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SARTRE : l'inconscient n'est que la mauvaise foi chosifiée

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SARTRE : l'inconscient n'est que la mauvaise foi chosifiée

« SARTRE : l'inconscient n'est que la mauvaise foi chosifiée VOCABULAIRE SARTRIEN: Cogito, conscience : pour Sartre, aucune philosophie ne peut éviter de partir du cogito (« Je pense, donc je suis », Descartes, Méditations métaphysiques, II).

Mais Sartre sous-tend le cogito réflexif cartésien (la conscience de soi réfléchie) par un cogito pré-réflexif : une conscience non thétique (irréfléchie) de soi engagée dans toute conscience d'un donné.

En outre, le cogito cartésien est modifié par Sartre dans le sens de l'intentionnalité : il n'est absolument pas substantiel et implique d'emblée la coprésence d'autrui. Mauvaise foi : attitude consistant à nier le fait que l'on porte un regard sur soi qui rend chacun de nous responsable de ce que l'on fait, afin de masquer son angoisse, sa responsabilité. Selon Sartre la conscience est toujours totalement transparente à elle-même, tant du point de vue du savoir que de l'affectivité.

La conscience est en outre capable de négation, cette négation étant son acte essentiel, celui qui fonde sa liberté.

La conscience peut diriger sa négation vers le dehors, mais aussi vers elle-même : c'est l'attitude de la mauvaise foi, qui est un « mensonge à soi ».

Dans la mauvaise foi la conscience se masque à elle-même la vérité, « elle s'affecte elle-même de mauvaise foi ».

Ainsi « la mauvaise foi implique par essence l'unité d'une conscience » et la conscience est nécessairement consciente de ce qu'elle se dissimule : pour censurer, la censure de la conscience doit connaître ce qu'elle censure.

L'erreur de Freud a été de briser cette unité et cette transparence fondamentale de la conscience.

En posant l'existence d'un inconscient qui rompt l'unité du psychisme, la psychanalyse « hypostasie et chosifie » la mauvaise foi, c'est-à-dire fait une chose de ce qui est un acte. La mauvaise foi : « je ne suis pas ce que je suis » Nous tentons de fuir l'angoisse en niant le fait que c'est par notre propre volonté que nous maintenons à l'être ce que nous sommes.

Nous préférons penser que nous sommes déterminés du dehors à être ce que nous sommes comme le sont les choses.

Nous nous mentons alors à nous-mêmes en nous faisant croire, par exemple, que nous sommes garçon de café et que cela implique nécessairement certaines conduites.

Or, nous ne faisons que jouer à l'être.

C'est-à-dire que nous le sommes sans l'être : le choix de ce métier implique de remplir un certain rôle mais nous transcendons ce rôle de toute part dans la mesure où rien ne nous empêche de ne plus le jouer.

Or, ce rien qui me sépare de moi-même, c'est le pouvoir néantisant' de ma propre conscience, c'est la liberté.

Je suis toujours à distance de moi-même, je ne peux coïncider avec moi-même et c'est pourquoi je suis libre. SARTRE (Jean-Paul).

Né et mort à Paris, en 1905 et 1980. Il fait ses études au lycée Henry IV.

Elève de l'Ecole Normale supérieure de 1924 à 1928, il fut reçu premier à l'agrégation de philosophie, en 1929.

De 1931 à 1944, il fut professeur de lycée.

Il demanda et obtint un congé en 1945.

- La pensée de Sartre est influencée par Hegel, Husserl et Heidegger.

Ses premières recherches philosophiques ont porté sur l'imaginaire et l'imagination, qui consiste à se rendre présent un objet tenu pour absent.

« L'acte d'imagination est un acte magique : c'est une incantation destinée à faire apparaître la chose qu'on désire.» — La liberté se traduit par le retrait, c'est-à-dire la capacité de voir, dans ce qui est, ce qui n'est pas.

La conscience, qui est liberté et intentionnalité, est néantisation.

« La néantisation est l'acte par lequel la conscience se libère de l'en-soi en le pensant...

Le pour-soi surgit comme néantisation de l'en-soi.

» Sartre définit ainsi l'en- soi : « Il faut opposer cette formule : l'être en soi est ce qu'il est, à celle qui désigne l'être de la conscience (le pour-soi) : celle-ci en effet a à être ce qu'elle est... L'être en-soi n'a pas de dedans qui s'opposerait à un dehors...

L'en-soi n'a pas de secret : il est massif.» L'en-soi désigne souvent, pour Sartre, la réalité matérielle.

Sa définition du pour-soi : « Le pour-soi, c'est l'en-soi se perdant comme en-soi, pour se fonder comme conscience.

» — Le pour-soi est une manière pour l'en-soi d'être sur le mode du non-être.

L'existence de la conscience porte témoignage de l'existence des choses.

La conscience est fascinée par ce qu'elle connaît :« son être est de n'être pas ce à quoi elle est présente.

» — « Le pour-soi est pour autrui.

» Sartre analyse l'autre et en rend compte par le trouble et la résistance qu'il provoque en nous.

Il définit : « Autrui, c'est l'autre, c'est-à-dire le moi qui n'est pas moi.

» La découverte de l'autre est un conflit, où les deux parties se posent toujours, l'une comme sujet, l'autre comme objet.

Il n'y a jamais deux sujets face à face.

« L'enfer, c'est les autres. » — Son analyse du projet conduit Sartre à poser comme termes synonymes : être et faire.

Pour lui, l'existence précède l'essence.

— Telle est, succinctement et terminologiquement exposée, une doctrine qui est encore en plein accomplissement.. »

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