qui suis-je ?
Publié le 13/01/2025
Extrait du document
«
à chaque fois que je me suis confrontée à l’exercice de l’autobiographie,
Car oui, je l’ai fait souvent, à chaque constat découlant de mon être
Comme si je me devais de baliser mon existence, comme si j’avais peur qu’elle m’échappe
Comme si je devais conscientiser constamment que c’est ma vie, que j’en suis le
personnage principale
Enfin je m’égare..
je disais, à chaque fois que je me suis confrontée à l’exercice de
l’autobiographie
Je me retrouvais isolée, face à moi même, comme dans un monologue au théâtre.
Et je ne savais pas comment m’y prendre, comment m’aborder ? Pourtant pour les autres,
j’y arrive, un prénom, un adjectif physique, un adjectif moral, ce qu’il aime faire.
Et c’est plié.
Pour mes personnages de nouvelles ou de roman, j’y arrive plus au moins aussi, il y a une
dimension supplémentaire dans l’écriture car je crée quelqu’un d’autre à partir de moi.
Je
décide de sa façon de s’exprimer, d’aborder les choses, de percevoir le monde et les
relations, et même de son histoire, au passé, au présent comme au futur.
Mais moi ? Dans
ma perception à moi me concernant ? Je suis coincée entre ces deux bords.
Je me connais
moins que mes personnages de roman, mais plus que les autres.
Je connais mon histoire,
mon présent, mais pas mon futur.
Suis-je mon environnement ? Ma famille ? Mes amies ?
Puis j’ai compris.
Je ne suis pas dans un monologue, je ne suis pas cette fille seule sur une scène sur qui la
lumière est braquée car elle n’a personne d’autre sur qui l’être et qui doit absolument se
rattacher à un souvenir, une parole, une raison pour se convaincre, se rappeler elle-même
qu’elle existe.
En fait, je mène un aparté.
Je cherche où je me situe par rapport au monde.
Qui suis-je par rapport aux autres ? En quoi mes différences me rendent singulière et en
quoi ceux-ci s'imbriquent dans la logique qui fait que notre monde est ce qu’il est.
Pour faire
simple, pourquoi ce qui m’est facteur de différence est aussi symbole de ce qui me rattache
à l’humanité ? Alors, vous devez m’écouter ! Il faut que le public me remarque car si ce n’est
pas le cas alors je n’existe pas.
Je pense procéder par couches, telle une stratigraphie à analyser, et continuer dans le
format dont nous avons intrinsèquement convenu plus tôt : l’aparté.
“Je ne peux ni vanter ma vie, ni brandir la carte de la pitié la concernant.
Elle n’est ni
extraordinaire ni misérable.
Juste moyenne.
Banale.
C’est ma façon de l’exprimer qui me
fera ou pas me démarquer.
Je tenais à marquer le contraste entre mes deux spécialités
comme quelque chose qui me représente et en conséquence, j’ai tenté de mêler hlp et svt,
vous verrez.
Première couche, celle d’érosion.
Généralement la plus jolie, elle forme les paysages, est
composée de restes d’êtres vivants, de sable, de minéraux, de sels, de roches, d’eau, d’air,
de plantes et de petits animaux.
Elle est un pilier des écosystèmes terrestres.
Comme moi.
Ma couche d’érosion est la plus belle, la plus à même de changer, de camoufler, la plus
susceptible d’influencer, et la plus influençable.
C’est également celle qui me relie aux
autres.
Qui m’identifie à l’espèce humaine et à la fois symbolise la diversité du phénotype
humain.
Forcément, elle est aussi la plus fragile.
Ce sont mes caractéristiques si évidentes que je ne pense même plus à défendre, elles sont
remplaçables, pourtant pour la plupart si je les perds, je perdrais une grande partie de mon
identité.
J’ai les cheveux frisés, avec un volume difficile à dompter.
J’ai près de mon œil
gauche un grain de beauté, et un autre sur l’auriculaire gauche également.
J’ai les yeux
marrons.
Je m’appelle Alexandra ADONIS.
J’ai 17 ans.
La peau métissée, un bel hommage
à mes origines.
J’ai une corpulence normale.
J’ai souvent les lèvres éraflées en raison d’un
trouble et j’ai une légère cicatrice entre l'œil et l’oreille gauche due à une tentative de fugue.
J’ai un langage corporel expressif, et un visage très expressif.
Tout ceci, même si ça
compte, n’est que surface dont la moindre déformation, le moindre plissement peut altérer
notre perception.
Les strates qui s’ensuivent vont du plus au moins interchangeables.
Des choses auxquelles
on est attaché, des valeurs par lesquelles on se définit, mais qui évolueront au fil de notre
expérience de l’existence.
Elles sont plus difficiles à modifier, mais ce n’est pas impossible.
Très jeune, j’aimais le dessin animé Dora l’exploratrice, il a participé à ma définition, puis
s’en est allé en grandissant.
J’avais peur d’affronter les autres physiquement, au point ou on me considérait comme étant
chétive, en grandissant des expériences on fait que j’ose davantage m'imposer.
J’étais très sportive, j’ai tout essayé : huit ans de judo, deux de karaté, deux de natation, une
de football, une de danse, deux années de randonnée fréquente, du vélo, du roller, des
courses d’endurances avec mon papa.
Je n’hésitais pas à m’en vanter quitte à passer pour
quelqu’un d’agaçant.
Au collège j’étais à fond dans les gacha life, les animés, la kpop, au point....
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