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Résumé par chapitre du Prince de Machiavel

Publié le 23/04/2025

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« Le Prince, Nicholas Machiavel Édition Hatier, collection Classiques et cie Philo, 2018.

Texte original intégral Le Prince, De Principatibus, composé en 1513, publié postmortem en 1532. Nicolas Machiavel (1469-1572) : penseur italien de la Renaissance considéré comme l’inventeur de la philosophie politique moderne, se place en opposition et rompt avec les traditions antiques.

Le Prince lui a valu sa réputation.

Contexte troublé : guerres d’Italie dès 1494, époque de changements quant à l’exercice du pouvoir.

Machiavel écrit pour la République de Florence, qui connait la fin de son apogée, et plus particulièrement pour Laurent de Médicis. Machiavel rompt assez rapidement avec les traditions le précédant.

La question posée par cette œuvre n’est en effet pas « comment gouverner en suivant des valeurs chrétiennes et morales ? » mais plutôt « comment un homme peut accéder au pouvoir et le conserver ? ».

C’est à ceci qu’il va répondre en 26 chapitre, chacun abordant un aspect différent du pouvoir (l’armée, les ministres, l’hypocrisie, etc.). La raison pour laquelle la morale passe au second plan est car le prince ne doit pas gouverner en se fiant à des valeurs idéalisées ; il doit se baser sur des situations concrètes, sur ce que ses sujets et lui-même vivent réellement.

Cela signifie donc que la morale passe au second plan, car les vies concrètes et quotidiennes des hommes sont loin d’être morales : gouverner avec une vision idéalisée ne ferait pas du prince un bon prince, et lui causerait donc de perdre le pouvoir, ce que ne souhaite ni le seigneur, ni Machiavel. I. Combien il existe de principautés et de quelle façon on les acquiert Selon Machiavel, tous les États et de systèmes politiques ayant un jour existé et eu un pouvoir sur les hommes appartiennent à une des deux catégories suivantes : républiques ou principautés (se différenciant par si oui ou non le chef de l’État est le seul à posséder tous les pouvoirs).

Elles sont soit héréditaires, par la transmission du pouvoir au sein d’une lignée dynastique, soit « nouvelles ».

On entend qu’elles peuvent être nouvelles entièrement (exemple de Milan) ou partiellement (membres ajoutés à un état héréditaire). II. Des principautés héréditaires Machiavel explique que dans Le Prince, il va se focaliser sur les principautés et non les républiques, ces dernières ayant déjà été soumises à sa réflexion, en reprenant la classification introduite précédemment.

Il affirme qu’il est moins difficile de conserver le pouvoir dans les principautés héréditaires, car il existe une habitude liée à l’ordre dynastique, et le changement de souverain s’effectue généralement sans grands problèmes tant qu’il n’y a pas introduction de changements majeurs.

Le prince « naturel » est généralement plus aimé de la population car il a moins de raisons d’opprimer cette dernière. III. Des principautés mixtes Le prince qui gouverne une principauté mixe fait face à plusieurs difficultés : la première se trouve dans le fait que ses ennemis sont doubles.

A la fois ceux à qui l’ordre d’avant bénéficiait, et ceux qui l’ont appuyé et qu’il ne peut pas aider ou rembourser, tant qu’il n’est pas bien assuré à la tête de son État. Machiavel avance alors plusieurs conseils.

Si les deux États sont proches (conquérant et conquis), il faut réussir à « éteindre » et faire disparaître toute trace du prince qui y gouvernait auparavant, tout en gardant le même fonctionnement de la société, pour que les sujets s’adaptent sans trop de vagues au nouveau prince.

Sinon, le prince doit alors vivre pleinement dans son nouvel État, pour faire face aux révoltes et attaques internes comme externes ; il doit aussi mettre en place des colonies afin de garder son influence et d’éviter d’entretenir une armée couteuse.

Il conseille également de mettre en place un jeu d’alliance assez fin : avec des États faibles sans les rendre puissant et des États plus forts sans se les mettre à dos. IV. Pour quelles raisons le royaume de Darius, qui fut occupé par Alexandre le Grand, ne se rebella point contre ses successeurs après la mort de celui-ci Machiavel, tout au long de son œuvre, fait référence à des événements historiques pour expliquer ses idées et illustrer ses conseils.

Notamment, il questionne le fait que les populations et territoires conquis sur Darius par Alexandre ne se soient pas révoltés après sa mort.

