Saint Augustin: La conscience et le temps
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Thème 439
Saint Augustin: La conscience et le temps
1.
Le salut
Saint Augustin, influencé par ses lectures de saint Paul, fait de l'avenir une dimension essentielle de la conscience du
chrétien.
Si le monde est le lieu où se déploie le mal, le chrétien est cependant en droit d'espérer le salut.
C'est cette
perspective qui donne un sens à l'histoire : pour celui qui cherche à vaincre le péché, le présent devient annonciateur
de l'avènement d'un monde nouveau.
La puissance du péché est contrebalancée par la grâce du Christ, dont la mort a
sauvé l'humanité.
2.
La mémoire, l'attention, l'attente
Dans Les Confessions, saint Augustin oppose la conscience dispersée par les préoccupations mondaines et les désirs, à
la conscience qui se recueille et trouve en elle-même l'éternité divine.
De même, passé, présent et avenir dépendent
de la dimension du temps que cherche à saisir la conscience : il est ainsi possible, pour saint Augustin (Les
Confessions, livre XI), de définir la mémoire comme le « présent des choses passées », l'attention comme le « présent
des choses présentes » et l'attente comme le « présent des choses futures ».
« Il est maintenant clair et évident que les choses futures ni les choses passées ne sont point, et que c'est
improprement qu'on dit : il y a trois temps : le passé, le présent, le futur, mais sans doute dirait-on correctement : il y
a trois temps, le présent des choses passées, le présent des choses présentes, le présent des choses futures.
Car ces
trois sortes de choses sont bien dans l'âme et je ne les vois point ailleurs : la mémoire présente des choses passées, la
conscience présente des choses présentes et l'attente présente des choses futures.
Si l'on nous permet de parler
ainsi, alors je vois trois temps et j'accorde qu'il y en a trois.
Que l'on dise encore : il y a trois temps, le passé, le
présent et le futur, selon un usage abusif, soit! je n'en ai cure, je ne m'y oppose ni ne le blâme, pourvu toutefois que
l'on comprenne ce que l'on dit, à savoir que ni ce qui est futur soit déjà, ni ce qui est passé soit encore.
Car nous
parlons de peu de choses correctement, de la plupart incorrectement, mais on voit bien ce que nous voulons dire.»
Augustin, Confessions, Livre XI, chap.
XX.
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