Richard Evelyn Byrd
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Richard Evelyn Byrd
1888-1957
La carrière de l'amiral Byrd nous remet en mémoire les nouvelles méthodes techniques et les inventions qui ont changé le cours de notre existence.
Scott et
Shackleton étaient l'un de vingt et l'autre de quatorze ans plus âgés que Byrd, qui sortit de l'Académie navale des États-Unis, à Annapolis, l'année même où
Scott périt dans les glaces de la barrière de Ross.
Jeune lieutenant, Byrd fut chargé de la préparation navale de la première expédition transatlantique
américaine en 1919, trois ans avant que Shackleton ne mourût sur le pont de son bateau en route pour l'Antarctique.
Et cependant Scott et Shackleton,
d'une part, et Byrd, d'autre part, appartiennent à deux mondes d'exploration.
Richard Evelyn Byrd est né à Winchester (V irginie, États-Unis d'Amérique) le 24 octobre 1888.
Comme lui, son père se nommait Richard Evelyn Byrd ; et
sa mère était née Eleanor Bolling Flood.
La famille a de lointaines origines dans l'ancien Sud.
Son ancêtre direct, William Byrd, né à Londres en 1650,
appartenait à une vieille famille établie depuis de longues années dans le comté de C heshire.
A yant hérité d'un oncle, frère de sa mère, de grands biens en
Virginie, ce William Byrd s'installa dans les colonies américaines en 1674.
Son descendant, un autre William Byrd, fonda en 1737 la ville de Richmond,
capitale de l'État de Virginie, et la résidence principale des Byrd sur la rive ouest du James était l'une des résidences les plus connues de la Virginie.
L'amiral Byrd fit ses premières classes dans sa ville natale et révéla son esprit d'aventure et d'exploration en voyageant seul autour du monde à l'âge de
douze ans.
De 1904 à 1907, il était à l'Institut militaire de Virginie et passa ensuite une année à l'Université de Virginie.
En 1908, il entra à l'Académie
navale des États-Unis d'Amérique à A nnapolis et y reçut son diplôme en 1912.
Il devenait ainsi officier de marine à l'âge de vingt-quatre ans et il
appartient donc à cette classe nombreuse des marins-explorateurs, tel Scott, bien que, au contraire de Scott, il ne restât longtemps en service actif dans la
marine.
En 1915, Byrd épousa miss Marie-D.
Ames, d'une notable famille de la Nouvelle-Angleterre et, depuis trente ans, le foyer des Byrd n'est plus dans l'ancien
Sud, mais en Nouvelle-A ngleterre.
Byrd représente ainsi par naissance, par alliance et par résidence deux des courants les plus puissants de la tradition
sociale américaine, tandis qu'en même temps, comme officier de marine, il est un spécialiste et un professionnel comme il y en a peu en Amérique.
Après l'entrée des États-Unis d'A mérique dans la première guerre mondiale en 1917, Byrd fut promu, à titre temporaire, "lieutenant-commander",
commandant des forces navales américaines dans les eaux canadiennes.
C e fut lui qui organisa les stations aéronavales à North Siduey et à Halifax, en
Nouvelle-Ecosse.
En 1918, il reçut son brevet de lieutenant et fut l'un des officiers navals choisis pour le vol transatlantique projeté du dirigeable Z.
R.
2.
Par acte spécial du Congrès en 1922, Byrd fut mis à la retraite avec le grade de "lieutenant-commander" ; il s'était décidé à consacrer son énergie aux
explorations aériennes arctiques et antarctiques.
C'est au cours de cette même année que Shackleton se préparait à partir avec des traîneaux à chiens et
des poneys pour se frayer péniblement un chemin dans les neiges et les glaces de l'Antarctique.
En 1925, Byrd commanda l'unité navale MacMillan, de la Marine américaine, envoyée dans l'Arctique par le Groenland.
Ses expériences à cette occasion le
convainquirent qu'un vol au pôle Nord serait possible s'il était tenté au mois de mai et, à son retour du Groenland, il choisit et essaya un monoplan Fokker
équipé de trois moteurs Wright à refroidissement par air.
Byrd partit de New York en avril 1926 et atteignit l'archipel du Spitzberg sans encombre.
