Rationalisme de Spinoza
Publié le 22/05/2023
Extrait du document
«
I.
Baruch De Spinoza (1632 à1677)
Né à Amsterdam en 1632 dans une famille juive, il se détache de l’orthodoxie juive pour se
consacrer à la philosophie cartésienne.
Il sera « excommunié », puis exclu de la communauté
juive d’Amsterdam en juillet 1656.
Il se retire à La Haye où il assure sa subsistance en
polissant des verres de lunette.
Son œuvre :
1663 : Principes de la philosophie de Descartes
1670 : Traité théologico-politique
1677 : Ethique
1.
Dieu de Spinoza
Spinoza pose l’existence en soi et par soi d’une seule substance autonome et saisissable
immédiatement sans d’autres concepts.
Cette substance est infinie c’est-à-dire qu’elle possède
une infinité d’attributs qui sont des aspects essentiels par lesquels elle se manifeste.
La
substance s’exprime également en une infinité de modes qui sont des cristallisations
particulières et limitées des attributs.
Les modes désignent des êtres particuliers.
La substance unique et infinie est Dieu ou nature : « Deus sive natura » : « Par Dieu, j’entends
un être absolument infini, c’est-à-dire une substance constituée par une infinité d’attributs,
chacun d’eux exprimant une essence éternelle et infinie » (Ethique I, Définition VI).
Dieu est
cette substance unique, cet être infini et englobant qui représente l’ordre total de la nature.
Cet
ordre est déterminé et doté d’une intelligibilité immanente.
Cette totalité révèle un caractère
singulier en ce qu’elle est la véritable mesure : Il y a une seule et même réalité au sein de
laquelle chacun produit sa propre mesure.
Le « Dieu-nature » de Spinoza est cause de tout.
C’est à partir de lui qu’on peut penser ce qui
vit.
Le Dieu-nature se révèle être la mesure de toute chose.
Connaître équivaut à connaître
notre nature dans la Nature.
Le Dieu-nature est puissance et activité infinies, qui ne cesse de
produire.
Dieu est la nature créante (« Natura naturans ») et ce qui est, est advenu par lui
(« Natura naturata »).
L’ontologie de Spinoza est donc un monisme.
Puisqu’elle pose
l’existence d’une seule substance : la nature comme principe explicatif de la réalité.
2.
L’homme
1
Du monisme de la nature découle la doctrine de l’unité de l’homme : Il est une réalité unitaire
composée d’un corps et de l’idée de ce corps.
L’homme est une partie de la nature, une
individuation de cette totalité englobante que l’on peut mieux appréhender aux travers des
attributs pensée et étendue.
Concrètement, l’individu est doté d’un esprit (mode fini de
l’attribut pensée) et d’un corps (mode fini de l’attribut étendue) constituant deux aspects
d’une seule réalité.
Pour Spinoza, Dieu produit l’existence d’un corps humain déterminé en un
certain lieu, pour une durée précise et à tel moment selon l’enchainement universel de causes
et d’effets.
La finitude de l’homme est le fondement de l’intelligibilité de son action.
C’est ici
et maintenant que l’homme se met en quête du bonheur.
L’esprit n’agit pas sur le corps, ni le corps sur l’esprit : les attributs et les modes rendent
compte d’une seule réalité humaine au sein de laquelle se déroulent parallèlement l’ordre et la
connexion des choses et l’ordre et la connexion des idées.
3.
La connaissance
Spinoza a défini la réalité humaine comme l’unité d’un corps et d’un esprit appréhendé par la
conscience.
Puisque cette conscience se situe d’abord dans les méandres obscurs de
l’expérience quotidienne, l’esprit peut forger des idées claires et distinctes et accéder par-là à
la connaissance vraie en effectuant un cheminement vers le Vrai bien.
Voilà pourquoi Spinoza
énumérera quatre genres de connaissance dans Le traité de la réforme de l’entendement avant
de les réduire à trois dans l’Ethique.
Le premier genre de connaissance c’est l’opinion ou
l’imagination.
C’est la connaissance du premier genre qui relève de la perception sensible.
C’est dans la multitude confuse et désordonnée de l’empirie que l’imagination forme des
idées générales partielles et obscures.
Dans le Traité de la Réforme de l’entendement, Spinoza parle aussi de la connaissance par
« ouï dire » et par «signes », d’expérience vague qui manifeste les choses vécues dans leur
contingence de l’expérience quotidienne et dans leur ordre d’apparaître phénoménologique.
La connaissance par la raison discursive ; elle est basée sur une démarche incluant des
axiomes et « notions communes » clairs et distincts.
Elle donne à voir une démonstration et un
raisonnement qui éclaire la connaissance de l’homme et du monde.
La science intuitive appréhende directement la relation intellectuelle entre une chose et son
attribut.
2
La connaissance doit être appréhendée comme un fait dans le sens où nous avons des idées
vraies et un pouvoir de connaître.
Pour Spinoza, notre esprit a de fait des idées et la
connaissance est une activité.
Elle ne commence pas vraiment parce qu’elle a toujours déjà
commencé.
La connaissance ne préexiste pas à son usage, elle est son usage et c’est pour cette
raison que l’on ne part pas des idées innées.
La connaissance doit s’exprimer selon l’ordre mathématique....
»
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