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Schopenhauer: l'homme, cet "animal métaphysique" (Commentaire de texte)

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Selon Schopenhauer, bien que, comme tout être, l'Homme meurt, cet « animal métaphysique » est particulier, car il ne peut s'empêcher de s'étonner de son existence, et se poser la question de la Création. L'étonnement, c'est là la base de la philosophie. Ayant accédé à la conscience de soi, doué d'intelligence, et conscient de sa finitude, l'Homme voudrait comprendre pourquoi il existe. Il est ainsi différent de tous les autres êtres vivants, et cela fait de lui un « animal métaphysique ». Schopenhauer se propose d'expliquer pourquoi l'Homme est le seul à s'interroger sur son existence, en quoi l'Homme est un « animal métaphysique ». L'extrait proposé de Le monde comme volonté et comme représentation de Schopenhauer se découpe en plusieurs parties : l'auteur commence par différencier l'Homme des autres êtres vivants, et explique en quoi l'Homme est différent, puis il distingue différentes sortes d'étonnements philosophiques, enfin il explique le rapport de l'Homme face au temps.

« Schopenhauer: l'homme, cet "animal métaphysique" (Commentaire de texte) Selon Schopenhauer, bien que, comme tout être, l'Homme meurt, cet « animal métaphysique » est particulier, car il ne peut s'empêcher de s'étonner de son existence, et se poser la question de la Création.

L'étonnement, c'est là la base de la philosophie.

Ayant accédé à la conscience de soi, doué d'intelligence, et conscient de sa finitude, l'Homme voudrait comprendre pourquoi il existe.

Il est ainsi différent de tous les autres êtres vivants, et cela fait de lui un « animal métaphysique ». Schopenhauer se propose d'expliquer pourquoi l'Homme est le seul à s'interroger sur son existence, en quoi l'Homme est un « animal métaphysique ». L'extrait proposé d e Le m o n d e comme volonté et comme représentation d e Schopenhauer se découpe en plusieurs parties : l'auteur commence par différencier l'Homme des autres êtres vivants, et explique en quoi l'Homme est différent, puis il distingue différentes sortes d'étonnements philosophiques, enfin il explique le rapport de l'Homme face au temps. Dès le début de l'extrait de Le monde comme volonté et comme représentation, Schopenhauer pose la thèse suivante : l'Homme est un « animal métaphysique », différent des autres êtres.

Il isole l'Homme de la grade famille des êtres vivants lorsqu'il écrit « excepté l'Homme ».

Pour chacun de ces êtres, exister est une chose naturelle, « si naturelle qu'ils ne la remarquent même pas », jamais il ne leur viendrait l'idée d e chercher la cause d e leur existence ; ils semblent en parfaite harmonie avec le reste du monde, inclus dans la Nature, appartenant à un tout.

L'Homme, de ce point de vue, est différent, il semble être un spectateur, avoir du recul par rapport au monde . Bien que, l'Homme partage de nombreux caractères avec d'autres animaux, notamment avec le singe, dont il est très proche d'un point de vue génétique, l'Homme a cependant une particularité : contrairement à l'animal, il a accédé à la conscience de soi, et du monde qui l'entoure, ainsi il est capable de se prendre comme objet de réflexion.

Dans l'expression « animal métaphysique », l'auteur présente toute la dualité de la nature humaine, l'Homme est un animal, mais le terme « métaphysique » s'oppose d'une certaine manière à cette animalité, puisqu'il fait référence à l a raison, à la volonté de comprendre le monde.

L'Homme est tout et son contraire, c'est un être complexe.

Il est conscient de l'existence des objets matériels, ainsi q u e d e sa propre existence, c'est justement ce qui, selon Kant, le place « au dessus de tous les êtres vivants sur terre ».

Bien sûr, il n'existe pas au même titre qu'un objet matériel.

Il s'étonne d'exister, et voudrait connaître la raison de son appartenance au monde.

L'Homme a toujours eu cette capacité à s'étonner, et étonnement et conscience semblent étroitement liés ; c'est comme cela qu'est née la philosophie.

« C'est en ce sens qu'Aristote a dit aussi au début de sa Métaphysique : « C'est en effet l'étonnement qui poussa, comme aujourd'hui, les premiers penseurs aux spéculations philosophiques ».

» explique Schopenhauer.

Quelle que soit l'époque, l'Homme a toujours cherché des réponses aux question les plus simples et complexes à la fois, poussé par cet étonnement : « pourquoi est ce que j'existe ? Pourquoi le monde est tel qu'il est ? » .

L'étonnement apparaît ainsi comme le moteur de la pensée, moteur de la philosophie. L'étonnement n'est cependant pas immédiat.

