Reich (Wilhelm)
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Texte de Russell, extrait de Science et religion.
INTRODUCTION PROBLEMATIQUE AU TEXTE :
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Cet extrait semble aborder plusieurs domaines importants de philosophie.
En effet, il s’ouvre sur la
question de la différence entre théorie scientifique et credo religieux.
C’est alors le problème de la vérité
qui est mis en lumière et plus fondamentalement la manière dont doit être abordée la vérité : la vérité
est-elle immuable et éternelle ou est-elle en perpétuel changement, suivant les progrès scientifiques et
se renforçant au gré de ces progrès ? Le caractère changeant de la vérité est-il un atout ou un défaut
de la vérité ?
Se met en place alors le problème du développement de la science et de la connaissance qu’elle
engendre.
L’incertitude dans laquelle se développe tout cheminement scientifique est-il de nature à
ruiner le fondement de la science et sa capacité à dire le vrai ? Le propre de toute vérité n’est-il pas
d’être constamment remis en question ? La vérité est-elle un processus dynamique ou un arrêt définitif
et immuable de la connaissance ?
Enfin, le texte semble prendre une tournure politique, en évoquant notamment la nécessité d’une
communication libre des connaissances, seule apte à faire progresser la science, ainsi que le problème de
la censure, à la fois religieuse (notamment avant l’époque où Russell écrit) et politique (à l’époque de
Russell) : on pense en effet à la fois à la condamnation par l’Eglise des travaux de Galilée et à la censure
économique et politique à l’époque de Russell.
Or, la censure nuit à l’intérêt de tous, car elle empêche
tout progrès de la science et de la société : c’est « le bien-être humain » qui est ici en jeu.
Dès lors, en quoi la nature même de la vérité scientifique, qui en fait une découverte progressive par
tâtonnement, nécessite-t-elle la communauté des opinions, celle-ci permettant la facilité des
découvertes et ne devant pas alors rencontrer d’obstacle, tout dogmatisme en science, contrairement à
la religion, étant source d’erreur et nuisant à la société dans son ensemble ?
PROPOSITION DE PLAN :
Ce texte semble pouvoir être divisé en deux parties, la première allant du début du texte jusqu’à « libre
discussion […] », et la seconde partie de « L’argument contre la persécution des opinions » jusqu’à la fin du
texte.
I)
La vérité scientifique est toujours provisoire et en progrès et ne doit pas viser l’absoluité.
§
Le texte s’ouvre sur l’opposition entre un credo religieux et une théorie scientifique.
Cela met en
perspective le fameux problème entre raison et foi, et plus précisément ici entre religion et science, titre
et sujet de l’ouvrage de Russell.
En effet, la religion, et plus particulièrement la religion en tant que
révélée, est par essence dogmatique, au sens où elle rejette le doute et la critique, c’est-à-dire où elle
s’exprime de manière péremptoire, autoritaire et systématique.
La révélation provient en effet
directement de Dieu, et c’est pour cela qu’elle apparaît comme ne pouvant pas être remise en question.
La religion, l’Eglise, expose donc la vérité religieuse comme une vérité immuable, éternelle et absolue.
Les
crédos sont ce qu’il faut croire par autorité, en tant qu’ils contiennent les articles fondamentaux de la foi
catholique.
Ils font donc partie des fondements de la religion et c’est à ce titre que la religion semble
entrer en conflit avec la science qui, par ses avancées, émet des thèses révolutionnaires, propres à
remettre en cause certains de ces crédos, ainsi que des dogmes religieux.
§ La vérité scientifique s’oppose alors radicalement à la vérité dogmatique de la religion en tant qu’elle est
une vérité changeante, le changement faisant toute sa force.
En effet, toute vérité scientifique est
« provisoire », au sens où, dès qu’elle est posée, elle est immédiatement remise en question, la science
faisant des progrès perpétuels et étant ainsi toujours en mesure d’améliorer cette vérité, de l’enrichir, de
lui apporter de nouveaux éléments.
La vérité scientifique tire donc sa force de sa modification
permanente, en tant que cette modification est une amélioration, un progrès, et la science doit donc
être et est consciente de l’impossibilité d’une démonstration complète et définitive.
La science n’est
jamais finie, elle est toujours en progrès et ce grâce aux avancées quotidiennes de la recherche
scientifique, à l’invention d’instruments plus précis…Une vérité scientifique immuable signifierait donc que
la science ne progresse plus et que tout savoir est voué à une stagnation stérile.
C’est en cela que
science et religion s’opposent, la révélation s’étant faite à u moment précis et ne permettant aucun
progrès.
Le caractère provisoire et changeant de la vérité scientifique, loin d’être pour elle un défaut,
est bien au contraire ce qui fait toute sa force.
§ Toute théorie est donc vouée à être corrigée et réformée, la correction étant alors la marque de son
progrès.
Cette idée de Russel semble pouvoir être rapprochée de celle de Bachelard notamment, dans la
Formation de l’esprit scientifique.
En effet dans ce texte, Bachelard émet l’idée selon laquelle on connaît.
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