ROUSSEAU: l'homme est faible
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Pour Rousseau, l’homme à l’état de nature bénéficie d’une douce liberté, puisque il vit dans une indépendance. Ces besoins sont immédiatement satisfaits et n’a ement besoin du secours des autres hommes pour bien vivre. La société apparaît selon Rousseau, non comme l’effet d’un besoin, mais naît des circonstances extérieures, qui sont d’ordres climatiques pour la plupart. En d’autres termes, la société n’a rien de nécessaires, mais est accidentelle. Ainsi selon lui : « L’extrême inégalité dans la manière de vivre, l’excès de vivre, l’excès d’oisiveté dans les uns, l’excès de travail dans les autres, la facilité d’irriter et de satisfaire nos appétits et notre sensualité, les aliments trop recherchés des riches, qui les nourrissent (…) les excès de toutes espèces les transports immodérés de toutes les passions, les facteurs de l’épuisement d’esprit, les chagrins et les peines sans nombre qu’on éprouve dans tous les états et dont les âmes sont perpétuellement rongées : voilà les funestes garants que la plupart de nos maux sont notre propre ouvrage, et que nous les aurions presque tous évités en conservant la manière de vivre simple, uniforme et solitaire qui nous était prescrite par la nature », Discours sur l’origine et le fondement des inégalités entre les hommes. C’est la société qui dénature l’homme, lui faisant perdre son bonheur et son existence sereine. En effet poursuit Rousseau plus loin : « « Quand on songe à la bonne constitution des sauvages, au moins de ceux que nous n’avons pas perdus avec nos liqueurs fortes, quand on sait qu’ils ne connaissent presque d’autres maladies que les blessures et la vieillesse, on est très porté à croire qu’on ferait aisément l’histoire des maladies humaines en suivant des sociétés civiles. ».
«
Pour Rousseau, l'homme à l'état de nature bénéficie d'une douce liberté, puisque il vit dans une indépendance.
Ces
besoins sont immédiatement satisfaits et n'a nullement besoin du secours des autres hommes pour bien vivre.
La
société apparaît selon Rousseau, non comme l'effet d'un besoin, mais naît des circonstances extérieures, qui sont
d'ordres climatiques pour la plupart.
En d'autres termes, la société n'a rien de nécessaires, mais est accidentelle.
Ainsi
selon lui : « L'extrême inégalité dans la manière de vivre, l'excès de vivre, l'excès d'oisiveté dans les uns, l'excès de
travail dans les autres, la facilité d'irriter et de satisfaire nos appétits et notre sensualité, les aliments trop recherchés
des riches, qui les nourrissent (…) les excès de toutes espèces les transports immodérés de toutes les passions, les
facteurs de l'épuisement d'esprit, les chagrins et les peines sans nombre qu'on éprouve dans tous les états et dont les
âmes sont perpétuellement rongées : voilà les funestes garants que la plupart de nos maux sont notre propre ouvrage, et
que nous les aurions presque tous évités en conservant la manière de vivre simple, uniforme et solitaire qui nous était
prescrite par la nature », Discours sur l'origine et le fondement des inégalités entre les hommes.
C'est la société qui
dénature l'homme, lui faisant perdre son bonheur et son existence sereine.
En effet poursuit Rousseau plus loin :
« « Quand on songe à la bonne constitution des sauvages, au moins de ceux que nous n'avons pas perdus avec nos
liqueurs fortes, quand on sait qu'ils ne connaissent presque d'autres maladies que les blessures et la vieillesse, on est
très porté à croire qu'on ferait aisément l'histoire des maladies humaines en suivant des sociétés civiles.
».
Dans ce texte, fidèle à cette théorie, Rousseau envisage
que la faiblesse ne réside pas dans une condition première est seconde à l'homme.
C 'est même lui qui en est
responsable, puisque en premier lieu la nature dans sa sagesse lui a prescrit les limites au-delà desquelles il ne doit pas
aller.
C'est en dépassant cette limite qu'il disperse en un sens ses forces et devient faible.
Nous verrons en premier lieu,
que la faiblesse est toute relative à un être, que cet état est atteint lorsque nous tentons de sortir des limites prescrites
par la nature (de : « Quand on dit que l'homme est faible (…) à il veut s'élever au dessus de l'humanité »).
En deuxième
lieu que la condition funeste de l'homme est crée par une passion que Rousseau nomme ici orgueil et qui le fait rentrer
dans le règne de la dépendance et de l'insuffisance, (de « N'allez donc pas vous figurez… » à « …car nous ne la sentirons
jamais ».
La faiblesse n'est pas un état mais un rapport
Dans cette première partie du texte, Rousseau expose que la faiblesse n'est pas un état, mais un rapport : « Le mot faiblesse indique un rapport de l'être
auquel on l'applique ».
La faiblesse doit être rapportée à autre chose elle n'est donc pas substantielle aux choses.
La faiblesse est donc relative.
Il y a une
faiblesse propre à chaque être, mais elle désigne à chaque fois la condition l'être qui s'éloigne des lois données par la nature.
La faiblesse n'est pas une
chose, un état mais est contenue dans un rapport.
Elle est donc une notion toute relative puisque selon Rousseau chaque être a sa faiblesse et sa force et la
force réside dans le fait de ne pas outrepasser les limites données par la nature.