Schopenhauer prétend qu'il apparaît peu à p e u lorsque l'Homme apprend à connaître le monde. L'étonnement peut aussi évoluer selon l'individu ; s'il est philosophe ou savant, l'étonnement ne porte pas sur les mêmes phénomènes. L'étonnement philosophique porte sur des choses communes, banales ; « avoir l'esprit philosophique » précise l'auteur « c'est être capable de s'étonner des évènements habituels et des choses de tous les jours ».

Il est nécessaire d'apporter une vision nouvelle, prendre du recul afin de s'étonner des choses les plus simples.

L'étonnement du savant, auquel Schopenhauer oppose l'étonnement du philosophe, est bien moins évolué, puisqu'il est « choisi », c'est à dire moins spontané et sincère que l'étonnement du philosophe.

Le savant se contente de « ramener [son problème] à d'autres plus connus ». L' étonnement du savant apparaît comme très restreint face à celui du philosophe. Egalement, l'intelligence est primordiale, et l'étonnement dépend d e la quantité d'intelligence.

Ainsi, un homme « inférieur par l'intelligence » s'étonnera moins face aux choses les plus banales, tandis qu'un homme avec un « degré supérieur d'intelligence » trouvera le monde mystérieux et s'étonnera des phénomènes les plus simples.

Si l'Homme n'était pas doué d'intelligence, il se laisserait vivre, et ne se poserait aucune question. L'intelligence implique l'étonnement. La philosophie médiévale, la scholastique, pose également ses bases sur cet étonnement, et fait s'interroger l'individu sur la manière dont Dieu fait exister le monde, et sur la raison pour laquelle il le fait exister tel qu'il est, imparfait avec les souffrance, les malheurs, les péchés.

A ce propos, Leibniz écrit « Tout est pour le mieux dans le meilleur des m o n d e s possibles » .

Il rejoint ainsi d'une certaine manière la réponse de l'univers chrétien face au problème de l'existence.

« Dieu sépara la lumière et les ténèbres.

Dieu appela la lumière jour, et les ténèbres Nuit.

Et il y eut un soir, et il y eut un matin » dit la Genèse.

Ainsi, en faisant exister le monde, Dieu fait exister le temps, et l'association du temps et d e l'existence devient alors inévitable.

Or, l'Homme est le seul à être conscient d e sa finitude, à posséder la « connaissance des choses de la mort », sachant cela, il ne peut qu'être différent des autres êtres.

L'existence de l'Homme apparaît alors ridicule : l'Homme sait qu'il existe, mais il sait aussi q u e son existence est limitée.

Il est voué à la mort, le sait pertinemment m a i s n'y peut rien.

Cette vérité provoque encore u n e fois l'incompréhension, puis l'étonnement d e l'Homme.

L'auteur suggère que cet étonnement face à la réalité de la mort agit sur l'individu comme un véritable moteur, car « si notre vie était infinie et sans douleur » explique t il « il n'arriverait à personne de se demander pourquoi le monde existe, et pourquoi il a précisément telle nature particulière ».

L'Homme cherche à comprendre, et revendique cette volonté, ce qui fait de lui ce que Schopenhauer appelle un « animal métaphysique ».

En cherchant une explication à son existence, il affronte d'une certaine manière cette mort qu'il est certain de trouver. L'Homme cherche dans la philosophie une manière d'échapper à la fin qu'il connaît ; écrasé par la conscience de sa finitude, il s'échappe à travers la philosophie de cette existence dont il ne comprend pas le sens et l'utilité.

L'ultime solution serait de contrôler la Nature et le temps, ce projet datant de Descartes et dénoncé par Heidegger, ferait de l'Homme l'égal de Dieu.

Mais ce rapport de l'Homme au temps et à la Nature est impossible, ce qui rend l'Homme malheureux.

Il est contraint de vivre en sachant qu'il mourra, impuissant, ce qui ne provoque dans son existence que souffrances.

De cette souffrance naît l'étonnement. Finalement Schopenhauer démontre que conscience et étonnement sont particulièrement liés ; l'Homme seul a accédé à la conscience, et il est le seul à posséder cette capacité de s'étonner de tout.

L'étonnement apparaît alors comme le moteur de la pensée philosophique. Comme l'homme est un « animal métaphysique » il ne peut s'empêcher de chercher une explication à tout, son existence, la réalité du monde… Il existe également divers étonnements, celui du savant, celui du philosophe, et celui d e l'homme non philosophe et inférieur par l'intellect. L'homme souffre énormément d'être le seul à remettre en question la légitimité d e son existence, à vouloir donner un sens à cet existence, mais ces tentatives sont vouées à l'échec, car l'Homme ne peut donner de sens à ce qui n'en a pas.

Il est conscient de sa finitude et de sa vulnérabilité.

On peut alors se demander si c'est possible d'accéder au bonheur en évitant la réflexion au sujet de la Création et de la nature de l'âme, ou si la conscience y ramène toujours l'Homme.. »

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