Sartre : L’Être et le néant
Publié le 22/02/2024
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Sartre : L’Être et le néant
I] Être et faire : la liberté
1) La condition première de l’action, c’est la liberté :
il s’agit de mettre en évidence ce que l’idée d’action comporte comme structures qui la
constitue :
→ changer le monde et/ou son ordre, « disposer des moyens en vue d’une fin », produire un
mécanisme qui par enchaînement et lien produit un résultat prévu
=> une action est essentiellement intentionnelle ce qui ne signifie pas que l’on doive prévoir
la totalité des conséquences de ses actes
MAIS si c’est le cas alors cela implique qu’il y ait un « desideratum », un manque
(négatité), cad qu’il y a comme un vide mais objectivable => l’action résulte donc de
l’entrevue d’un « possible désirable mais non réalisé »
=> la conscience humaine se retire ainsi du monde pour se projeter dans le « non-être », cad
qu’elle envisage comme possible, qu’elle visualise ce qui n’est pas (encore) CAR si la
conscience ne considère que ce qui est tel que ça est elle ne fait rien, elle ne se projette pas :
→ elle doit établit une « situation-limite » (un idéal établit « a priori comme valeur ») : se
détacher de sa quotidienneté car c’est en envisageant une situation sociale différente que
l’on est poussée à agir et non pas parce que cette situation nous fait souffrir :
ainsi pour l’ouvrier « souffrir et être ne font qu’un pour lui » et pour qu’il change sa
condition il doit opérer une « double néantisation » :
→ envisager la situation projetée comme « néant présent », cad qui n’est pas encore +
envisager sa condition actuelle comme néant futur, cad qui ne sera plus
=> 2 csq : 1= aucun état de fait est motif d’action / 2= aucun état de fait ne déter la
conscience à le prendre comme négatité CAR toute action a pour condition de révéler le
manque qui sous-tend l’état de fait + constitué un nouvel état de fait (état de chose) comme
système isolé
→ implique : arrachement à soi et au monde, cad rompre avec son passé, s’en libérer, cad
pouvoir le considérer par le prisme du néant soit lui donner un sens qu’il a à partir d’un
projet de sens qu’il n’a pas (encore) => « le passé par lui-même ne produire un acte »
(négation du déterminisme) :
=> la liberté est la condition (« indispensable et déterminante ») de l’action
Dès lors les débats entre déterministes et tenants de la liberté sont insignifiants puisque in
fine toute action, car elle doit avoir une fin, se réfère à une cause (« un motif »), d’où la
phénoménalité du motif, cad que celui-ci pour être motif doit être éprouvé comme motif, à
cela s’ajoutant que le motif ne peut être constitué par un renvoie à un motif antérieur, donc
il n’y a pas de chaîne nécessaire de causes et d’effets car sinon il n’y aurait pas
d’intentionnalité :
→ le motif est négatité puisque on ne peut le comprendre que par la fin visée.
DONC le
motif ne se comprend qu’à travers ce qui n’est pas, ce que j’idéalise, ce que je projette dans
le futur : le motif est motif parce c’est je trouve sa structure en revenant en arrière sur mes
projets au sens de :
→ pro-jeté (jeté devant ou plutôt par avance), cad ensemble de non existants MAIS cet
ensemble c’est moi :
cad moi en tant que ce que j’ai à être, en dehors de moi
=> acte et motif ne font donc qu’UN car c’est l’acte qui détermine ses fins et ses motifs :
→ « un seul surgissement » : action, fin et motif sortent ensemble de la projection de la
conscience et cet acte-là l’expression de la liberté
Définir la liberté : 1ère diff = la liberté est par def sans essence, elle n’a pas de nécessité
logique car on devient libre par l’acte.
