Question d'interprétation philosophique : Friedrich Nietzsche est un philosophe allemand de la fin du 19e siècle. Il écrit de nombreux livres dont Par-delà le bien et le mal
Publié le 05/11/2022
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Question d'interprétation philosophique :
Friedrich Nietzsche est un philosophe allemand de la fin du 19e siècle.
Il écrit de
nombreux livres dont Par-delà le bien et le mal en 1886.
Dans ce livre et surtout dans
l'extrait ci dessus, nietzsche nous parle de la morale.
Il en site par ailleurs 3 a la ligne 5 : le
Stoïcisme, le port royal et le puritanisme.
Dans cet extrait, Nietzsche a une vision assez
péjorative des morales qu’il qualifie de “opposé du laisser aller” ou encore de "contrainte''.
Ici il est en opposition avec les morales qui sont selon lui des lois arbitraires tyranniques.
Nous pouvons remarquer que tout au long du texte, Nietzsche met des guillemets sur les
mots “nature” et “raison”.
Nous pouvons nous demander pourquoi Nietzsche met des
guillemets sur ces 2 mots.
Lorsque que l’on met un terme entre guillemets, cela veut dire que celui-ci est
péjoratif ou citer d’un autre texte.
En l’occurrence ici, après avoir lu une première fois le
texte, les termes ne nous paraissent pas citer d’un autre texte.
Les guillemets ne peuvent
alors vouloir montrer que, que les termes “ nature” et “raison” sont péjoratifs, c'est-à- dire
qu’ils diminuent la valeur de la chose.
Mais alors : Pourquoi sont-ils péjoratifs? Pour
commencer, que veulent dire les termes “nature” et “raison”? La nature c’est l’ensemble des
caractères, des propriétés qui définissent un être, une chose concrète ou abstraite.
La
raison est la faculté qui permet à l'être humain de connaître, juger et agir conformément à
des principes.
La Raison, au sens large, désigne, chez Kant, tout ce qui, dans la pensée, ne vient pas de
l'expérience.
– Elle est théorique lorsqu'elle concerne la connaissance.
Le projet de Rousseau consiste à faire revivre la nature en l'homme.
Car la dénaturation
négative, dont parle le Discours sur l'inégalité, doit être suivie d'une dénaturation positive à
même de faire renaître ce que la société a étouffé.
Nietzsche est un auteur très sceptique des idées de Rousseau et de Kant.
Il ne croit pas en
la bonté naturelle de l’Homme comme Jean-Jacques Rousseau et n’est pas optimiste de la
raison comme Emmanuel Kant.
Friedrich Nietzsche est un philosophe allemand de la fin du 19e siècle.
Il écrit de
nombreux livres dont Par-delà le bien et le mal en 1886.
Dans cet extrait Nietzsche utilise
des mots tels que nature et raison.
Néanmoins on constate que ces mêmes mots sont entre
guillemets.
On peut alors se demander pourquoi Nietzsche met les mots nature et raison
entre guillemets? Bien qu’on ne sache jamais réellement pourquoi Nietzsche à décider
d’utiliser les guillemets, on peut émettre plusieurs hypothèses à ce sujet.
La première étant
sa volonté de se détacher de ses prédécesseurs, la seconde étant de mettre en évidence le
fait que ces termes ne sont pas les plus adaptés à sa pensée.
Nietzsche prend bien soin de se détacher de ses prédécesseurs et plus
particulièrement de Rousseau et Kant.
En effet, l’auteur ne partage pas le point de vue de
Rousseau quant à sa volonté de faire revenir la nature en l’Homme.
Cette volonté consiste à
dire que l’Homme qui n’aurait point eu de culture et serait donc incivilisé, son état de nature
l’éloignant de toute société, est meilleur que l’Homme qui aurait lui été éduqué et cultivé.
C’est d'ailleurs ce qu’il décrit dans son livre Discours sur l’origine et les fondements de
l'inégalité parmi les hommes, avec son mythe du bon sauvage.
