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Résumé par chapitre de "Qu'est ce que la science ?" d'Alan Chalmers

Publié le 23/04/2025

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« Qu’est-ce que la science ? Alan F.

Chalmers Édition La Découverte, traduit en français en 1987.

Titre original: What is this thing called science? An assessment of the nature and status of science and its methods, publié par l’université de Queensland Press pour la première fois en 1976. Alan Francis Chalmers : né en 1939 en Angleterre, historien des sciences et épistémologue, physicien à l'origine, a été l'élève de Imre Lakatos qui fut lui-même l’élève de Karl Popper. Il va ainsi passer en revue plusieurs critères historiquement utilisés pour définir ce qu’est réellement la science : il y aborde les raisonnements inductivistes, le rapport à l’observation des faits, la réfutabilité, les paradigmes et théories, le relativisme, le réalisme ou encore l’objectivisme.

Il aborde donc un grand nombre de théories de scientifiques et philosophes variés afin de répondre à la question posée par le titre de son livre. 1.

L’inductivisme : la science, savoir issu des faits de l’expérience Il y explique le point de vue historique commun sur la science depuis le XVIIème siècle, selon lequel les savoirs scientifiques viennent de faits rigoureux et objectifs, qu’il qualifie « d’inductivisme naïf ».

Il oppose ce point de vue à celui que pouvaient avoir les penseurs de l’Antiquité ou du Moyen-Âge.

L’inductivisme naïf, selon Chalmers, commence par l’observation objective et fidèle d’un phénomène observé et étudié.

Ces énoncés simples peuvent être des « énoncés singuliers », s’ils sont liés à un évènement ou état à un moment ou lieu donnés.

Les « énoncés universels » sont au contraire des affirmations concernant la totalité des évènements d’un type particulier, peu importe le lieu ou le temps ; ils sont à la base des lois et théories scientifiques. Il aborde ensuite la manière par laquelle on passe des énoncés singuliers aux énoncés universels ; l’inductivisme, selon lui, permet la généralisation sous certaines conditions d’une série d’énoncés singuliers afin d’arriver à quelque chose de plus général.

Pour cela, il expose les conditions suivantes : il faut un grand nombre d’énoncés d’observation, il faut avoir répété ces observations dans un grand nombre de conditions, et aucun exemple ne doit « entrer en conflit avec la loi universelle qui en est dérivée ».

Selon « l’inductiviste naïf », le savoir scientifique se construit donc à partir des fondements sûrs que sont les données d’observations. Ce raisonnement n’est que partiel ; la science se doit aussi de pouvoir prédire et anticiper, et pour ce faire, mieux vaut faire appel à un raisonnement déductif, raisonnement qui, selon Chalmers, est le seul à constituer la logique.

Une déduction logiquement valide implique une correspondance entre les prémisses (A=B, B=C) et la conclusion (A=C).

Il explique également que la déduction peut être valide sans être vraie (« Tous les chats ont 5 pattes » « Gromatou est mon chat » « Gromatou a cinq pattes »), et ne représente donc pas une source unique d’énoncés vrais sur le monde.

Il explique ensuite l’attrait global et reconnu du point de vue inductivisme, en nous mettant en garde contre son caractère trompeur et faux. 2.

Le problème de l’induction Chalmers explique ensuite qu’il discerne deux manières de justifier le principe de l’induction d’après les inductivistes naïfs ; la logique et l’expérience.

Quand il parle de la logique, il fait référence à un problème évoqué précédemment : un raisonnement inductiviste peut être logique sans être vrai.

Cependant, la logique ne garantit pas que ce qu’on a considéré comme vrai à un certain moment par induction ne peut pas être faux le moment suivant.

Il n’y a également pas de contradiction à affirmer que tous les corbeaux observés sont noirs mais que tous les corbeaux ne sont pas noirs. Il illustre ce paradoxe logique en faisant référence à la dinde inductiviste de Bertrand Russell, dont l’histoire est assez connue.

Il continue ensuite en expliquant qu’un inductiviste peut défendre ce point de vue en invoquant le nombre de loi et théories scientifiques ayant pour base l’induction et fonctionnant sans problème à ce jour.

Cependant, en faisant référence au philosophe David Hume, il montre que ce point de vue n’est pas acceptable car il utilise le même type de fonctionnement que les raisonnements que l’on a prouvés.

Chalmers examine ensuite la question de la probabilité en science : les généralisations obtenues par induction ne sont pas des vérités garanties, mais elles sont probablement vraies. Cependant, introduire la question de la probabilité ne résout toujours pas le problème inhérent de l’induction quant au caractère vrai que la conclusion établit.

