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Qui était KOJÈVE (Alexandre) ?

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Né en 1902 à Moscou, Alexandre Kojève quitte la Russie en 1920, quoiqu'il soit favorable au régime issu de la révolution d'Octobre. En Allemagne, où il réside quelques années, il évite les cours de Husserl, écoute ceux de Jaspers, apprend le sanscrit et le chinois, puis vient à Paris où il continue à s'instruire. En 1933, Koyré qui assurait un cours sur  Hegel à l'Ecole pratique des hautes études, interrompt son activité. Appelé à le remplacer, Kojève va y commenter six années durant la «Phénoménologie de l'esprit» devant un auditoire où il rencontre Lacan, Merleau-Ponty, Raymond Aron, Raymond Queneau, Bataille, André Breton.

« Né en 1902 à Moscou, Alexandre Kojève quitte la Russie en 1920, quoiqu'il soit favorable au régime issu de la révolution d'Octobre.

En Allemagne, où il réside quelques années, il évite les cours de Husserl, écoute ceux de Jaspers, apprend le sanscrit et le chinois, puis vient à Paris où il continue à s'instruire.

En 1933, Koyré qui assurait un cours sur Hegel à l'Ecole pratique des hautes études, interrompt son activité.

Appelé à le remplacer, Kojève va y commenter six années durant la «Phénoménologie de l'esprit» devant un auditoire où il rencontre Lacan, MerleauPonty, Raymond Aron, Raymond Queneau, Bataille, André Breton.

En 1947 paraît en livre la substance de cet enseignement: Raymond Queneau publie l'«Introduction à la lecture de Hegel», ouvrage énorme et curieux qui, hors des voies et usages universitaires, domine les études hégéliennes par son allure pionnière et son originalité tranquille.

Entre-temps, Kojève est devenu un haut fonctionnaire et un expert économique.

Il se tait, et reparaît en 1968 avec un «Essai d'histoire raisonnée de la philosophie païenne».

De cette lecture hégélienne des présocratiques on ne parlera que comme d'une oeuvre posthume, puisque Kojève disparaît aussitôt, à peine interrogé sur ce qu'il a voulu dire. Kojève est une figure intellectuelle et un témoin.

Plus que Lucien Herr, plus que Koyré, il a réintroduit Hegel en France.

Mais, centrant sa lecture sur une œuvre de Hegel, la «Phénoménologie de l'esprit», et sur un chapitre de cette œuvre, le chapitre Kojève a fait paraître un Hegel anthropologique, existentiel, athée, philosophe du travail et du désir. Un Hegel anthropologue Que nous dit le chapitre IV de la «Phénoménologie de l'esprit»? C'est la position de la mort dans la conscience qui accomplit le passage de l'animal à l'homme, de la vie à l'existence, du besoin au désir, de la conscience à la conscience de soi.

Dans l'indistinction de la vie animale s'engage une lutte qui crée deux figures initiales de l'homme. Le maître, qui a su se montrer supérieur à sa vie, et l'esclave, qui s'y est soumis.

Chacun d'eux est désir, non pas d'objet mais de l'autre désir.

A l'esclave qui reconnaît le maître et que le maître ne reconnaît pas, il reste le travail, qui est la négativité concrète, la réalisation effective de soi dans les choses, au terme de laquelle l'esclave a placé le maître sous sa dépendance, et devient maitre à son tour.

Cette «dialectique» de la reconnaissance où les rôles sont réversibles, c'est la genèse de l'homme et c'est aussi bien l'histoire.

Quand la mort devient une oeuvre dans les pyramides et les sarcophages, l'homme se réalise comme esprit: «La vie de l'Esprit n'est pas celle qui s'effraie devant la mort et se garde pure de la dévastation, mais celle qui se conserve et se maintient en elle.» Lutte, travail, désir: telle est la négativité essentielle de l'homme, et le moteur de l'histoire.

Que ceux-ci disparaissent, et il ne reste à l'homme qu'une liberté vide (Sartre), que des rêves de transgression (Bataille), que la béance du désir et le «manque» (Lacan), ou la «satisfaction» du sage (Queneau, en ses romans).

«L'Introduction à la lecture de Hegel» est un point focal dans la culture d'après-guerre.. »

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