Qu'est-ce qu'un être vivant ?
Extrait du document
«
THÈMES DE RÉFLEXION
• Peut-on dire, en première analyse, qu' « un être vivant » est ce qui relève du « vivant », de la « matière vivante
»?
— Si l'on tente de définir l'opposition entre l'inanimé et le vivant au niveau de la matière, que peut-on constater ?
— D'abord qu'au niveau des constituants, rien ne semble différencier la matière vivante et la matière inerte.
(La
matière vivante est un complexe physico-chimique comprenant du carbone, de l'oxygène, de l'azote, de l'hydrogène
et des sels.)
— Pourtant on doit constater quelques caractéristiques significatives de la matière vivante :
— Le pouvoir de réaliser in vivo à pH7 et à une température peu élevée des réactions qui nécessitent in vitro des pH
soit acides (pH < 7) soit basiques (pH > 7) et, de plus, utilisant des températures élevées.
— La formation de ses propres catalyseurs modulant ainsi ses propres réactions.
— Cependant ces caractéristiques « originales » ne sont-elles pas appréhendées comme « originales » qu'à cause
d'un développement encore insuffisant de la physico-chimie ?
Cf.
le physicien Bohr : « Il semble que la mécanique quantique elle-même ne soit pas assez éloignée du mode de
description de la physique classique adapté à nos formes d'intuition, pour embrasser les lois caractéristiques de la
vie.
»
— Ne pas oublier que Standley a pu faire des synthèses de cristaux de protéine capables de se comporter comme
des virus.
Il a semblé qu'il y avait là une continuité entre les grosses molécules de la chimie organique et les êtres
vivants.
• Si l'on tente de définir l'opposition entre l'inanimé et le vivant dans les caractéristiques des êtres vivants, que
peut-on remarquer (et conclure) ?
— Consulter Problèmes de la vie de Max Avon (Calmann-Lévy).
— Consulter Les problèmes de la vie de Von Berlalanffy (Gallimard).
Quelques citations « éclairantes » : « Le
problème de la vie est celui de l'organisation.
Tant que nous nous bornons à dresser un catalogue de phénomènes
isolés, nous sommes incapables de découvrir aucune distinction fondamentale entre le vivant et le non-vivant.
Certes, les molécules organiques sont beaucoup plus compliquées que les molécules inorganiques, mais rien de
radical ne permet de les distinguer des composés bruts.
Même des processus complexes, longtemps considérés
comme spécifiquement vitaux, tels que la respiration et la fermentation cellulaires, la reproduction (il existe des
corps chimiques auto-reproducteurs), l'activité nerveuse et caetera, ont été réduits, pour une large part, à des
phénomènes physico-chimiques; de plus beaucoup d'entre eux peuvent être reproduits dans des modèles inanimés...
Mais une opposition capitale surgit dès que, cessant d'envisager ces processus comme des réactions individuelles,
nous les considérons globalement dans le cadre d'un organisme ou d'un système partiel de l'organisme, une cellule ou
un organe.
Nous nous apercevons alors que toutes ces parties, tous ces processus sont agencés de telle sorte
qu'ils assurent l'entretien des systèmes vitaux.
C'est la présence d'un tel ordre qui nous permet d'établir une
différence fondamentale entre les événements dont l'organisme vivant est le siège et les réactions qui se produisent
dans les systèmes non-vivants ou dans un cadavre.
»
• Anthologie philosophique de Grateloup (Hachette) :
— texte de Kant, p.
170 (L'être vivant n'est pas une machine) ;
— texte de Jakob von Uexkull, p.
173 : « Pour le physiologiste, tout être vivant est un objet, une chose, qui se
trouve dans son propre monde humain.
Il examine les organes de l'être vivant et la combinaison de leurs actions,
comme un technicien examinerait une machine qui lui est inconnue.
Le biologiste en revanche se rend compte que
cet être vivant est un sujet qui vit dans son monde propre dont il forme le centre...
On ne peut donc pas le
comparer à une machine mais au mécanicien qui dirige la machine.
».
»
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓
Liens utiles
- Présentation « Le vivant »
- Le vivant est-il scientifiquement connaissable ?
- Notes de cours: LA CONNAISSANCE DU VIVANT.
- Faut-il renoncer à connaître le vivant ?
- Notes de cours: LA CONNAISSANCE DU VIVANT (2).