Il faut en effet prendre en compte la question du degré de probabilité, qui remet donc encore une fois en cause la thèse inductiviste.

L’auteur va ensuite énumérer plusieurs attitudes qu’il est possible d’adopter face à ces conclusions : le scepticisme (point de vue similaire à celui de Hume), admettre qu’il faut une argumentation plus sophistiquée que la simple évidence inductiviste, ou le déni du fait que la science soit basée sur l’induction (idée du falsificationisme et de Karl Popper). 3.

La dépendance de l’observation par rapport à la théorie Chalmers commence par exposer un point de vue commun sur le rapport à l’observation en science, point de vue qu’il assimile à celui d’un inductiviste naïf.

Il se base pour se faire sur le sens de la vue, en assurant que son raisonnement devrait pouvoir s’appliquer aux autres sens également.

Il explique donc que même si deux individus voient « le même objet du même endroit dans les mêmes conditions physiques », c’est-àdire que leurs rétines capteront deux images identiques ; cependant, leur perception de cette dernière peut changer.

C’est l’exemple d’une illusion d’optique : l’image sur la rétine reste la même, mais notre perception de cette dernière peut changer et nous faire deviner des images différentes. Ainsi, se baser sur l’observation comme base de toute la science semble déjà présenter une forme de faiblesse.

Il cite N.

R.

Hanson, un universitaire de Cambridge, pour appuyer sa démonstration.

L’expérience visuelle globale d’un individu qui voit un objet dépend en effet de l’image sur la rétine, mais aussi de ses attentes, de ses expériences passées et de ses connaissances. Il aborde ensuite les énoncés d’observations ainsi justifiés par ce que les individus perçoivent.

Les énoncés d’observation sont des paroles partagées, formulées dans un langage commun, et qui contiennent diverses théories plus ou moins variées.

Or, Chalmers démontre qu’il est bien préférable que des théories, des concepts précèdent et expliquent les observations : on ne dit pas de quelque chose qu’il est rouge car on l’a observé, mais car on connaît le concept de ‘rouge’.

Il explique ensuite que chaque énoncé entraîne avec lui une série de différents présupposés à démontrer, et que même si on fait un certain nombre d’expériences d’observation, on n’arrivera pas à une certitude absolue.

Cela démontre une forme d’aporie ainsi liée à l’inductivisme. Ainsi, les expériences et les observations ne sont pertinentes en science que lorsqu’elles viennent après une théorie, pour la tester et la mettre en lumière ; même si la théorie parait erronée, il faut corriger cette erreur en améliorant cette dernière et non en accumulant trop d’observations.

Il conclut enfin ses différentes critiques sur l’inductivisme en ajoutant que selon lui, ce dernier a échoué à éclairer la nature précise de la science et paraît presque ‘obsolète’, alors que d’autres visions de la science sont bien plus intéressantes et pertinentes. 4.

Introduction au falsificationisme Chalmers différencie immédiatement le falsificationiste de l’inductiviste, car le premier n’a pas de mal à accepter la conclusion précédente, soit celle que l’observation est guidée par la théorie.

Il explique ensuite que selon l’idée du falsificationisme, on peut démontrer que certaines théories sont fausses grâce à des résultats d’observation et d’expérience ; ainsi, c’est une théorie qui va exploiter au maximum le fait que le caractère faux d’un énoncé universel relève d’un seul énoncé singulier ne suivant pas ce premier énoncé. Pour le falsificationisme, la science est un ensemble d’hypothèses visant à décrire ou à expliquer précisément le fonctionnement d’une partie du monde ou de l’univers.

Cependant, pour faire partie de la science, une hypothèse se doit d’être falsifiable ; elle l’est quand la logique autorise l’existence d’un ou plusieurs énoncés d’observation contradictoires, qui la falsifieraient s’ils étaient vrais.

Est falsifiable « il ne pleut jamais le mercredi », ne l’est pas « soit il pleut soit il ne pleut pas », par exemple. Si la science n’était faite que d’énoncés infalsifiables, le monde pourrait avoir n’importe quelle propriété sans que rien n’entre jamais en conflit avec lui ; or, on attend de la science et des théories des informations précises sur le comportement du monde. Il évoque ensuite les critiques historiques de Popper quant à la psychanalyse freudienne ou le matérialisme historique de Marx, qui démontrait que ces théories étaient infalsifiables et donc peu rigoureuses selon lui.

Ainsi, plus une théorie serait falsifiable, meilleure elle serait car ses assertions sur le monde seraient très définies et très précises.

Il utilise l’exemple de la théorie de Newton, qui résista bien au.... »

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