=> en fait la liberté fonde toutes les essences car c’est par elle que j’ai accès aux essences du
monde
OR il s’agit là de MA liberté : je suis un existant qui seulement par ses a actes sait et
apprend qu’il est libre mais aussi que cette existence se temporalise comme liberté, cad que
la liberté fait partie intégrante de mon être, elle n’est pas qqch qui s’ajoute, que se dévoile,
elle est et sera toujours là, pour en faire usage il faut seulement en avoir la compréhension :
=> liberté c’est la néantisation : car être c’est néantiser son « en-soi », cad se projeter dans
ce qui n’est pas : l’être a à être, son existence précède et conditionne l’essence = l’homme
est libre :
→ l’homme est obligé d’être libre (« nous ne sommes pas libres de cesser d’être libre ») : je
suis condamné à exister par-delà les motifs de mes actes, de mon essence etc :
voilà pourquoi le déterminisme : il est le masque pour cacher ma liberté, fuir mes
responsabilités :
→ comprendre les motifs comme si c’étaient des choses : on leur donne la permanence, cad
qu’on tente de cacher que leur sens ne dépend que de celui que je leur donne (la preuve c’est
que celui-ci peut changer dans le temps).
Dès lors on pense que les fins de nos actes nous
viennent de Dieu, de la société, de la nature, des conditions socio-économiques, culturelles
etc : motifs, actes, fins formeraient un tout, puisque les fins seraient déterminées avant
même que mon acte soit conçu.
MAIS tout s’effondre quand surgit l’angoisse face à la liberté qui montre que l’homme n’est
que arrachement perpétuel à soi.
Car l’être qui n’est que ce qu’il est (l’être tel quel) ne peut
être libre, car la liberté pour l’homme c’est l’existence qui a à se faire et non pas qui est
déjà :
donc être pour un être humain c’est se choisir : → il est néant et jamais plein sinon il n’est
pas libre mais esclave : « il est tout entier et toujours libre ou il n’est pas »
|=> il y a une unité psychique, cad que la dualité : liberté d’un côté et déterminations de
l’autre est absurde/ridicule :
→ car spontanéité étant hors d’atteinte ne peut être atteinte, cad qu’elle ne se produit
qu’elle-même + les passions ne déterminent nullement notre conscience
⇒ ces conception philosophique sont hétérogènes : soit l’homme est entièrement déter
(impossible car être déter=influence d’élément extérieur or si le cas je suis pas une
conscience mais un élément extérieur) soit entièrement libre
|=> la volonté n’est pas donnée (comme fait psychique) : nécessairement elle est négativité
et puissance de néantisation si elle est synonyme de liberté OR il faut que tout le psychique
soit cette néantisation là
De plus, pour que la volonté (que l’on peut voir comme manifestation de la liberté) soit
volonté il faudrait envisager une liberté pré-volonté car celle-ci « se pose comme décision
réfléchie par rapport à certaines fins » :
cad : que je peux viser la même fin sans avoir le même rapport à elle → résister ou fuir vise
la survie mais une réaction sera dite « passionnelle » l’autre « volontaire ».
La différence
réside donc dans le choix des moyens :
=> ces fins transcendantes sont donc vues comme la projection dans le temps de notre
liberté, cad que je ne reçois pas mes fins par le dehors, je les choisies moi-même
Dès lors, le Dasein définit son être par rapport aux fins qu’il se choisit
La liberté est donc un jaillissement (donc une existence) qui parce qu’elle s’assimile à mon
existence est aussi le fondement des fins que je cherche à atteindre
=> cette liberté originelle (pré-volonté) est entendue comme le fondement actuel de la
volonté : la liberté=existence de notre volonté pour être dont l’être est d’avoir à être
→ ces fins étant posées par avance il ne me reste plus qu’à décider par moi-même l’attitude
que je prendrai pour les atteindre :
→ la volonté n’est pas un pouvoir qui prend le relais des passions en fonction de la
situation : elle est le résultat d’une volonté (« il faut vouloir vouloir »), cad choisir entre
« monde magique » et « monde technique » entre émotions et volonté :
=> dans son projet d’être, le Dasein est celui qui choisit de dévoiler le monde comme l’un
ou l’autre, cad qu’il se donne soit une existence magique soit une existence rationnelle
JE est le libre fondement de sa volonté et de ses émotions
Mais alors qu’est-ce qu’un motif/mobile :
→ motif : la raison d’un acte, cad toutes les considérations rationnelles qui justifient cet acte
c’est donc une évaluation objective de la situation mais qui ne peut se faire qu’à la lueur
d’une fin présupposée et circonscrite dans les limites du projet du Dasein pour cette fin
→ mobile : considéré comme un fait purement subjectif, car il est définit....
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