

Augmenteront-ils ou freineront-ils l'accroissement de l'effet de serre ? Que la température grimpe, et il se formera plus de vapeur d'eau, donc plus de nuages qui emprisonneront toujours plus de degré Celsius.

Mais à l'inverse, les nuages reflètent aussi parfaitement les rayons solaires et leur chaleur.

Alors, mystère...

" Prédire la température du siècle prochain, précise Jean-François Minster, directeur de l'Insu (Institut national des sciences de l'Univers), c'est tenir compte à la fois de la teneur atmosphérique en CO 2 et en vapeur d'eau, mais aussi de la fonte des calottes polaires, du niveau des mers, de la circulation des courants chauds et froids des océans, des végétations terrestres et marines..." Fraîcheurs océanes Mais dites donc, messieurs les scientifiques, n'y aurait-il pas, dans ce capharnaüm climatique un élément déterminant ? Si : justement, l'océan ! Il se refroidit et se réchauffe beaucoup plus lentement que l'atmosphère.

En été, il empêche le mercure de s'emballer en emmagasinant de la chaleur, qu'il restitue à l'atmosphère en hiver.

Résultat : il joue le rôle de thermostat.

Tout Breton vous le dira d'ailleurs. Il fait plus doux à Brest qu'à Strasbourg, pourtant sur la même latitude.

La température moyenne annuelle y oscille entre 10 et 18ºC alors qu'elle varie de 1 à 19ºC en Alsace. L'océan est également un absorbeur de CO 2, ce gaz s'acoquine facilement avec les molécules d'eau de la surface.

Dissous, il est alors capté par phytoplancton - coucou le revoilou ! - qui l'utilise alors à des fins personnelles.

A moins qu'il en soit directement entraîné vers les abysses par les courants profonds. Ces courants étant très lents, le CO2 en reviendra se mêler à l'atmosphère que des centaines d'années plus tard.

Gloire donc à l'océan, grand stockeur de CO2. Alors, pas si bête l'idée de saupoudrer mers et océans de fer dans l'espoir de voir le phytoplancton gloutonnement absorber les excès de CO2 émis par l'homme ! Certes.

Mais si l'expérience décroche la palme de l'originalité, elle ne brille guère par son réalisme, car pour bien faire, il faudrait " fertiliser " en permanence les eaux salées du globe.

Plus sage serait sûrement de réduire les émissions de gaz à effet de serre.

En attendant que les politiques prennent ces sages décisions, les scientifiques continuent de scruter les océans certains d'y découvrir les clefs des énigmes climatiques de demain. …à l'échelle de la planète Quel trafic ! Le commerce de carbone auquel se livre la planète est sacrément compliqué.

Grosso modo, plantes et animaux, sédiments, atmosphère, océans...

en cessent de s'échanger du carbone sous forme de dioxyde de carbone ou sous diverses formes chimiques.

Ces échanges sont incessants, mais les océans jouent les bas de laine : ils stockent beaucoup (400 gigatonnes !) de carbone qu'ils en remettent en circulation que très lentement.

Parviendront-ils à absorber le surplus de CO2 relâché chaque année par l'homme dans l'atmosphère ?. »

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