Or Nietzsche ne croit pas à
cet état de nature et se montre très sceptique vis-à-vis des idées de Rousseau.
Cela
expliquerait donc pourquoi Nietzsche met le mot nature entre guillemet dans son texte.
De même, Kant croit en la raison comme quelque chose de positif, certes qui
implique du négatif, mais dans un but positif.
Il pense que pour devenir un être de raison,
c'est -à -dire un être capable d’agir de façon réfléchie, il est nécessaire d’avoir reçu une
éducation.
Cette éducation qui mène à la raison permet donc de rejoindre le bon sauvage de
Rousseau et d’être un être certes éduqué mais qui ne souhaite faire de mal à personne;
justement parce que grâce à son éducation et sa raison il sait agir sans faire le mal.
De la
même façon que Nietzsche s’oppose à Rousseau, il s’oppose donc à Kant.
C’est pour cela que nous pouvons dire que les mots nature et raison sont entre
guillemets dans le texte car Nietzsche ne souhaite pas qu'on l’associe à ses prédécesseurs
bien qu'il emploie les mêmes notions qu’eux.
Une autre raison qui puisse expliquer que les termes nature et raison soit entre
guillemets dans le texte de Nietzsche est le fait que ce sont des notions qu’il souhaite définir
plus tard dans son argumentaire.
Elles sont trop importantes pour être supprimées mais en
même temps trop précises pour qu’on ne s’en éloigne pas un minimum.
En mettant ces
notions entre guillemets cela permet à Nietzsche de faire prendre conscience à son lecteur
qu’il va s’y référer mais néanmoins s’écarter du sens commun qu’on leur donne.
Par exemple lorsqu’il écrit: “Toute morale est, à l’opposé du laisser-aller, une parcelle
de tyrannie envers la “nature”, envers la “raison”.
Il est évident ici qu’il ne parle pas de la
nature comme un espace où rien n’aurait été modifié ou créé par l’Homme.
Non, ici il parle
de ce que nous possédons en nous dès la naissance.
De même pour la raison, il ne parle
pas ici du fait de ne pas avoir tord mais bel et bien de ce qui nous définit en tant qu’Homme.
Le propre d’un Homme étant d’être un être de raison, capable d’agir en toute logique et avec
discernement.
On peut dire que Nietzsche met les termes nature et raison entre guillemets car il
souhaite leur donner une valeur philosophique et non pas garder leur sens commun.
Cela lui
permet de signifier une certaine prise de distance avec les deux termes ainsi que leur
dérivés tel que : “naturel”.
En conclusion, nous pouvons dire que Nietzsche met les mots nature et raison entre
guillemets car il souhaite mettre une certaine distance entre lui et ces termes.
Puis entre le
lecteur et ces termes, cela lui permet d’annoncer le fait que ces mots ne sont pas tout à fait
le reflet de sa pensée et qu’il est donc nécessaire de s'interroger sur leur sens et leur
présence dans le texte.
Question de réflexion (essai) philosophique :
Ce qui détermine si nous sommes un homme ou non est le fait que nous
soyons des êtres de raison capable d’agir de façon réfléchie et raisonnable.
Nietsch
met en évidence ici le fait qu’obéir à une morale est quelque chose de contraire à
cette même raison.
On peut alors se demander si obéir à une morale annihile toute
humanité en nous ou si au contraire si cette obéissance sert cette même humanité
en nous ? En ce sens nous pouvons dire que non obéir n’est pas une vertu car elle
nous empêche d’être ce que nous sommes c’est à dire des Hommes.
Néanmoins
répondre à des contraintes est un prérequis pour pouvoir poser les bases d’une
civilisation et vivre en communauté.
Dire qu’obéir est une vertu peut paraître contradictoire, en effet comment
accepter que le fait de se soumettre à une autorité, quelle qu'elle soit, soit quelque
chose de vertueux sachant que nous ne le voulons pas au départ.
Une vertu étant une qualité morale propre à chacun on peut donc dire que la
vertu dépend de nous et non pas d’une propriété extérieure à nous....
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