Il décrit alors deux sortes d'États : d'une part, un État (comme le royaume de France) gouverné par « un prince et ses barons » (donc un prince et d’autres nobles puissants) peut être facilement conquis, car il se trouve toujours un noble ennemi du prince régnant qui appuiera le conquérant, mais il est aussi facilement perdu, pour la même raison, de manière cyclique ; d’autre part, un État comme la Turquie, avec « un prince et ses esclaves » ne connaissant pas d'opposition interne liée à des individus de même rang que le prince est ensuite facilement conservé (bien que conquis seulement par la guerre).

Le gouvernement de Darius était semblable à celui de la Turquie, ce qui explique pourquoi, une fois la victoire militaire d’Alexandre le Grand établie, il y a eu si peu de problèmes. V. De quelle façon on doit gouverner les cités ou principautés qui, avant d’être occupées, vivaient sous leurs propres lois Face à ce problème, trois solutions : détruire les États conquis, y vivre (on peut penser à l’exemple des principautés mixtes au chapitre III), ou « laisser leurs lois, se bornant à exiger un tribut, et à y établir un gouvernement peu nombreux qui les contiendra dans l’obéissance et la fidélité » au peuple ; ainsi, en ne changeant que peu le système politique, il risque de moins perturber les sujets et éviter toute contestation ou révolte. Cependant, si un prince avait déjà régné auparavant, ses habitants devraient accueillir un conquérant sans trop de remous si la lignée du prince est totalement éradiquée (comme Machiavel l’expliquait antérieurement dans le chapitre 2, avec l’exemple des principautés héréditaires). VI. Des principautés nouvelles que l’on acquiert avec ses propres armes et sa valeur Un homme qui ne prend pas le pouvoir par la conquête « est un homme habile ou bien secondé par la fortune », certes, mais est un homme qui devient redevable à la fortune.

La voie la plus sûre pour accéder au pouvoir est donc celle de « ceux qui sont devenus princes par leur valeur et non par fortune », comme les figures antiques et quasi-mythiques de Moïse, Cyrus, Romulus et Thésée. Ces derniers sont devenus « princes » par leurs capacités ; le hasard et la fortune se sont seulement manifestés quant à l’occasion de prendre le pouvoir, comme on peut le voir avec l’exemple de Cyrus dont la conquête a réussi en grande partie par des conjonctures lui étant extérieures.

Ils font cependant quand même face à des difficultés, notamment quand il s’agit de la mise en place d’institutions : le prince devra faire face à ceux qui profitaient de l’ancien ordre, alors que les autres ne seront que de « tièdes défenseurs » tant que les institutions n’auront pas encore eu d’effets réels. VII. Des principautés nouvelles que l’on acquiert avec les armes et la fortune d’autrui Les princes partis de peu font donc face à de nombreuses exigences : il leur faut « assez d’habileté pour savoir se préparer sur-le-champ à conserver ce que la fortune a mis dans leurs mains, et pour fonder, après l’élévation de leur puissance, les bases qui auraient dû être établies auparavant ».

Machiavel choisit l'exemple de César Borgia, car il en fut prince que par la fortune ; or, dès que la fortune l’abandonna, il perdit le contrôle sur sa principauté et ses sujets, même en ayant mis en place des stratégies de règne avisées.

La fortune, qui semble pourtant avoir appuyé tant de grands, apparaît alors comme une force assez volatile. VIII.

De ceux qui sont devenus princes par scélératesse On peut aussi devenir prince par la scélératesse, ce dont Machiavel donne deux exemples : celui d’Agathocle de Syracuse qui, après avoir été déclaré prince par rapport à son mérite militaire, a fait convoqué et assassiné tous ses opposants potentiels ; et celui d’Oliverotto da Fermo qui fit assassiner son oncle et ses convives en introduisant ses hommes dans la ville, afin de lui aussi garder le pouvoir pour lui-même. Machiavel oscille entre la désapprobation d’un point de vue morale et l’approbation politique de ses actions.

Il qualifie ainsi Agathocle de courageux, loue sa « force d'âme », mais met aussi l’accent sur de « ses nombreuses scélératesses ».

Il se demande comment la cruauté du prince, qui en général est l’objet des révoltes populaires et qui met à mal bien des projets politiques, peut être exercée en même temps qu’un pouvoir sans faille, quasiment absolu.

Il déduit par la suite qu’il faut que toutes les cruautés et injustices soient faites en même temps pour que le ressentiment du peuple ne soit que temporaire et ne s’étale par sur des années de règnes.... »

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