Puis,
accompagné seulement de son pilote Floyd Bennett, il prit son envol de la baie du Roi, île d'Amsterdam, à 0 h 50 le 9 mai 1926, pour atteindre le pôle,
distant de six cent quatre-vingts milles environ, et en revenir, ou alors, si cet exploit se révélait impossible, pour survoler la terre de Peary.
Byrd pointa droit sur le pôle qu'il atteignit sans difficultés.
Il le survola plusieurs fois et vérifia les observations que l'amiral Peary avait faites en 1909.
Son
vol de retour passa par Verlegen Hook, le Nouveau-Spitzberg et s'acheva à la baie du Roi à 16 h 20 mille six cents milles ayant été couverts en quinze
heures et demie.
Quinze heures et demie pour accomplir en l'air ce que des hommes avaient vainement tenté par des mois d'efforts, des générations durant,
jusqu'à Peary ! Le 9 mai 1926 est une date mémorable dans les annales de l'exploration.
Le 29 juin 1927, Byrd fit un vol dramatique de New York à V er-sur-Mer en Normandie, couvrant trois mille sept cent quarante-quatre milles en quarante-six
heures et six minutes.
C ette durée était un record prodigieux à l'époque.
En vue des terres d'Europe, l'appareil fut pris dans un brouillard dense et une pluie
battante ; Byrd dut voler en circuit, à l'aveuglette, au-dessus de la France avant de se poser finalement au sol à peu de distance de la côte, après un vol
total d'environ quatre mille deux cents milles.
L'atterrissage fut périlleux et le puissant trimoteur monoplan fut détruit mais, grâce à son adresse, Byrd et
ses quatre passagers en sortirent indemnes.
Au début de 1928, Byrd publia Skyward, récit de ses aventures aéronautiques.
Il s'occupait d'ailleurs de nouveaux projets et, plus tard dans la même
année, il partit pour une exploration aéronautique de l'A ntarctique qui dura deux ans.
C 'est dans cette même année que l'Australien sir Herbert Wilkins fit
ses mémorables vols antarctiques.
Il y a en 1928 de grandes étendues de l'Antarctique qui n'ont été ni relevées, ni explorées, car ce continent est immense, ne comptant pas moins de cinq
millions de milles carrés d'espace glacé, inhabité et désert, comme en un moderne âge glaciaire.
Byrd fixa sa base au sud de la Nouvelle-Zélande, dans les
environs du 165e degré ouest, région qu'il nomma Little America (la Petite Amérique).
A près une série de vols réussis, il échelonna huit dépôts de
ravitaillement en ligne vers le pôle Sud.
Le 28 novembre, après des mois de prudents préparatifs, Byrd s'envola avec trois compagnons dans un monoplan
trimoteur, le Floyd-Bennett.
Il piqua droit au pôle Sud et, l'ayant atteint, revint vers le nord, guidé par son compas à soleil "Bumstead", et regagna sa base
après un peu moins de dix-neuf heures d'absence.
Le 21 décembre 1929, il fut promu contre-amiral et rentra aux États-Unis en 1930.
Sa deuxième expédition antarctique, en 1933-1934, fut financée en partie par Henry Ford.
C ette fois-ci, Byrd explora les monts Edsel-Ford et la terre
Marie-Byrd, et il passa cinq mois entièrement seul, dans un cantonnement sis à cent vingt-trois milles au sud de sa base principale, pour relever les
conditions météorologiques à l'intérieur du désert antarctique.
De retour à sa base, il continua ses explorations et fit connaître les caractères généraux de
vastes étendues que, jusqu'ici, les cartes laissaient en blanc.
En 1939, commanda l'expédition des Services antarctiques des États-Unis, envoyée par le gouvernement américain.
Il dirigea quatre vols remarquables,
découvrit cinq chaînes de montagnes, une grande péninsule, plus de sept cent mille milles carrés.
En 1946, il se prépara à diriger une nouvelle expédition
aérienne dans l'Antarctique, qui échoua.
De décembre 1955 à février 1956, l'amiral Byrd retourna pour la cinquième fois au pôle Sud à la tête d'une vaste expédition organisée en prévision de
l'année Géophysique internationale et dont la mission était d'établir six bases d'observation scientifique dans l'Antarctique.
L'amiral Byrd meurt en mars 1957.
C elui que l'on peut considérer comme l'un des grands explorateurs antarctiques de notre temps, a reçu au cours de sa
carrière de nombreuses médailles et décorations, des titres honorifiques, citations et honneurs particuliers..
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