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Qu'est-ce qu'une vérité historique ?

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« Analyse du sujet : Du point de vue conceptuel : Vérité : La vérité est difficile à définir, puisque précisément, définir c'est poser la vérité d'une notion.

Elle se distingue de la réalité, la vérité concerne l'ordre du discours, la réalité celui des choses.

La vérité caractérise une proposition dont l'énoncé décrit un ordre qui est adéquat à l'ordre des choses.

Ex.

: « Le cheval est un animal » est un jugement vrai ; par contre, « l'homme est un chien » est un jugement faux (inadéquat au réel) Histoire : Trivialement on entend le mot histoire dans le sens de récit (une histoire drôle) ou de mythe voir de mensonge (il me raconte des histoires, il affabule...) L'histoire c'est également l'ensemble des faits qui se sont déroulés dans le passé d'un peuple, ou d'une espèce.

Mais l'histoire est aussi à la discipline scientifique qui consiste en l'étude des faits passés.

L'historien cherche donc à comprendre comment les faits révolus se sont déroulés en menant une enquête à partir des matériaux historiques que sont le témoignage et le document. Du point de vue formel : « Une » : Ce terme pose une ambiguïté essentielle à appréhender pour bien traiter ce sujet car on doit l'entendre de deux façons : «La vérité historique est-elle seulement possible, envisageable ? », et, « N'y a-t-il qu'une seule vérité historique ? ». Problématisation : Nous nous interrogeons sur l'histoire et son rapport à la vérité.

Existe-t-il une vérité historique ? Si l'histoire est la mémoire des faits passés, il semble bien que l'on puisse au moins concevoir une vérité historique : les faits se sont passés d'une certaine façon et pas d'une autre.

Le problème vient du fait que ces faits sont révolus, les hommes vivants n'en n'ont connaissance que par ouï-dire.

Comment dès lors envisager que pour l'homme il existe une vérité historique ? Ne nous faudrait-il admettre que s'il y a une vérité historique, elle est pour les hommes le fruits d'une enquête scientifique sur le passé, ce que l'on a coutume d'appeler l'histoire ? Pour autant il semble important de noter que les historiens s'ils participent du même effort pour connaître le passé, n'en sont pas moins parfois en totale mésentente entre eux...

Dès lors comment ne pas interroger la vérité historique et son rapport à cet apparent désaccord entre les historiens ? Ne faudrait-il admettre qu'il n'y a pas une mais plusieurs vérités historiques ? Admettre que peut-être, il y a autant de vérités historiques que d'historiens ou même peut être autant que d'hommes ? Ce relativisme historique est tout à fait dangereux; grâce à lui on peut justifier tous les récits « pseudo-historiques », si fantaisistes ou réducteurs soient-ils.

Ne faudrait-il alors envisager que s'il y a bien une vérité historique, au moins concevable mais seulement idéale, et que les historiens malgré leurs efforts n'arrivent pas à l'accord sur leurs hypothèses respectives et la valeur de leurs preuves, la vérité historique pour l'homme ne peut s'appréhender que par une enquête critique de la raison appliquée aux matériaux historiques et aux hypothèses historiques ? C'est ce que nous essaierons de comprendre en dernier lieu. Proposition de plan : 1 .

Comme l'histoire est la mémoire des faits qui se sont passés, on peut concevoir une vérité historique. a) Les faits se sont déroulés d'une façon précise, dans un ordre précis, s'enchaînant les uns et les autres. Appréhender cette réalité c'est donc appréhender la vérité historique. b) Il semble donc en première analyse qu'il y est bien une vérité historique pensable, ce serait le récit exacte et exhaustif de tous les évènements passés, comprenant leur enchaînement, l'influence réciproque des uns sur les autres et leur finalité. Problème : Pour appréhender cette vérité il faudrait un entendement capable de mémoriser tout ce qui s'est passé depuis l'aube de l'humanité, il faudrait un entendement qui 1) durerait autant que l'humanité, 2) ne connaîtrait pas la finitude et l'erreur qui caractérisent pourtant les hommes.

Il semblerait donc que pour affirmer l'existence d'une vérité historique unique, il faudrait affirmer, à la manière de Laplace en ce qui concerne le mouvement des corps physiques, l'existence d'un « démon » doué d'un entendement infini, parfait et éternel.

Mais une fois cette affirmation posée, le problème reste entier car peut-être effectivement existe-t-il un « démon » de cette nature. Mais comment comprendre la relation des hommes, créatures finies, à cette même vérité historique ? Transition : La question ne serait-elle pas plus profondément de se demander s'il existe une vérité historique que les hommes eux-mêmes peuvent appréhender ? 2 .

Il semble que pour les hommes, la vérité historique demeure difficilement connaissable et en tout cas difficilement réductible à un savoir unique, établi sereinement. a) Les historiens rencontrent dans leur travail des difficultés liées à leur objet d'étude même.

Les fait sur lesquels les historiens enquêtent sont révolus, la « mémoire » en est perdu bien souvent, et quand ce n'est pas le cas les « témoins » n'ont bien souvent qu'un souvenir vague des évènements où peuvent même chercher, pour des motifs obscures (sentiment de culpabilité, idéologie), à travestir la vérité. b) Les historiens rencontre également des difficultés liées à la particularité de leur nature elle-même.

Si l'enquête policière exige une certaine forme de neutralité, l'enquête historique l'exige également.

Il faut pour pouvoir mener cette enquête avec sérieux dominer ses affects, ses passions qui feraient juger à l'emporte pièce selon des penchants subjectifs la valeur d'une hypothèse, la qualité d'une preuve, etc.

L'histoire de l'historien est donc dépendante pour une part de sa subjectivité irréductible.. »

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