A insi il écrit : « C elui dont la force passe les besoins, fût-il un insecte, un
ver, un être fort ; celui dont les besoins passent la force, fût-il un éléphant, un lion, fût-il un conquérant, un héros fut-il un dieu, c'est un être faible.
».
C'est
donc que la faiblesse d'un être par rapport à un autre ne se mesure pas à leur condition de mortelle ou d'ange mais à l'aune de leur manière de vivre.
L'être
fort est celui qui réalise sa nature, et se cantonne aux limites prescrite par elle.
En d'autres termes la faiblesse est ressentie par un être lorsque chaque
être quitte l'ordre naturel qui prescrit ses limites pour entrer dans l'ordre artificiel.
A insi Rousseau fait sien l'adage stoïcien selon lequel la vertu consiste
dans le fait de vivre selon la nature.
Tel est d'ailleurs ce qui distingue l'homme à l'état de nature, et l'homme à l'état de société.
C 'est ce qu'il suggère
notamment dans Le discours sur l'origine et le fondement des inégalités : « L'homme sauvage et l'homme policé diffèrent tellement par le fond du cœur et des
inclinations, que ce qui fait le bonheur suprême de l'un, réduiraient l'autre au désespoir.
Le premier ne respire que le repos et la liberté, il ne veut que vivre
et rester oisif, et l'ataraxie même du stoïcien n'approche pas de sa profonde indifférence pour tout autre objet.
A u contraire le citoyen toujours actif, sue
s'agite, se tourmente sans cesse pour chercher des occupations encore plus laborieuses : il travaille jusqu'à la mort, il y court même pour se mettre en état
de vivre, ou renonce à la vie pour acquérir l'immortalité.
Il fait sa cour aux grands qu'il hait et aux riches qu'il méprise (…) et fier de son esclavage il parle
avec dédain de ceux qui n'ont pas l'honneur de le partager », (édition folio, p122).
L'état de dépendance que connaît l'homme à l'état de société est un état
corrompu de l'état de nature.
Plus encore, pour Rousseau, le bonheur et la liberté ne s'acquiert pas en dépassant l'ordre de la nature, car c'est chercher à
être plus qu'homme : entreprise vaine et illusoire.
Ainsi Rousseau conclut en ce sens cette première partie ainsi : « L'homme est très fort quand il se
contente
d'être
ce
qu'il
est,
il
est
très
faible
quand
il
veut
s'élever
au
dessus
de
l'humanité
».
La sortie de l'ordre naturel amoindrit les forces de l'homme
L'amour propre ou l'orgueil est le sentiment qui nous pousse à sortir de nos limites, à nous penser comme étant capables de sortir des limites attribuées par
la nature.
C'est en se sens que Rousseau oppose amour propre et amour de soi.
Le premier sentiment pousse à nous comparer aux autres, à sortir de nos
limites et à tenter de valoir toujours plus, tandis que l'autre sentiment prescrit le règne de l'autosuffisance.
Mais ainsi nous ne nous dépassons pas nousmêmes mais nous nous dispersons.
La racine de l'amour propre tient dans la tendance à se mesurer sans cesse à lui, et fonder l'estime de soi, non sur le
sentiment de l'existence humaine qui repose sur la tendance à vouloir être ce qu'on croit qu'autrui voudrait qu'on soit.
C 'est fausser l'amour de soi par une
estimation dégradée du désir d'autrui, dans laquelle la représentation qu'on se fait de ce dernier devient le critère de notre ligne de conduite.
La subjectivité
devient dans un tel processus de régression spéculaire, l'objet d'une recherche infinie, quête de soi vaine et comparable, en privilégiant de vaines subtilités
l'existence de soi et hors de soi.
A insi écrivait-il au cours du Discours sur l'origine et le fondement des inégalités, « En devenant sociable et esclave, il
devient faible et craintif rampant, et sa manière de vivre et efféminée achève d'énerver à la fois sa force et son courage.
», p65.
C'est dans cette mesure que
Rousseau nous avertit : « N'allez donc pas vous figurez qu'en étendant vos facultés vous étendez vos forces vous les diminuez, au contraire, si votre orgueil
s'étend plus qu'elles ».
C 'est guidés par l'amour propre, que nous prétendons pouvoir sortir et dépasser l'ordre que nous a prescrit la nature.
Pour être
heureux, libre et indépendant il ne faut pas chercher à sortir de la nature, en s'en rendant maître et possesseur, mais comme il dit ici « rester au centre » et
ainsi : « nous nous suffirons toujours à nous-mêmes ».
C'est donc que c'est dans la comparaison et dans l'existence hors de soi que réside la faiblesse
ainsi que le manque et la dépendance.
La possibilité de se suffire à soi réside dans une existence simple et naturelle.
Nous n'avons donc pas nous lamenter
ou à nous « plaindre » de notre sort, puisque il nous appartient à nous d'être libre et heureux.
Conclusion
-Nous avons vu en premier lieu que la faiblesse de l'homme, comme de tout être, ne réside pas dans une condition de nature, mais dans un rapport ou un
être tend à s'éloigner de la sagesse prescrite par la nature.
-La faiblesse de l'homme vient
d'une passion sociale que Rousseau appelle ici « orgueil » et que dans d'autres cas de figures il appelle amour propre.
Cette passion cristallise la
prétention de l'homme à vouloir s'affranchir de l'ordre naturel, pour pense-t-il s'en libérer, alors qu'il ne fait que se rendre esclave..
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