Qu'est-ce qu'une politique juste?

« Analyse. · · · · · · · Ce sujet nous pose deux notions : celle de la politique, d'une part, et celle de la justice, d'autre part. o La politique se déroule dans un espace publique, commun, qui se différencie donc de la sphère privée. Il s'agit d'une technique consistant à délimiter cet espace commun, dans lequel l'ensemble des citoyens acceptent de vivre ensemble.

La politique est alors le fondement du droit et pose les bases de la vie sociale. o La justice, elle, se pense comme une conformité à la norme, à la règle.

Ce qui est juste est conforme à la loi.

Elle entend aussi une idée d'égalité, de répartie égale des biens.

La justice tend vers un ordre établi ou à établir. Nous voyons par ces deux définitions que si al politique pose la loi, la justice se détermine par rapport à ce choix.

Notre problème va donc consister dans la justice même de la loi politique. A savoir dans la capacité de la politique à produire des règles qui puissent être justes.

Le questionnement sera porté sur la justice de la politique, car sur les définitions que nous avons données, le juste parait arbitrairement soumis à la politique. Or, le juste est aussi un sentiment, alors que le politique ne l'est pas.

On peut sentir, ressentir des lois comme iniques, alors même qu'elles sont posées par le politique. Mais nous avons là deux nouveaux points d'opposition : o Soit la politique peut émettre des lois injustes, et dans ce cas nous devons définir deux sortes de politiques, celles qui produisent de la justice, et celles qui n'en produisent pas ; o Soit la politique, par définition ne peut emmètre que des lois justes, ce qui dans ce cas répond immédiatement à notre question : si c'est politique, c'est juste. Pour autant nous devrons dans l'un ou l'autre des cas définir suffisamment chacun des termes et, surtout, justifier de ce que nous avançons. Enfin peut-être, pourrons-nous nous souvenir d'Hannah Arendt qui distinguait le politique de la politique, le premier étant l'espace commun, le second étant l'art de maintenir cet espace.

Avec elle, nous pourrons peut-être mieux comprendre commet certaines politiques peuvent être injustes. Problématisation. La politique est l'art de faire vivre ensemble et en sûreté les hommes.

Mais est-ce aussi une garantie d'égalité, et donc de justice pour tous ? La politique, dans sa définition, n'est-elle pas ce qui doit être juste ? Si ce n'est pas le cas, s'agit-il encore de politique ? Enfin, pouvons nous assumer de conserver un mode de fonctionnement politique qui puisse malgré tout connaître des inégalités ? Proposition de plan. 1. Est-ce que la politique ne devrait pas se définir comme étant ce qui est juste ? « Avant qu'il y eut des gouvernements dans le monde, il n'y avait ni juste, ni injuste, parce que la nature de ces choses est relative au commandement qui les précède, et que toute action est de soimême indifférente.

» Hobbes, Du citoyen · · · Hobbes décrit la justice comme n'étant pas naturelle, mais artificielle.

Ce qui est juste est déterminé par le souverain. Aussi, la définition que Hobbes nous propose de la politique est qu'elle donne ce qui est juste et ce qui ne l'est pas.

De ce fait, la politique elle-même est toujours juste. Dans un passage du Léviathan, Hobbes justifie ce fait sur la définition même de la politique.

En effet, c'est par notre autorisation (notre contrat) que le souverain est en droit d'emmètre des lois.

Ces lois ne pourront être injustes pour nous, du simple fait que nous en sommes les auteurs. « Parce que chaque sujet est l'auteur de toutes les actions et de tous les jugements du souverain institué il s'en suit que, quoi qu'il fasse, cela ne peut constituer une injustice pour ses sujets pas plus qu'il en peut être accusé d'injustice par aucun d'eux.

» Hobbes, Léviathan. · · 2. Nous voyons donc que la définition même de la justice passe par celle de la politique. Le politique est, par nature juste.

La justice est, tout comme le politique, artificiel, voulu et crée par l'homme. Dans un tel cas, peut-on encore parler de politique si nous connaissons en même temps l'injustice ?. »